
1. Quelle activité économique ?
D’une façon générale, les loueurs font preuve de prudence mais avancent des prévisions d’activité plutôt bien orientées. À l’exception de certains acteurs, comme LeasePlan, qui ne souhaitent pas se lancer dans le petit jeu des prévisions commerciales.
Chez ALD Automotive, le parc à la route devrait afficher une progression de 2,5 %, voisine de ce qu’attend le SNLVLD, mais avec un repli de 10 % des mises à la route et une hausse de 10 % des reventes. À noter qu’à l’international, le loueur a enregistré la plus forte croissance de son histoire en 2011, avec un total de 917 000 contrats au 31 décembre, à...
1. Quelle activité économique ?
D’une façon générale, les loueurs font preuve de prudence mais avancent des prévisions d’activité plutôt bien orientées. À l’exception de certains acteurs, comme LeasePlan, qui ne souhaitent pas se lancer dans le petit jeu des prévisions commerciales.
Chez ALD Automotive, le parc à la route devrait afficher une progression de 2,5 %, voisine de ce qu’attend le SNLVLD, mais avec un repli de 10 % des mises à la route et une hausse de 10 % des reventes. À noter qu’à l’international, le loueur a enregistré la plus forte croissance de son histoire en 2011, avec un total de 917 000 contrats au 31 décembre, à + 9 %, et 76 000 contrats de plus par rapport au 1er janvier. « L’année 2012 est abordée avec confiance même si nous attendons une croissance inférieure à 2011, ajoute le loueur. Nous estimons les retours de fin de contrat à 180 000 véhicules pour 2012, soit une augmentation de l’ordre de 3 %. »
Des loueurs prudemment optimistes
Chez Alphabet France, Olivier Monot table sur un parc à la route en progression sensible, à 66 500 véhicules, avec 22 500 nouvelles livraisons et des reventes limitées à 12 500. Pour Athlon Car Lease, 2012 devrait se solder par un parc total loué de l’ordre de 14 016 unités, avec 4 052 mises à la route. De son côté, Citroën anticipe « un maintien du parc actuel » et des prévisions de 43 000 véhicules mis à la route. Chez GE Capital Fleet Services, les équipes de direction abordent l’exercice avec prudence : à fin 2012, le loueur annonce un parc roulant de 77 025 véhicules au total, dont 52 965 en LLD et une baisse du fleet management à 23 602 unités. Les mises à la route sont attendues à un peu plus de 16 452 contrats, tandis que les reventes reculeraient une nouvelle fois, à 18 298 véhicules.
En 2011, le marché du VO a évolué en dents de scie : un premier semestre marqué par une demande qui excédait l’offre et une seconde partie d’année totalement inversée ; au total, 5,443 millions de VO ont été immatriculés, soit une légère hausse de 1 %. Mais tous les segments n’ont pas connu une évolution semblable : ainsi, celui des véhicules âgés de 1 à 2 ans s’est affiché en repli de près de 8 %. Il est vrai que les politiques des constructeurs, avec des prix cassés sur les véhicules neufs, concurrencent fortement ce segment du marché du VO.
Dès lors, comment va évoluer le marché du VO en 2012 et plus spécifiquement celui sur lequel se positionnent les loueurs longue durée, c’est-à-dire le marché des véhicules de 3 à 5 ans ? Lors de la crise de 2008, nombre de loueurs ont choisi de prolonger les contrats de leurs clients et les retours s’opèrent sur les années 2011 et 2012. Pour le moment les spécialistes soulignent que la demande excède encore l’offre (voir notre n° 175).
Avec des contrats de 40 mois et 110 000 km, ALD Automotive annonce 20 % de contrats prolongés en 2011. Il reste que l’année s’est traduite par un fort dynamisme sur les reventes : ces dernières ont bondi de 14 % à 44 714 unités. Le loueur a réalisé 11 % de ces reventes à particuliers, 20 % via ALD carmarket, 30 % aux enchères et le reste à marchands. Pour le moment, ALD juge « stables » les valeurs résiduelles et n’envisage pas, à ce stade, « de nouvelle stratégie ».
