
Qu’il soit du public ou du privé, officiant dans une petite ou grande entreprise, gérant un parc important ou plus modeste, le responsable de flotte est confronté au même défi : respecter les contraintes pesant sur le budget de la gestion de flotte, tout en restant attentif à l’impact sur l’environnement.
Une rationalisation économique et écologique
Avec 1 700 véhicules en France, premiers contributeurs en émissions de CO2, le spécialiste de la bureautique Ricoh s’est ainsi engagé dans le cadre du protocole de Kyoto à faire reculer de 5 % chaque année ses rejets depuis 1993. La ville de Lyon, conformément à la convention des maires signée en...
Qu’il soit du public ou du privé, officiant dans une petite ou grande entreprise, gérant un parc important ou plus modeste, le responsable de flotte est confronté au même défi : respecter les contraintes pesant sur le budget de la gestion de flotte, tout en restant attentif à l’impact sur l’environnement.
Une rationalisation économique et écologique
Avec 1 700 véhicules en France, premiers contributeurs en émissions de CO2, le spécialiste de la bureautique Ricoh s’est ainsi engagé dans le cadre du protocole de Kyoto à faire reculer de 5 % chaque année ses rejets depuis 1993. La ville de Lyon, conformément à la convention des maires signée en 2008, doit quant à elle faire reculer de 20 % ses gaz à effet de serre à l’horizon 2020. À Lyon, le respect de ces engagements passe tout d’abord par un processus constant de rationalisation entamé en 2007. « Nous avons affecté à chaque direction un volume théorique de véhicules, volume suffisant pour mener à bien les missions. Et pour chaque véhicule effectuant moins de 3 000 km par an, nous nous posons la question de savoir s’il est employé correctement, et ce qu’il apporte », a expliqué Christian Gardin, à la tête de la direction logistique, garage et festivités de la ville, soit un parc de plus de 850 véhicules.
Si la démarche ne s’est pas déroulée sans heurts, elle aura permis de supprimer 150 unités dans la flotte. Conséquence, en un mandat, Lyon a réduit sa consommation de carburant de 800 000 à 700 000 l. Une flotte plus économique et plus vertueuse : Lyon consacre 2 millions d’euros par an à sa flotte, les modèles parcourent en moyenne 7 000 km par an et sont changés au bout de 6,5 ans, avec un taux moyen de CO2 de 125 g, engins et PL inclus. Chez Ricoh, une politique semblable d’optimisation s’applique avec une règle simple : un véhicule doit sortir au moins trois fois par semaine en clientèle ; autrement, il n’est pas jugé indispensable. Avec en parallèle la baisse en gamme des véhicules de toutes les populations de collaborateurs, et leur changement plus régulier. Grâce à un taux de renouvellement accéléré avec une moyenne de 39 mois, le parc de véhicules a affiché un grammage de 109 g en 2013 ; un taux moyen qui devrait bientôt chuter fortement avec le renouvellement de 800 véhicules. L’auto-partage constitue un autre moyen de rationalisation, tout en offrant une solution de déplacement alternative aux collaborateurs qui n’ont pas ou plus de véhicule de fonction. « L’intérêt est double, à la fois écologique et économique, et nous constatons une progression importance de ce mode de fonctionnement. Nous gérons plus de 200 véhicules en auto-partage à l’échelle internationale dont 50 en France », a souligné Cédric Marquant, directeur marketing et business development d’Alphabet France. Pour certains clients, nous avons mis plus de 40 véhicules en pool, à la place de voitures de fonction sous- ou mal utilisées. »
L’auto-partage en plein développement
Il y a deux ans et demi, la ville de Lyon a lancé un système de pool comptant maintenant 35 véhicules. Ce service a vite trouvé son public : alors qu’à son démarrage une centaine de personnes étaient inscrites, elles sont aujourd’hui plus de 350 à recourir à l’auto-partage pour des trajets de 8 à 12 km. Pour Ricoh, Christian Marly a également opté pour la mise en commun de 12 véhicules pour les trajets ponctuels des collaborateurs qui ne possèdent pas de véhicules de fonction.
