
Distributeur en France du Pur-XTL, huile végétale hydrogénée issue de déchets huileux, graisseux et de biomasse, Altens allie le routier au maritime pour ses transports de biocarburants. Le but : réduire les coûts et les émissions de GES.
« Depuis mai 2022, nous organisons le réapprovisionnement en Pur-XTL (EN 15940) de notre site de Gennevilliers (92) par navire depuis Rotterdam jusqu’au Havre, rapporte Nicolas Juillien, responsable logistique d’Altens. Puis par oléoduc entre Le Havre et Gennevilliers. C’est plus économique et cela réduit beaucoup nos émissions de CO2. De plus, nous pouvons mieux déterminer la quantité livrée, ce qui fiabilise le paiement ».
« En 2023, nous entamerons l’approvisionnement de La Rochelle par navire », poursuit le responsable, avant d’ajouter : « Nous nous fournissons auprès de différents producteurs français de biodiesel. Cette approche nous permet de minimiser les impacts environnementaux et de sécuriser les approvisionnements. Ceci est primordial pour nos clients surtout avec l’essor du B100. Cela nous permet de maîtriser l’ensemble de nos flux et de garantir la rapidité de livraison. Avec ces pratiques, nous réduisons aussi l’impact du transport routier en aval ».
Altens approvisionne ses quatre sites depuis le port de Rotterdam. Il s’agit donc des sites de Gennevilliers (92), Village-Neuf (68), Salaise-sur-Sanne (38) et La Rochelle. D’où l’intérêt pour Altens de recourir au transport maritime pour ses biocarburants. Altens collecte et fournit aussi du Pur100 Agri (EN 14214). Il s’agit d’un B100 provenant du colza. Il est importé d’Anvers ou produit à Verdun (55) pour les clients de l’Est. Et il provient d’Espagne pour la clientèle du sud de l’Hexagone.

Chez Altens, plus de fret maritime et moins de transport routier
Mais c’est bien le Pur-XTL qui constitue son flux amont le plus régulier. Ainsi, « nous recevons chaque semaine vingt-cinq camions-citernes de XTL, quinze pour Gennevilliers, cinq pour La Rochelle et cinq pour Salaise-sur-Sanne, commente Nicolas Juillien. Le B100 nous arrive en quatre sessions annuelles de 45 jours à raison de quarante camions-citernes en moyenne ». Un transport routier obligé qui vient compléter le fret maritime de biocarburants que pratique Altens. Et malgré leurs flux moins réguliers, le Pur100 et le B100 sont aussi dans le collimateur.

« Nous avons testé une solution d’approvisionnement en Pur100 depuis l’Espagne, détaille le responsable logistique. Nous achetons aux huileries françaises de l’huile de colza que nous stockons chez le groupe Mediaco, puis que nous livrons à une usine espagnole qui la transforme en B100. Cela nous a permis de maîtriser l’ensemble de la chaîne logistique et nous allons systématiser cette solution. Avec ces pratiques, nous réduirons nos transports routiers amont et aval. »
Biocarburants en itinérance : du transport maritime aux camions-citernes à pompes
Par ailleurs, tous les transports amont vers les dépôts ou aval vers les clients s’effectuent en camions-citernes qu’Altens affrète dans le cadre de contrats annuels ou sur cotations. « J’ai choisi nos prestataires selon nos flux, leurs tarifs et leurs capacités techniques, indique Nicolas Juillien. Tous les conducteurs doivent être certifiés ADR (produits dangereux), car le XTL est inflammable, même s’ils ne transportent que du B100. »

« Les citernes des tracteurs sont mono-cuve ou multi-cuves pour livrer plusieurs clients. Elles doivent s’équiper de pompes pour remplir aussi bien des cuves aériennes que souterraines, précise le responsable. Les porteurs doivent avoir des raccords de pompe de 50 mm de diamètre pour alimenter tous les types de citernes. J’ai aussi testé en livraison chacun des transporteurs et effectué une enquête de satisfaction. J’ai ainsi établi une shortlist de prestataires avec lesquels nous travaillons en priorité. »
