Agglomération d’Agen : feu vert pour l’électrique

Christophe Enault, directeur des services techniques de l’agglomération d’Agen, le souligne : pour électrifier la flotte de la dizaine de communes de ce regroupement intercommunal, l’obtention du label Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte, TEPCV, s’est montrée déterminante. « Ce label nous a permis de lancer la démarche, d’entraîner le mouvement de commande des véhicules électriques et de bénéficier des subventions », détaille-t-il.

Mis en place en 2014 par le ministère de l’environnement de Ségolène Royal, le label TEPCV a été obtenu en 2016 par l’agglomération. À Agen, il engage la collectivité dans différentes actions pour l’environnement, dont des démarches liées à la mobilité avec l’aménagement de parkings de covoiturage et l’acquisition de véhicules électriques (voir l’encadré en fin d’article).

« Nous étions partis sur un nombre de quinze véhicules électriques pour l’agglomération d’Agen, retrace le directeur des services techniques. Puis nous avons élargi le projet à neuf communes membres de l’agglomération qui elles aussi pouvaient bénéficier des aides du label pour l’acquisition de treize autres véhicules électriques et de quatre véhicules au GNV. »

Des achats subventionnés

Avec ces modèles électriques financés en achat, batteries comprises, les subventions atteignent 80 % du financement pour l’agglomération d’Agen, et 50 % pour les neuf autres communes. Pour ces dernières, un financement à hauteur de 25 % vient compléter la première subvention via le fonds de solidarité territoriale de l’agglomération.

L’appel d’offres pour les 32 véhicules, soit 28 modèles électriques et quatre carburant au GNV, a finalement été mené en octobre et novembre 2017, et les véhicules ont été commandés de février à mai 2018. Avec quatre lots différents : un premier de 20 Citroën Berlingo électriques à 18 200 euros TTC l’unité, bonus écologique déduit, hors reprise et hors option ; un deuxième lot de 7 Peugeot iOn à 13 700 euros l’unité, bonus écologique déduit ; et un troisième lot de 4 fourgons Fiat Ducato au GNV de 3,5 t à 28 000 euros l’unité.

Une golfette électrique a également été acquise dans le cadre du quatrième lot. L’arrivée de véhicules électriques dans les parcs est bien sûr allée de pair avec l’installation de bornes de recharge. Plusieurs sites de l’agglomération ont ainsi été équipés : « Le problème que nous avons rencontré et qui risque de constituer un frein dans les années à venir pour continuer à intégrer des véhicules électriques dans le parc, c’est la puissance nécessaire pour alimenter les bornes, pointe Christophe Enault. Pour éviter d’être bloqués, nous avons réparti les véhicules par trois ou quatre dans les différents sites avec un nombre correspondant de prises. »

L’électrique se met en pool

Une partie des véhicules électriques a en outre été intégrée aux pools du parc de l’agglomération. Ce pool a été créé pour notamment faire face à l’afflux de personnel, sans accroître la taille du parc de l’agglomération, explique le directeur des services techniques : « Depuis le début des années 2010, l’agglomération est en extension, aussi bien en compétences qu’en territoire », complète-t-il.

L’intégration des véhicules dans le pool a contribué à leur appropriation par les agents : « Dès réception, nous avons lancé des formations d’une demi-journée, dispensées par les concessionnaires, afin d’expliquer le fonctionnement des modèles et leur recharge », poursuit Christophe Enault. Preuve d’un engouement rapide de la part des agents de la ville : « Nous nous sommes aperçus que les véhicules électriques sont réservés prioritairement. Non seulement parce qu’ils sont neufs mais aussi parce qu’ils sont plus agréables à conduire », se satisfait Christophe Enault.

Le garage aussi se met à l’électrique

Et les conducteurs n’ont pas été les seuls à se former à l’électrique. Dotée d’un garage en régie, l’agglomération d’Agen y effectue l’essentiel des réparations de sa flotte. Pour les modèles électriques, les accréditations nécessaires ont été passées par les mécaniciens. « Nous avons de bons retours du garage. Ces véhicules demandent moins d’entretien, seuls les pneumatiques ont peut-être tendance à s’user plus rapidement », constate le directeur des services techniques.

Forte de cette expérience, l’agglomération prévoit désormais de continuer à électrifier son parc de deux-roues. « De nombreux sites de la collectivité sont assez proches les uns des autres, ce qui favorise l’usage du vélo, justifie Christophe Enault. Et pour les longues distances que l’électrique ne couvre pas en autonomie, nous achetons des hybrides. » La flotte compte déjà deux Yaris hybrides. Un choix qui s’inscrit dans la continuité des initiatives de l’agglomération pour des motorisations propres : du côté du GNV, le parc compte en tout 19 véhicules, sans oublier les 12 modèles carburant au GPL.

Pour demain, d’autres pistes sont envisagées pour continuer à faire reculer les émissions de la flotte. L’intégration de véhicules à motorisations alternatives pour des usages spécifiques en fait partie, entre autres pour les balayeuses, laveuses ou bennes à ordures.

En attendant de concrétiser ces achats, la collectivité travaille à diminuer les émissions en optimisant les utilisations. Pour les conducteurs de bennes à ordures par exemple, une formation est assurée en interne par un responsable pendant une demi-journée pour expliquer à ces agents les rudiments de l’éco-conduite. Des initiatives qui comptent parmi les solutions pour améliorer les performances écologiques du parc.