Éric Lecointre, Ademe : « Mieux connaître la composition matière des véhicules »

Éric Lecointre est coordinateur de pôle au sein de la direction de supervision des filières REP de l’Ademe.

« Nos calculs de taux de performance sont basés sur une composition moyenne matière d’un véhicule. L’Ademe a organisé en 2018 et 2019 une campagne de démontage et de broyage pour la mettre à jour. Les résultats ont révélé une légère baisse du taux de matières métalliques au bénéfice des matières non métalliques, ce qui renchérit l’intérêt de valoriser ces dernières. Nous avons également mené un benchmark des travaux de caractérisation des VHU réalisés dans d’autres pays européens. En comparant leurs résultats avec les nôtres, nous pourrons définir une nouvelle base de composition moyenne.

Plus d’informations pour mieux cibler la récupération de matières

À terme, nous souhaiterions que les constructeurs nous déclarent plus systématiquement la composition matière des véhicules mis sur le marché. Nous pourrions alors évaluer les différences d’un constructeur à l’autre et déterminer la composition moyenne pour chaque année. La présence de métaux stratégiques et de terres rares dans des pièces peut varier selon l’année de construction, le niveau de finition, l’équipementier, etc. Avoir plus d’informations permettrait aux centres VHU de cibler la récupération de matières non récupérables via le tri post-broyage.

Ce travail pourrait être entamé dans le cadre de la REP (responsabilité élargie des producteurs). La composition des véhicules est de mieux en mieux connue grâce à des critères d’homologation concernant la recyclabilité. Les constructeurs alimentent de plus l’outil en ligne IDIS (International Dismantling Information System) et donnent des indications sur la présence de telle ou telle matière en vue de faciliter le recyclage. L’outil est plutôt bien documenté pour les modèles récents, mais pas les plus anciens. »

Composition matière moyenne d’un véhicule hors d’usage