
« Entre 2006 et 2012, nous avons réduit nos émissions de 31 % par salarié : en 2012, chaque collaborateur rejetait 1 078 kg de CO2 lors de ses déplacements professionnels, sur un total...
« Entre 2006 et 2012, nous avons réduit nos émissions de 31 % par salarié : en 2012, chaque collaborateur rejetait 1 078 kg de CO2 lors de ses déplacements professionnels, sur un total de 1 804 kg de CO2 émis. Un bilan carbone complet a été réalisé en 2012, incluant dans le périmètre d’étude nos 137 sites d’exploitation et nos 2 600 agences ; l’objectif est de poursuivre sur la même trajectoire de baisse d’ici 2015 », relate Marie-Cécile Lebard, directrice du développement durable chez Allianz. Et ce malgré l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus par les commerciaux.
Un changement radical de la car policy
Afin de se conformer à cet objectif, Allianz met un point d’honneur à retravailler chaque année sa car policy pour intégrer au mieux les nouveautés du marché. Mais la véritable rupture a eu lieu il y a trois ans avec une redéfinition complète de la car policy. À partir d’une analyse des besoins des collaborateurs et de la création d’un véritable partenariat avec les constructeurs retenus via l’appel d’offres, l’assureur a alors entamé une rationalisation de la car policy en limitant drastiquement le nombre de modèles.
Avant cette redéfinition en 2011, commerciaux et cadres de direction disposaient d’une latitude de choix beaucoup plus étendue, avec un panel de 58 modèles de 17 constructeurs et répartis dans cinq niveaux de gamme. « La prise en compte du TCO et des émissions de CO2 ne constituait pas alors une priorité », confirme Laurent Cochereau, directeur des achats de l’assureur.
Désormais, la politique automobile se limite à cinq catégories, proposant trois véhicules : un thermique, un hybride et un véhicule familial. Avec, comme critères de sélection, les performances environnementales du modèle mais aussi son efficience économique. « Mais si nous souhaitons optimiser au maximum le TCO des véhicules de notre parc, nous ne faisons pas de compromis sur leur fiabilité. Notre sélection a systématiquement obtenu cinq étoiles au crash test. Nous choisissons des véhicules fiables, dotés d’un bon niveau d’équipements. Exemple, le GPS est embarqué sur tous les véhicules depuis l’an passé », illustre Laurent Cochereau.
Allianz a fait le choix des modèles hybrides
Aujourd’hui, la flotte compte 200 hybrides de tous segments. Lors des renouvellements, environ 40 % des collaborateurs choisissent de troquer leur véhicule thermique contre un hybride. « À chaque renouvellement d’un véhicule d’un membre du comité exécutif d’Allianz France, ce dernier choisit un hybride », précise Laurent Cochereau.
Grâce à un volume de commandes toujours plus important au fil des renouvellements, l’assureur parvient à obtenir des tarifs préférentiels avec les quatre constructeurs choisis (Toyota, Peugeot, Audi et BMW). À tel point que le TCO des hybrides arrive quasiment à l’équilibre par rapport aux équivalents thermiques qu’ils remplacent.
Une éventuelle modification de la fiscalité en défaveur des hybrides ne fera pas changer de cap. « Nos collaborateurs conduisent plus sereinement et nous avons constaté une diminution de notre taux d’accidentalité depuis l’introduction de ces modèles. Les conducteurs les apprécient pour leur maniabilité, leur agrément de conduite grâce notamment à la boîte automatique ou au silence de fonctionnement », avance Laurent Cochereau.
Véhicules hybrides : des a priori à combattre
Ce qui n’a pourtant pas toujours été le cas. Lors de l’intégration des hybrides dans le catalogue, une démarche de sensibilisation a dû être entamée. En effet, les collaborateurs montraient une certaine réticence : non seulement le design des véhicules n’était pas toujours apprécié et la taille du coffre jugée insuffisante, mais ces modèles avaient en plus la réputation d’être de gros consommateurs de carburant. Un a priori vite démenti : après quelques mois d’utilisation, Allianz a noté que les Auris et Yaris consommaient 10 % de moins que les Golf BlueMotion. De ce fait, le changement de la politique automobile a aussi contribué à alléger le poste carburant.
Autre difficulté : le changement de car policy a dû être mené avec pédagogie vis-à-vis des collaborateurs : « Notre défi a été de la simplifier et de satisfaire les attentes des salariés. Pour eux, les véhicules demeurent une représentation statutaire et font partie intégrante de la rémunération », expose Laurent Cochereau.
Les fruits de ces efforts ne se sont pas fait attendre : alors que le taux moyen d’émissions de la flotte atteignait 124 g en 2010, il a progressivement reculé, à 115 g en 2011 puis à 109 g en 2012, pour glisser à ce jour sous les 100 g. « Et cette moyenne ne cessera de s’améliorer dans le temps avec un marché proposant toujours plus de véhicules propres », anticipe Laurent Cochereau.
Une réflexion prudente sur l’électrique
Du côté de l’électrique, l’entreprise reste plus prudente. « Les commerciaux ont montré un intérêt certain. Mais les expérimentations de plusieurs mois menées entre autres avec la Golf e-motion nous ont montré qu’une autonomie de 130 km ne convenait pas leur activité », explique Marie-Cécile Lebard. La recharge demeure aussi un obstacle, avec un nombre de prises sur la voie publique jugé insuffisant. « Il s’agit d’un constat général, analyse Laurent Cochereau. Le marché de l’électrique ne décolle pas autant que prévu à cause de l’absence d’un véritable réseau de bornes. » Un seul véhicule électrique, un Citroën Berlingo, a intégré la flotte d’Allianz : il assure, depuis fin 2011, les transports de courrier entre les immeubles de La Défense.
Un programme de sensibilisation des collaborateurs à l’éco-conduite, avec une formation à la fois sur l’éco-conduite et la prévention routière, a démarré en 2012. À l’heure actuelle, 120 collaborateurs d’Allianz ont bénéficié de ce cursus théorique et pratique. Parallèlement, l’assureur va équiper ses véhicules de boîtiers de télématique embarquée pour remonter des informations relatives à la conduite, comme la consommation, les accélérations ou les freinages brusques. Des outils qui disposent aussi de l’eCall en cas de panne ou d’accident. « L’intégration de ces boîtiers a dû faire l’objet de négociations puisque pour la fonction eCall, la géolocalisation a été activée », souligne Laurent Cochereau.
Associer éco-conduite et géolocalisation
En combinant les formations d’éco-conduite et ces boîtiers, Allianz attend à moyen terme une baisse de la consommation de carburant de 10 à 15 %. Autre bénéfice direct : une tendance à la réduction de la sinistralité constatée par l’assureur.
L’entreprise veut aussi verdir les trajets domicile-travail de ses salariés. « Aujourd’hui, 91 % des salariés en Île-de-France font appel quotidiennement aux transports en commun », constate Marie-Cécile Lebard. Pour diminuer davantage l’empreinte carbone liée à ces trajets, Allianz réfléchit au co-voiturage et à l’auto-partage. Deux solutions qui seront potentiellement développées dans le cadre d’un plan de déplacements inter-entreprises à La Défense, avec de premières concrétisations dès le début de l’année prochaine.
La flotte d’Allianz en chiffres
Le parc automobile de l’assureur regroupe 4 200 véhicules, répartis en cinq catégories dans la car policy. Sur ce total, 200 modèles sont hybrides, avec notamment des Toyota Auris et Yaris.
Allianz : rationalisation et hybridation
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