L’AFPA a décidé de créer un plan de déplacements d’entreprise (PDE) en 2010 et continue à le déployer. « Notre flotte comptait alors 800 véhicules, elle en rassemble 1 200 aujourd’hui. Cette situation paradoxale s’explique par une évolution de notre organisation. Nous savions que nos déplacements allaient augmenter. Auparavant, notre flotte parcourait 15 millions de kilomètres par an et nous en remboursions autant chaque année à travers le système des indemnités kilométriques », note Christophe Lebarbier. Qui souligne que l’AFPA ne maîtrisait pas la moitié de ses trajets réalisés par les véhicules personnels des collaborateurs. « Nous ne connaissions pas notre empreinte carbone globale et certains formateurs roulaient dans de grosses cylindrées », poursuit-il.

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L’AFPA a notamment construit un portail internet pour organiser le co-voiturage à l’intention de ses salariés et de ses stagiaires. Il donne accès au site Comuto qui rassemble 1 million d’adhérents.
Une flotte automobile maîtrisée
En redéployant la flotte, l’AFPA choisit les véhicules et leurs motorisations et maîtrise l’entretien et les réparations. « Enfin, nous avons choisi des véhicules peu émetteurs de CO2. Parallèlement, nous avons déployé d’autres solutions pour faire baisser le volume global de kilomètres parcourus. Nous n’avons pas réfléchi uniquement en termes de flotte, mais sur la mobilité dans son ensemble. La visioconférence nous aide à limiter nos déplacements. »
Pour la flotte, des critères de CO2 très stricts ont été établis puisque l’AFPA référence des 207 avec des émissions parmi les plus faibles du marché. « Avec aussi un impact économique puisque nous consommons moins de carburant. Nous avons diminué les puissances, mais accru les équipements de sécurité et de confort », reprend Christophe Lebarbier.
Jusqu’à présent, l’AFPA s’est concentrée sur une évolution quantitative de son parc. En 2012, un bilan sera réalisé et la qualité du PDE améliorée en étudiant les différents besoins : environnement urbain, zone rurale et longue distance. « Nous avons choisi des diesels mais ce carburant produit des particules fines et des polluants locaux. En zone urbaine, nous allons étudier l’opportunité de déployer des véhicules essence, hybrides ou électriques », explique le responsable.
La solution de la mise en pool
L’AFPA a réalisé l’audit de ses trajets en interne. Pour les solutions de visioconférence et de covoiturage, l’organisme a travaillé avec des partenaires extérieurs. En 2010, la possibilité de référencer des véhicules électriques a été étudiée, mais à l’époque, le sujet n’avait pas atteint sa maturité actuelle. « De réelles avancées ont été faites depuis sur l’hybride et l’électrique. Nous nous pencherons sur ce sujet en 2012. Mais le problème vient plus de la rareté des offres probantes que de la demande. Le business model de l’électrique est en devenir. »
Pour limiter son empreinte environnementale, l’AFPA a aussi créé 250 pools au sein des sites locaux. Pour que chaque pool soit adapté aux besoins, un outil informatique a été construit pour définir le nombre de véhicules nécessaires. Le système de réservation a été déployé au même moment que celui des salles de cours. Un responsable récupère les clés et vérifie le véhicule après chaque trajet. L’AFPA compte maintenant 400 véhicules en pool. « Dans le cadre du PDE, nous avons défini une charte du déplacement responsable. Si ce sujet n’est pas abordé noir sur blanc, il reste invisible. Personne ne fait le lien entre un trajet personnel et l’impact global sur l’environnement. Désormais, nos collaborateurs se posent la question de la pertinence du déplacement pour une réunion. D’autres solutions comme la visioconférence limitent l’impact des trajets. Parallèlement, nous avons introduit la mobilité dans nos pratiques de management », détaille Christophe Lebarbier. L’AFPA a aussi construit un portail internet pour organiser le co-voiturage.
Favoriser les transports en commun
L’AFPA cherche de même à promouvoir les transports en commun mais se heurte à la localisation de ses campus en zone péri-urbaine. Le dernier kilomètre n’est pas forcément couvert par les réseaux publics. « La situation locale dicte les solutions, remarque Christophe Lebarbier. Le recours à des navettes à horaires réguliers, au vélo ou à la marche à pied est ainsi étudié au cas par cas. Ce sujet mérite une vraie réflexion avec les collectivités territoriales et les entreprises implantées dans la même zone. » Avec une stratégie réfléchie, en responsabilisant ses collaborateurs, en impliquant le management et en déployant des outils adaptés, l’AFPA a réalisé un gain de 3 millions d’euros en 2010. « Et en 2011, nous ferons baisser le coût de nos trajets de 1,3 million d’euros. Nous avons repensé l’utilité du déplacement et par un travail de pédagogie sur le long terme, notre culture a évolué », conclut Christophe Lebarbier.
La flotte de l’AFPA en chiffres
• 1 200 véhicules en LLD auprès de LeasePlan
Développement durable : des axes multiples
Pour l’AFPA, le défi environnemental se décline sous différents angles. « Nous formons à des gestes professionnels et nous produisons 30 000 tonnes de déchets de matière d’œuvre chaque année. Les enjeux sont importants pour la consommation d’eau, les rejets d’effluents, etc. », énumère Christophe Lebarbier. Les problématiques sont aussi nombreuses que celles des métiers du BTP ou de l’industrie auxquels l’AFPA prépare. « Sur l’image, les risques sont élevés et nous avons un devoir d’exemplarité en tant que formateur. Dans ce contexte, la flotte représente la plus grande partie de notre bilan carbone », souligne le responsable.