Nous avons mis en place l’autopartage car nous ne couvrions pas l’ensemble des besoins des collaborateurs en matière de mobilité. De plus, ce projet s’inscrit dans une dynamique d’entreprise qui vise à tourner le dos à la crise et à motiver nos collaborateurs. Nous sommes dans une logique d’amélioration des conditions de travail. À titre d’illustration, nous avons promu le travail à domicile, explique d’emblée Marc Thiollier. Dans ce dispositif, l’autopartage est une évolution de l’offre d’Accenture pour satisfaire des besoins de mobilité ponctuels et constitue une alternative aux taxis, aux transports en commun et aux véhicules personnels. « Nous avions un trou dans la cartographie des besoins de mobilité », reprend le dirigeant.
Les processus sont industrialisés : la réservation se fait à distance sur un site internet et le véhicule s’ouvre grâce à un badge. L’auto-partage doit être un service facile à utiliser et les collaborateurs doivent pouvoir accéder à cette offre jusque tard dans la soirée. Ce nouveau service de mobilité va prendre des parts de marché aux véhicules de fonction, aux taxis, à la location courte durée. « Cela étant, nous ne sommes pas dans une démarche de recherche d’économies, précise Marc Thiollier. En revanche, la baisse des émissions de carbone est un objectif affiché. Un véhicule de fonction reste 95 % du temps en stationnement. Un véhicule en auto-partage permet d’en remplacer quatre. Nous revendiquons cette logique vertueuse et innovante ».
Une charte interne d’utilisation du service
Même si ce projet n’a pas été lancé par souci d’optimisation des coûts, il ne fallait pas pour autant qu’il fasse partir les budgets à la hausse. L’auto-partage est une source d’économies grâce à un budget taxis en baisse. « Nous louons les véhicules et les facturons en interne à nos collaborateurs. Le montant est supérieur au loyer facturé par Alphabet pour que l’auto-partage ne pèse pas dans le budget. Nous n’avons pas encore ouvert la location le soir et le week-end car nous voulons tester le modèle avant d’aller plus loin », justifie le directeur général.
Pour les véhicules de fonction, des véhicules diesel peu émetteurs de CO2 ont été choisis. Pour la flotte en autopartage, des Mini Cooper ont été référencées et Accenture a été la première société à recourir à une Mini électrique dans un cadre professionnel. « Nous avons choisi des Mini Cooper diesel car ce modèle élitiste véhicule une image sympathique et légèrement luxueuse. Autres avantages, il dégage peu d’émissions de CO2 et les collaborateurs en prennent soin. Nous avons établi une charte d’utilisation. Si les collaborateurs dégradent le véhicule ou le rendent après l’heure prévue et ce, plus de deux à trois fois, nous les excluons du système », détaille Marc Thiollier. Pour choisir un prestataire, un appel d’offres a été lancé auprès des acteurs du marché.
Des loueurs longue durée et Carbox ont été consultés. Le choix s’est porté sur Alphabet qui est aussi partenaire d’Accenture pour sa flotte de véhicules de fonction. La solution technologique a été développée par Mobizen.

Un projet porté par le haut de la hiérarchie
Pour Marc Thiollier, l’auto-partage est l’objet d’une véritable implication personnelle : « Je m’investis dans ce dossier car il s’inscrit dans notre plan de développement baptisé Moving Forward que je souhaite faire vivre et que je porte. Et je suis fier des solutions déployées », souligne le responsable. Qui rappelle que le spécialiste du conseil a déjà été innovant sur le partage des ressources, avec un système de réservation des bureaux qui s’apparente à l’auto-partage. « Les bureaux n’étaient occupés que 20 à 30 % du temps. En ne faisant rien, nous étions à la tête du vestiaire le plus cher du monde », constate Marc Thiollier. D’où la construction d’un système informatique pour réserver les espaces avec une philosophie semblable à celle de l’auto-partage.
Communiquer auprès des collaborateurs de l’entreprise
Ce service de mobilité est aussi un axe de communication auprès des collaborateurs. « Nous souhaitons qu’ils soient fiers d’Accenture. Vis-à-vis de l’extérieur, l’auto-partage renforce aussi notre image. Des entreprises voisines de notre siège parisien du XIIIe arrondissement nous interrogent et veulent partager cette flotte avec nous. Mais nous ne sommes pas encore dans une logique d’affichage. Nous ne voulons pas nous donner en exemple mais tester la validité de ce service. L’auto-partage doit être conçu comme un projet d’entreprise réfléchi et cadencé. Nous sommes dans une optique de conduite du changement », conclut le responsable.
Accenture en chiffres
• 21,55 milliards de dollars de chiffre d’affaires monde
• 215 000 personnes dans le monde
• 400 à 500 véhicules en France