Les perspectives incertaines du véhicule d’occasion
Falfleet précise avoir prolongé 390 contrats en 2011, alors que la moyenne se situe actuellement à 30 mois et 65 000 km. Les reventes ont marqué un bond de 45 %, avec 7 734 unités. Le loueur n’anticipe pas de nouvelle stratégie mais suit attentivement les VR de chaque segment de produits. Il compte aussi « renforcer la visibilité des VO disponibles sur internet et multiplier les contacts avec les acheteurs. »
En matière de revente de VO, Peugeot ne donne pas les volumes concernés l’an dernier et se contente de rappeler que les ventes à particuliers restent le segment privilégié – sachant que les reventes de VO se font dans le réseau. Tout au long de l’année, les méthodes de fixation des valeurs résiduelles ont également été « renforcées » et « professionnalisées ».
« Notre grille est révisée trimestriellement, lors de comités VR, sur la base des remontées de membres de notre réseau de concessionnaires et de l’analyse des transactions VO », avance le constructeur. Peugeot reconnaît que « certains véhicules ont subi une diminution des VR de près de 4 points en un an, comme la 207, alors que d’autres ont vu les VR stables, à l’image du 3008. »
L’an passé, GE Capital Fleet services a revendu 25 281 véhicules, dont 16 372 VP et 3 136 VUL. « Un volume en recul d’environ 10 % par rapport à 2010 du fait du nombre important de prolongations de contrats enregistrées, parfois à la demande de nos clients désireux d’optimiser le coût des déplacements (loi de roulage plus faible, budget concurrentiel de la voiture par rapport au train/avion sur des trajets longue distance) », complète le loueur.
Chez GE, le temps moyen de revente est passé à un peu plus de 35 jours ouvrés en moyenne, entre la date de restitution physique du véhicule et la date de facturation du VO. Le loueur a revendu plus de 90 % du volume restitué à partir de son site internet @ifleet. Il ne parle pas de baisse mais admet « revoir plusieurs fois dans l’année l’ensemble de ses VR. Il s’agit de corrections mineures, faites afin de repositionner correctement les modèles dans un même segment. »
Un suivi très attentif des valeurs résiduelles des modèles
C’est finalement Arval qui tient le discours le moins optimiste sur le sujet. Premier revendeur multimarque sur le marché français, la filiale de BNP Paribas avait déjà été la première à tirer la sonnette d’alarme en 2008 sur la crise des VR. Cette année, le discours est moins dramatique, mais son directeur général France, François-Xavier Castille, admet que « depuis depuis mai 2011, les VR sont orientées à la baisse. » Une situation qu’il explique par les retours conséquents des véhicules mis à la route en 2008 et prolongés en raison de la crise. En revanche, le loueur se montre plus positif pour 2012, tant en termes de volumes que de prix de revente.
L’an passé, Arval a revendu 55 400 véhicules d’occasion qui affichent en général 40 mois et 100 000 km au compteur. Ils sont écoulés essentiellement auprès des marchands (60 %), aux enchères (30 %) et auprès des particuliers via Autovalley (7 à 8 %). La filiale Arval Trading prend en charge les reventes à l’export, qui pèsent jusqu’à 13 % de l’ensemble.
2. Quels nouveaux services proposer ?
Les services aux gestionnaires de parc et aux conducteurs resteront essentiels dans la stratégie des loueurs cette année. Ce que confirme Citroën Business : « Les clients sont en attente de toujours plus de services à la carte. Notre offre est complète sur ce sujet : contrats de maintenance avec pneus et véhicule de remplacement, assurances, gestion de parc, carte carburant, offres de mobilité et d’auto-partage. »
FalFleet souligne aussi son souhait de multiplier les offres packagées avec services en accompagnement des lancements du groupe FGA. Par exemple, la nouvelle Fiat Panda 1.2 Lounge sera commercialisée à 199 euros par mois tout compris sur 36 mois et 45 000 km (garantie + entretien + assistance + assurances tous risque). Et afin de faciliter la gestion et le suivi des contrats, un portail extranet pour les clients sera aussi lancé. Pour sa part, Peugeot joue la prudence, après avoir lancé l’an passé la prestation Peugeot Green Connect qui permet à chaque conducteur de suivre une formation à l’éco-conduite. « Nous souhaitons capitaliser sur notre cœur de métier et notre gamme de produits existants. Tout l’enjeu est de développer l’approche TCO pour conseiller au mieux notre clientèle professionnelle dans le choix des véhicules et des services associés en fonction des besoins réels. »
Pour les nouveaux services et produits, ALD Automotive entend jouer la continuité. « Pour les lancements, nous nous appuyons sur notre stratégie de laboratoires : les pays du Benelux nous apporterons un retour marché sur les offres de mobilité innovantes imaginées par le groupe, la péninsule ibérique poursuit les tests de solutions facilitant le quotidien des conducteurs, et la France concentre les évolutions de fond que nous percevons sur le marché de la LLD », détaille le loueur.
