
Parmi les 1 001 actifs français interrogés en ligne par l’IFOP, dans le cadre du baromètre 2023 du loueur Alphabet France, 75 % déclarent utiliser la voiture pour leurs trajets domicile-travail. L’échantillon interrogé entre le 5 et le 13 septembre 2023 se veut représentatif de la population des actifs français âgés de plus de 18 ans, grâce à « la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’individu, région et taille de l’agglomération) », affirme Alphabet dans un communiqué de presse.
Cette dimension région/agglomération présente d’ailleurs un véritable intérêt. Ainsi, dans les agglomérations de 100 000 habitants et plus, la voiture reste moins utilisée pour les trajets domicile-travail, soit par 64 % des sondés, pour une moyenne nationale de 75 %. À l’inverse, dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants, elle demeure davantage employée (85 %). En région parisienne « seuls 51 % des sondés disent utiliser une voiture », constate Alphabet. Mais « ils sont 84% dans le quart Nord-Ouest de la France ».
Le thermique s’impose toujours…
Plus généralement, ce taux national de 75 % d’actifs au volant semble se stabiliser d’année en année. « Le baromètre réalisé en 2017 par Alphabet France avec l’IFOP révélait que 81 % des actifs français utilisaient une voiture personnelle ou de fonction pour effectuer leurs trajets domicile-travail et leurs déplacements professionnels, analyse le communiqué de presse. Ce chiffre a connu une baisse en 2018 (76 %) qui a été encore plus marquée en 2019 (72 %). En 2020 et 2021, avec la crise sanitaire, la mobilité des Français a été marquée par un retour à l’utilisation de la voiture : cette proportion est remontée à 76 %. »
Parmi ces actifs qui prennent la voiture pour se rendre au travail (et dont 56 % seulement connaissent leur vignette Crit’Air), 51 % roulent au diesel, 39 % à l’essence, 5 % à l’hybride simple ou rechargeable, 4 % à l’électrique et 1 % à l’hydrogène, GNV et autres carburants alternatifs. Or, toujours selon le baromètre, 43 % des conducteurs de véhicules thermiques se déclarent prêts à passer à l’électrique. Derrière cette position volontariste, plusieurs arguments : « c’est plus écologique » (argument mobilisé par 55 % des sondés), « plus économique » (43 %), « nous n’aurons bientôt plus d’autre choix » (34 %), « cela représente l’avenir » (31 %), « plus silencieux » (27 %), et « plus agréable » (22 %).
… alors que l’électrique semble adapté
En ce sens, Julien Chabbal, PDG d’Alphabet France, a souligné, lors d’une conférence de presse organisée pour présenter ce baromètre, un autre résultat intéressant : « La distance moyenne des trajets domicile-travail des répondants atteint les 18 km, soit un temps de trajet moyen de 24 minutes. C’est donc une distance pour laquelle la question de l’autonomie des véhicules électriques ne se pose pas vraiment, puisqu’aujourd’hui les modèles électriques disponibles sur le marché affichent une autonomie moyenne de 400 km. Une capacité assez raisonnable. »
Julien Chabbal rappelle cependant que toute moyenne a ses limites. Ainsi, il ne faut pas oublier les trajets longs, lors des périodes de vacances par exemple. Dans ce cas, le dirigeant met en avant les offres « switch » des loueurs : soit la mise à disposition pour un conducteur de véhicule électrique, de manière exceptionnelle et pour une brève durée, d’un véhicule thermique lorsqu’il en a besoin.
Le véhicule de fonction ou de service…
Précisons que, si les trois quarts des répondants au baromètre 2023 d’Alphabet font appel à la voiture pour leurs trajets domicile-travail, 26 % utilisent un mode de transport doux (classique ou électrique). Ensuite, ils sont 21 % à utiliser les transports en commun : « Ce moyen de transport est davantage utilisé dans les agglomérations de 100 000 habitants et plus (35%) », remarque Alphabet. Par exemple, ce pourcentage monte à 49 % en région parisienne, mais stagne à 9 % dans le Sud-Ouest. Sans oublier que 6 % des répondants recourent à un deux ou trois-roues motorisé. « 29 % des actifs interrogés précisent utiliser deux moyens de déplacement différents ou plus », note le communiqué.
Mais alors même que la voiture s’empare de la part du lion, il faut noter que c’est la voiture personnelle qui prime. En effet, parmi les 56 % d’actifs qui indiquent bénéficier d’un service de mobilité via leur employeur, seulement 9 % disent bénéficier d’un véhicule de fonction ou de service ; 21% de ces véhicules sont électriques ou hybrides (simples ou rechargeables).
… minoritaire
Parmi les solutions mises à disposition par l’employeur, la palme revient au remboursement des titres des transports en commun : 26 % des sondés sont concernés. Lui succède le remboursement des frais kilométriques (16 %). Suivi par le forfait mobilités durables ou le crédit mobilité (11 %). Par ailleurs, « 29 % des actifs interrogés ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail, peut-on lire dans le communiqué de presse. Parmi eux, 23 % utilisent un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet permettant de pratiquer le covoiturage. »
L’économie financière, très recherchée
Pour 60 % de ces actifs qui bénéficient d’au moins une solution de mobilité par leur entreprise, « l’économie financière représente le principal avantage », commente Jérôme Benoît, directeur du pôle « services » et expert en mobilité à l’IFOP, lui aussi présent à la conférence de presse. Les sondés étaient 52 % à avancer cette raison en 2022. « Et ce chiffre est en hausse notable par rapport à 2020 (43%), ajoute Jérôme Benoît. Nous n’avons pas aujourd’hui d’explication à cette augmentation, mais l’inflation joue forcément un rôle. »
Les autres avantages mis en avant sont : « le confort et le bien-être » (25 %), « le gain de temps lié à la diminution du temps de trajet » (25 %), « la diminution du stress et le gain de sérénité » (22 %) et « la sensation de contribuer à réduire la pollution » (19 %). Enfin, pour 73 % des actifs interrogés dans ce baromètre, le niveau de pénibilité du trajet domicile-travail pèse dans le choix de postuler ou de rester dans une entreprise. Et pour 72 %, l’accès à des solutions de mobilité pour effectuer ce trajet influence leur choix.