
Les transporteurs routiers européens sont favorables à une électromobilité partielle mais rapide de leurs flottes de poids lourds, constate la société de connectique AddSecure dans un sondage effectué auprès de 300 transporteurs de dix pays européens. D’ici 2028, 71,9 % d’entre eux auront fait migrer jusqu’à 10 % de leur flotte vers l’électromobilité lourde, 18 % poussant la migration jusqu’à 25%, 5,5 % jusqu’à 40 % et 1,8 % jusqu’à 55 %. Enfin, 1,8 % visera 86 à 100 % de VI électriques.
Volonté d’excellence
D’après les chiffres d’AddSecure, la première motivation des transporteurs reste la durabilité (26,8 % des réponses). « Il importe d’investir dans les dernières technologies pour avoir la meilleure norme d’émission, déclare Erik Nagel, directeur général des Transports Nagel (Pays-Bas). Nous avons pour objectif d’avoir 80 camions électriques, soit 50 % de notre flotte d’ici 2030, puis 100 % lorsque leur autonomie atteindra 550 à 600 km. »

Krister Kjellström, responsable du parc de la société de distribution logistique suédoise Dagab, dont 50 % des transports sont effectués par des sous-traitants, dit viser l’excellence. « Dagab veut prouver qu’il est possible d’électrifier une flotte pour le transport de fret et atteindre le zéro émission d’ici 2030, souligne-t-il. En tant que transporteur, nous devons montrer l’exemple à nos sous-traitants. »

Recherche d’une meilleure rentabilité
Vient ensuite, toujours selon AddSecure, la demande en solutions vertes des clients pour 23,9 % des transporteurs, même si seuls 33,1 % compensent tout ou partie des investissements de leurs prestataires et que 30,9 % s’y refusent. Mais 22,8 % des transporteurs voient aussi dans l’électromobilité la perspective d’un accroissement de leur rentabilité par la réduction des coûts d’exploitation et de maintenance, et la hausse des prix pour une offre de transport zéro émission. Les subventions publiques ne jouent dans ce choix que pour 8,9 %. La taille de la flotte reste aussi un facteur de taux élevé d’électromobilité, 36,4 % des grandes flottes voulant se situer entre 11 et 55 % de véhicules électriques pour 2028.

Des flottes mixtes gérées en temps réel
Mais les transporteurs, notamment français, se disent freinés dans leurs projets par les incertitudes liées aux camions électriques. En effet, leur autonomie limitée inquiète très fortement (70 % des réponses) ou fortement (85 %), de même que le manque de points de recharge (78 à 82 %), le coût élevé des véhicules électriques (63 à 88 %), de l’électricité (70 à 85 %) et de l’installation des bornes dans l’entreprise (45 à 65 %).
Ainsi, seuls 11,6 % des transporteurs se limiteront à l’électromobilité, 71,1 % pariant sur une mixité énergétique incluant l’hydrogène (35,3 %) ou des biocarburants comme les HVO (33,7 %), le biométhane (26,5 %) ou le B100 (6,4 %). 70 à 85 % utiliseront donc un système télématique de gestion et d’exploitation d’une flotte mixte indiquant l’autonomie des véhicules électriques lourds en temps réel (32 à 60 %), suggérant des itinéraires selon leur recharge (24 à 50 %) et calculant les réductions de CO2 (35 à 45 %). Rappelons qu’AddSecure commercialise ce type de logiciels.