Depuis le 1er septembre 2017, tous les nouveaux modèles de véhicules particuliers doivent avoir été homologués selon la norme Euro 6d-temp. Cette dernière s’appliquera à tous les véhicules neufs commercialisés à compter de septembre 2019. En pratique, les émissions de NOx doivent être mesurées selon le cycle WLTP, tandis que les émissions de NOx bénéficient d’ores et déjà d’un cycle de test plus précis baptisé RDE pour « Real Driving Emissions ».
L’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) vient de publier sur son site web une analyse des résultats des tests d’homologation de 270 modèles diesel « dernière génération ». Bilan : les émissions de NOx de chacun de ces véhicules ne dépassent pas la limite maximale tolérée par l’Union européenne, à savoir 168 mg/km de NOx. Pour rappel, le seuil d’émissions a été fixé à 80 mg/km, mais l’UE y applique un facteur de conformité de 2,1, permettant aux constructeurs de le dépasser jusqu’à 110 %.
En outre, selon l’ACEA, la majorité des 270 diesel émettrait déjà moins de 120 mg/km de NOx, soit la limite qui sera tolérée en janvier 2020 (facteur de conformité 1,5). « Atteindre aujourd’hui le seuil RDE de 2020 n’équivaut pas à une homologation complète, car toutes les exigences légales de l’étape 2 de la RDE ne sont pas encore prêtes », précise toutefois l’ACEA en petits caractères. À noter également que l’ACEA n’indique pas les modèles ni le nombre de véhicules diesel situés sous la barre des 120 g/km, ni ceux émettant d’ores et déjà moins de 80 g/km.

La dernière génération de diesels à réhabiliter ?
Pour l’ACEA, ces résultats remettent en cause la volonté de bannissement des véhicules diesel de plusieurs villes européennes, dont Paris. « Ces nouveaux résultats prouvent que les véhicules diesel modernes, soutenus par des politiques de renouvellement du parc automobile et combinés à des groupes motopropulseurs alternatifs, joueront un rôle important pour aider les villes à se conformer aux objectifs de qualité de l’air. Parallèlement, les véhicules diesel resteront importants pour réduire les émissions de CO2 à court et moyen terme, même si tous les constructeurs élargissent leur offre de véhicules électriques rechargeables », estime Erik Jonnaert, secrétaire général de l’ACEA.
Pour asseoir ses propos, l’ACEA cite également les résultats d’une étude réalisée par l’Adac, une puissante association automobile indépendante allemande. En septembre 2018, cette dernière a comparé les émissions de NOx de plusieurs VP diesel dont 149 homologués Euro 5, 69 modèles Euro 6b et 25 modèles Euro 6c et Euro 6d-temp. D’après l’Adac, ces 25 derniers modèles ont émis en moyenne 81 mg/km de NOx. « Le diesel Euro 6d-temp émet en moyenne 76 % moins de NOx que le diesel Euro 6b et 85 % moins que le diesel Euro 5 », détaille le communiqué de presse de l’Adac.
« Il est important que nous cessions de diaboliser la technologie diesel dans son ensemble. Au lieu de cela, nous devons faire la différence entre l’ancien parc de véhicules diesel et la dernière génération de véhicules », en conclut Erik Jonnaert. Reste à savoir si ce plaidoyer touchera les grandes agglomérations, bien décidées à exclure l’ensemble des véhicules thermiques de leur territoire à moyen terme, sans oublier qu’il reste nécessaire d’adapter la motorisation à l’usage, les véhicules diesel restant peu adaptés à une utilisation urbaine.