Jérémie Almosni, Ademe : « Prendre en compte les polluants non réglementés »

Jérémie Almosni est chef service transport et mobilité au sein de l’Ademe.

« Du côté des polluants, la norme Euro a eu des effets importants en termes de performance de dépollution des véhicules, avec un cycle d’homologation qui s’approche de plus en plus des conditions réelles d’utilisation. Cependant, les émissions polluantes à l’échappement restent particulièrement fortes lors des départs à froid, ce qui représente un enjeu notamment en milieu urbain ou pour les usages sur de petits trajets. De plus, certains polluants ne sont pas encore pris en considération.

Or, les particules hors échappement, par exemple, représentent 50 % en nombre des particules émises par les voitures récentes. Il est donc important de prendre en compte ces polluants non réglementés, en disposant de standards et de normes, afin de trouver des solutions pour les limiter. La future norme d’émissions Euro 7 actuellement en cours d’élaboration explore plusieurs pistes d’évolution. À l’Ademe, nous avons des projets de recherche sur le freinage hydrostatique ou encore la récupération des particules, testés entre autres avec la RATP sur des bus et des métros. Cela montre que l’industrie peut s’adapter.

En parallèle, du côté des gaz à effet de serre, la révision des normes de performances en matière d’émissions pour les voitures, les camionnettes et poids lourds a engendré une véritable accélération, en particulier le seuil de 95 g/km pour les VP. Des euros ont été mis sur la table pour encourager les projets et les constructeurs ont dorénavant les moyens de soutenir l’innovation.

Beaucoup de choses vont maintenant être recombinées en 2021-2022 dans le cadre de la stratégie européenne pour la mobilité durable et du Pacte Vert pour l’Europe. »