Un point commun entre ces deux pools : ils intègrent des modèles électriques. Tandis que celui de Lyon compte 10 Zoé, Ricoh propose à ses salariés cinq voitures électriques. « Les entreprises et collectivités doivent jouer un rôle moteur dans l’essor de l’électrique », a affirmé Christian Marly. Et son entreprise est allée au bout de la démarche en mettant 20 véhicules électriques à disposition de techniciens affectés en permanence dans les sites de ses clients. Si l’achat de la borne de recharge est assumé par Ricoh, restent à la charge des clients le branchement et l’électricité consommée. Et peu importe le surcoût pour Christian Marly : « 10 % de coût en plus sont tout à fait acceptables pour bénéficier d’une technologie propre. »
Les motorisations alternatives mises à l’honneur
Le surcoût de l’électrique a d’ailleurs pris une place centrale dans le débat. Alphabet, qui compte 308 modèles électriques dans un parc de 75 358 véhicules, l’a estimé dans une fourchette comprise entre 6 et 16 %. « Un surinvestissement principalement dû à un coût d’achat élevé. Si nous voulons faire reculer le TCO d’un modèle électrique, nous devons travailler sur les remises concédées par les constructeurs, actuellement assez faibles », a confirmé Cédric Marquant. De son côté, Jeremy Gould, viceprésident ventes Europe de Tom- Tom Telematics, a défendu son offre de télématique embarquée comme élément facilitateur de l’intégration de l’électrique. « Du fait de l’autonomie limitée, la remontée d’informations aide le conducteur à mieux gérer l’énergie disponible et à mieux cibler les usages possibles. Plus globalement, nous constatons une demande croissance pour ces outils qui aident les sociétés à remplir eurs objectifs environnementaux et de sécurité. »
Introduire des véhicules à motorisations alternatives et investir dans des modèles thermiques plus vertueux ne suffit pas. Encore faut-il adopter le bon comportement au volant pour en retirer tous les bénéfices. « Une conduite plus souple aura un impact à la fois sur la consommation de carburant, l’accidentologie, et donc sur les primes d’assurance, confirme Jeremy Gould, pour TomTom Telematics. Des clients ont réussi à faire reculer leur prime d’assurance de 15 à 30 %, et à diviser par deux le nombre d’accidents graves. » Des résultats qui ne s’obtiennent pas sans efforts. « L’éco-conduite doit être suivie dans le temps et demande un travail de communication », a poursuivi Jeremy Gould.
L’éco-conduite, un travail de longue haleine
Sur l’éco-conduite, Ricoh a établi des sessions d’e-learning pour l’ensemble de ses collaborateurs. « Si les gains de telles formations restent difficilement quantifiables, nous avons toutefois constaté que le volume de gazole diminue chaque année. Un résultat à regarder avec précaution puisque d’une année sur l’autre, le kilométrage parcouru n’est pas constant. » Au sein de la ville de Lyon, l’éco-conduite n’est pas systématique mais ciblée, notamment pour les services du courrier.
Du TCO au TCM, il n’y a qu’un pas : Ricoh a choisi de considérer la mobilité de ses salariés au sens large avec l’expérimentation d’un système de crédit mobilité. Si un collaborateur opte pour un véhicule de catégorie inférieure, il peut bénéficier, pour ses trajets personnels, d’un crédit mobilité à dépenser en LCD ou en train. Une manière d’inciter les collaborateurs à privilégier des véhicules moins gourmands, donc plus vertueux.
Ce principe est appliqué en test pour un collaborateur qui souhaite expérimenter l’électrique. Ce dernier a le droit pendant 45 jours de réserver un véhicule thermique en pool pour ses déplacements en week-end ou en vacances. Avec une difficulté pour l’employeur : « L’Ursaff reste toujours floue quant à la façon de gérer ces avantages en nature », a conclu Christian Marly. Pour concilier objectifs économiques et écologiques, de nombreux leviers restent donc à actionner : à vous d’agir !
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