Reportage - Parcs & Sports : le verdissement du parc en réflexion

Parcs & Sports : la gestion face à l’inflation

Si la coopérative d’aménagements paysagers Parcs & Sports envisage de verdir son parc de 82 véhicules, elle veille néanmoins maintenir ses coûts face à l’inflation. Mise en concurrence des constructeurs, renouvellement plus fréquent de la flotte pour favoriser la revente, cuve de carburant sur site, etc. : le tour des projets de la coopérative.
3014
Parcs & Sports flotte verdissement
©Julie Vénier

Parcs & Sports, société coopérative de production spécialisée dans les aménagements paysagers, doit adapter la gestion de sa flotte de 82 véhicules aux crises successives et à l’inflation. « Nous avons eu des problèmes avec les délais de livraison de véhicules depuis deux à trois ans. Ce qui a contribué à la hausse de leurs prix à l’achat. En deux ans, nous avons pris facilement 25 % d’augmentation sur le prix d’un fourgon », estime Olivier Couturier, responsable des moyens généraux.

« Plus précisément, en décembre 2022, nous avions fait un devis pour changer deux fourgons. Nous avons refait un chiffrage en 2023, sur ces fourgons bennes avec une différence de + 11 % sur le prix d’achat. Le coût d’un fourgon en fonction de l’équipement reste aujourd’hui compris entre 50 000 et 65 000 euros. Du fait de l’inflation actuelle, l’idéal serait de ne pas investir et d’attendre que le marché se stabilise, voire baisse. Mais ce n’est malheureusement pas possible », note Olivier Couturier.

« Nous investissons entre 700 000 euros et 1 million d’euros de matériel par an. Cela qui nous amène à faire des choix. Nous avons beaucoup de matériels agricoles et d’espaces verts spécifiques qui coûtent cher. Par exemple, une tondeuse autoportée (avec une place assise) coûte environ 35 000 euros en thermique et 68 000 euros en électrique ! Notre machine de conception qui permet de niveler les terrains de sport reste la plus chère, à plus de 300 000 euros l’unité », chiffre Olivier Couturier.

Une mise en concurrence des constructeurs

Concernant sa flotte de 38 VUL, Parcs & Sports, qui souhaite verdir son parc de 82 véhicules, comptait auparavant environ 95 % de modèles Mercedes. Mais du fait de l’augmentation régulière des prix depuis trois ans chez l’ensemble de ses fournisseurs automobiles, notamment sur l’électrique, Parcs & Sports préfère étudier la concurrence. « Depuis trois ans, nous avons essayé d’ouvrir un peu la car policy afin de savoir ce qui se fait sur l’électrique. Nous avons dernièrement commandé quatre véhicules : un Renault Master ampiroll, un Mercedes Sprinter benne double cabine, un Iveco Daily benne simple cabine et un Peugeot expert tôlé », liste le responsable.

« Nous avons décidé d’acheter dorénavant des véhicules de couleur grise moins salissante. Ils mettent mieux en valeur notre logo que les versions blanches actuelles. Nos fourgons de création sont choisis avec une double cabine pour transporter jusqu’à cinq personnes. Ils sont équipés de coffres pour ranger le matériel électroportatif, d’un groupe électrogène, d’un micro-ondes pour réchauffer les repas ainsi que de bennes basses ou hautes suivant l’activité », expose Olivier Couturier.

En outre, avec la loi Montagne II, Parcs et Sports équipe désormais son parc « principalement de pneus quatre saisons, plus coûteux mais plus faciles à gérer, alors qu’avant nous alternions entre les pneus hiver et été. »

Parcs & Sports gestion inflation
Olivier Couturier, responsable des moyens généraux chez Parcs & Sports © Julie Vénier

Un renouvellement de la flotte plus fréquent…

« Nous devons renouveler notre matériel plus régulièrement pour éviter de grosses dépenses de réparations. En effet, les deux mécaniciens de notre atelier nous alertent de plus en plus : au-delà de dix ans, les pièces détachées pour certains modèles sont plus difficilement disponibles chez les constructeurs », ajoute Olivier Couturier. En précisant que le chef mécanicien a recours à un logiciel afin de suivre les contrôles obligatoires (passage aux mines pour les PL, chronotachygraphe, etc.) pour chaque véhicule.

Si la coopérative commandait auparavant en moyenne « deux à trois véhicules par an », elle a revu son rythme de renouvellement. « Depuis deux ans, nous renouvelons cinq à six véhicules chaque année, principalement des fourgons bennes. En amont, nous déterminons le budget avec le directeur financier. Puis, la discussion se fait avec tous les responsables de pool afin de remonter leurs demandes de commandes. Pour l’achat de véhicules, nous demandons au constructeur un plan de financement. Mais il est toujours plus intéressant de passer directement par notre banque pour réaliser des prêts, note le responsable. Toutefois, nous ne sommes pas à un an près pour remplacer un véhicule car nous n’avons pas les mêmes problèmes que les transporteurs routiers qui peuvent faire jusqu’à 100 000 km/an. »

… pour une meilleure valeur de revente

En termes de gestion et toujours en lien avec l’inflation, Parcs & Sports est notamment en train de changer de politique de renouvellement pour ses camions. « Auparavant, nous avions des fourgons des années 2005, amortis sur sept ans ; aujourd’hui, ils nous coûtent cher en entretien. Nous avons des camions qui ont entre dix et quinze ans. L’objectif est désormais de garder les camions entre sept ou dix ans puis de les revendre. Tout en gardant notre amortissement du fourgon en sept ans, et le garder dix ans maximum. Nos véhicules qui ont plus de 300 000 km se vendent entre 1 000 et 1 500 euros. Aujourd’hui, nous n’avons aucun gain lors de la revente par rapport au prix d’achat. Nous aimerions vendre nos véhicules plus tôt afin d’avoir une plus grande plus-value », estime Olivier Couturier.

Un approvisionnement en carburant sur site

Pour ravitailler ses véhicules, Parcs & Sports possède deux cuves de carburant sur son site de Chassieu. L’une, d’une contenance de 20 000 litres pour stocker le gazole. L’autre, d’une capacité de 15 000 l pour ravitailler les engins de chantiers en GNR. « La livraison de carburant au sein de ces cuves évite de perdre du temps dans les stations-service. Cela nous a bien servi lorsque l’approvisionnement était saturé car nous n’avons jamais manqué de carburant. Toutefois, contrairement aux idées reçues, le prix en gros n’est pas forcément plus intéressant qu’en station-service : nous payons environ 1,80 euro le litre de gazole TTC », avance Olivier Couturier.

« Nous réfléchissons à installer une cuve de B100 dans le cas où nous aurions des poids lourds roulant au B100. Mais le problème c’est que les prix du XTL (carburant diesel de synthèse) ou du B100 (ou biodiesel) sont indexés sur le prix du gazole. Ils donc plus chers que le gazole », affirme Olivier Couturier.

Des formations en projet

« Il y a plus de cinq ans, notre responsable QSE a fait suivre des formations d’écoconduite à la totalité de nos conducteurs travaux équipés d’un véhicule de fonction car ils représentent les plus grands rouleurs de la coopérative. Ce stage a été aussi suivi par des chefs d’équipe circulant en fourgons. Nous avions fait passer vingt personnes par groupe de cinq. Aujourd’hui, il y a plus de turnover dans la coopérative. Nous envisageons donc de proposer de nouveau cette formation, notamment aux nouveaux venus, l’année prochaine », projette Olivier Couturier.

Reportage - Parcs & Sports : le verdissement du parc en réflexion

PARTAGER SUR