Des offres liées à l’éco-conduite et à la mobilité verte
En 2011, la filiale de la Société Générale a ainsi lancé en Espagne un outil télématique pour répondre à la demande croissance du marché. Par ailleurs, l’extension géographique d’ALD carmarket s’est poursuivie dans treize pays. Sur la mobilité, l’offre ALD sharing est dorénavant disponible pour tous les clients, après un pilote fin 2010 en France en partenariat avec Carbox. « L’installation d’un parc allant de deux véhicules à quelques dizaines ne prend que quelques semaines », note le loueur. Plusieurs clients d’ALD ont déjà souscrit ce service, dont l’équipementier Bosch qui a installé cinq véhicules électriques sur son site de Saint-Ouen en région parisienne (voir notre numéro 175). Après avoir lancé Clear Drive, une offre d’éco-conduite dédiée aux entreprises désireuses de réduire leurs émissions de CO2 et leur budget carburant, GE Capital Fleet Services « souhaite mettre toujours plus l’accent sur le service client, le conseil et l’accompagnement. Pour nos clients, ceci passera par la réalisation d’audits réguliers, ainsi que le développement de Key Solutions pour offrir un accompagnement personnalisé dans l’optimisation de la gestion de parc. »
Les loueurs misent sur les services de proximité
LeasePlan a proposé l’année dernière plusieurs nouveaux services, notamment le Service Premium qui offre, en complément des prestations contractuelles, un service de conciergerie personnalisé (nettoyage systématique du véhicule après chaque mission, prêt de véhicule relais, etc.) et une prestation moyenne durée (ShortLease) sur Paris et la région parisienne. Cette année, le loueur entend faire porter ses efforts sur plusieurs thèmes : « De plus en plus d’entreprises souhaitent se recentrer sur leur cœur de métier afin d’être plus performantes. L’externalisation est le mode d’organisation qui répond à des problématiques d’ordre conjoncturel, structurel ou économique. » Autre axe de travail : la poursuite de recherche d’un TCO « compétitif, avec le meilleur compromis entre sécurité, plaisir et performance pour les clients et les conducteurs. »
3. Quelle stratégie pour faire décoller l’électrique ?
L’année 2012 marquera-t-elle le véritable démarrage de l’électrique au sein des flottes des entreprises ? « L’intérêt pour les modèles électriques est toujours très fort, mais les décisions sont difficiles à prendre malgré l’accompagnement des loueurs. Nous nous attendons à une adoption plus lente et liée au contexte d’usage. Et le manque de normalisation des prises et bornes de recharge ne facilite pas le choix des décideurs », résume ALD Automotive.
Comme le remarque ALD, un panel croissant de loueurs sont capables de « livrer tous les modèles électriques dans la plupart des pays ». ALD revendique à ce titre plusieurs centaines de véhicules livrés et autant en commande, avec une assistance dans la mise en œuvre de la mobilité électrique des clients : de la voiture test à l’auto-partage, tout un panel de solutions sont offertes, sur quatre comme sur deux-roues. À titre d’illustration, ALD accompagne le déploiement de l’offre BetterPlace en Europe. La start-up israélienne est implantée au Danemark où sa solution offre de remplacer en moins de trois minutes, dans des stations d’échange, sa batterie déchargée par une batterie chargée.
Les constructeurs ajustent les tarifs des véhicules électriques
Côté constructeurs, on adapte les offres aux retours du terrain. « Depuis janvier 2012, une nouvelle tarification de la C-Zéro a été définie en France », avance Citroën. Il s’agit d’une offre « scindée » qui distingue le prix d’achat de la voiture et celui relatif à la location des batteries. La C-Zéro affiche désormais un prix à partir de 16 300 euros TTC (bonus inclus) et une location des batteries à partir de 80 euros par mois.
Chez Peugeot, 2011 a été l’année de lancement de l’offre de LLD sur les iOn et des solutions en full service pour l’ensemble des hybrides. 2012 suit la même direction, « avec des offres de LLD globales sur tous les modèles hybrides ou électriques de la gamme », précise la captive du constructeur.
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