
Autre levier actionné, la rationalisation. Une action particulièrement difficile à mettre en œuvre dans le contexte de croissance que connaît l’entreprise.
Un objectif : réduire la flotte de véhicules
« Nous sommes tiraillés entre deux buts contradictoires : nous devons d’une part donner les moyens à nos collaborateurs, toujours plus nombreux, de réaliser leur travail dans les meilleures conditions possibles, alors que nous avons également un objectif de réduction de 30 % de la flotte par rapport à 2009 », reprend le responsable.
Objectif quasiment réalisé cependant : la flotte compte maintenant 372 unités, contre 500 il y a quatre ans. Pour atteindre ce résultat, Airbus a défini plusieurs actions dont un changement de mode de gestion. « Excepté pour les modèles spécifique tels que les camions de pompiers et les ambulances, nous sommes notamment passés en location longue durée, un mode de gestion qui offre une plus grande flexibilité », explique Rémy Agut.
Airbus a aussi opté pour un contrôle plus strict de l’attribution des véhicules de service et de fonction. Auparavant, la logique prédominante voulait que l’entreprise fournisse un véhicule à chaque personne qui en faisait la demande ; depuis, la donne a changé. « Nous avons remis à plat les critères d’attribution, pointe Rémy Agut. À chaque demande formulée, nous nous assurons que le besoin existe réellement et qu’il ne peut pas être comblé par d’autres solutions de mobilité comme les pools. »
C’est grâce à une analyse approfondie des trajets des collaborateurs sur ses quatre sites toulousains qu’Airbus a pu construire cette mutualisation entre différents services. « Avec cette cartographie, nous avons vu où se concentrent les véhicules et nous avons pu les regrouper entre plusieurs services en deux pools. Une mission qui a dû être menée avec la plus grande diplomatie. Les véhicules de service sont un sujet explosif qu’il faut prendre avec précaution », relate le responsable de parc.
L’auto-partage expérimente l’électrique
En plus de ces pools restreints à un nombre précis d’utilisateurs, Airbus a voulu élargir l’expérience de l’auto-partage à près de 4 000 collaborateurs en créant deux pools supplémentaires en libre-service. Au total, 144 véhicules sont donc proposés en auto-partage aux salariés, et gérés par Ubeeqo.
Parmi ces 144 modèles, Rémy Agut a fait le pari d’introduire 15 Citroën C-Zéro électriques, et ceci dès 2010. À cette occasion, autant de bornes de recharge ont été implantées à travers les quatre sites toulousains. « Ces véhicules électriques en pool nous ont semblé d’intéressants vecteurs de communication. Par ce biais, nous voulions montrer qu’Airbus est proactif sur les solutions de mobilité durable. De plus, nous pensons que l’auto-partage offre l’opportunité de faire découvrir la mobilité électrique au plus grand nombre », appuie Rémy Agut.
Le concept semble séduire : lors d’une enquête, le taux de satisfaction pour les véhicules électriques en pool frôlait les 100 %. « Les premiers contacts ont été très positifs. À tel point que certains utilisateurs de ces C-Zéro pour un usage professionnel, réfléchissent ensuite à adopter un modèle électrique pour leur usage personnel », poursuit le gestionnaire de parc.
Encouragé par l’engouement suscité par l’électrique, Airbus réfléchit à introduire des véhicules de service et des VUL électriques. Avec des trajets internes cantonnés à des distances comprises entre 2 et 4 km, l’électrique s’adapte parfaitement aux besoins des collaborateurs.
Rentabiliser le recours aux véhicules électriques
Cette réflexion ne fait pas l’impasse sur les surcoûts que peuvent générer les motorisations électriques. « La question de la rentabilisation ne s’est pas posée lors de la mise en pool. En auto-partage, les véhicules sont réservés au minimum deux fois par jour. Mais rentabiliser des modèles électriques de service va s’avérer compliqué à cause d’un kilométrage trop faible », précise le responsable. De fait, les C-Zéro parcourent entre 10 000 et 12 000 km par an, un chiffre qui permet leur amortissement en cinq ans.
Au-delà de l’électrique, Airbus entend bien poursuivre ses efforts de rationalisation, même si le levier a déjà été largement actionné. « Je pense que nous avons atteint notre seuil le plus bas. Au commencement de cette démarche, nous parvenions à diminuer le nombre de véhicules par dizaines. Aujourd’hui, arriver à supprimer ne serait-ce qu’une unité demande une réflexion considérable », constate ainsi Rémy Agut.
Si la mobilité concerne bien évidemment le parc de l’entreprise, cette problématique s’étend plus globalement aux trajets internes et externes des collaborateurs. Pour faciliter les déplacements entre les quatre sites de l’entreprise, Airbus a lancé plusieurs actions dans le cadre de son plan de déplacements entreprise (PDE), à l’image d’un réseau de navettes.
Élaboré il y a une quinzaine d’années avec l’opérateur de transport public Transdev, ce service comporte douze navettes, effectuant plus de 45 fois le tour de la terre chaque année. Progressivement, le nombre de navetteurs s’est développé pour atteindre environ 800 000 personnes transportées par an.
Les déplacements internes en question
En parallèle, une expérimentation sur les vélos a été lancée, avec 50 modèles en libre-service. « Notre politique vise à sensibiliser les collaborateurs à se déplacer à vélo dans l’enceinte d’Airbus mais aussi à venir depuis leur domicile par ce moyen de transport. Nous menons ainsi une campagne active en faveur de ce mode de déplacement doux à travers la construction d’abris de vélos et de douches. Nous travaillons aussi à des opérations de lobbying pour construire des pistes cyclables publiques desservant le site », énumère Rémy Agut. Chez Airbus, le déplacement vert a bel et bien pris son envol.
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