
La gestion des contraintes est inhérente à l’aménagement et à l’équipement des utilitaires légers. Avec une équation souvent complexe à résoudre entre la charge utile, l’ergonomie, la sécurité et les impératifs liés aux métiers pour lesquels sont employés ces véhicules. S’y ajoute depuis quelque temps une autre contrainte, cette fois liée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) des entreprises.
Ainsi, le cycle WLTP, qui succède au NEDC, s’appliquera aux utilitaires à compter du 1er septembre de cette année, alors que cette obligation est déjà valable pour les véhicules particuliers depuis septembre 2018. À première vue,...
La gestion des contraintes est inhérente à l’aménagement et à l’équipement des utilitaires légers. Avec une équation souvent complexe à résoudre entre la charge utile, l’ergonomie, la sécurité et les impératifs liés aux métiers pour lesquels sont employés ces véhicules. S’y ajoute depuis quelque temps une autre contrainte, cette fois liée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) des entreprises.
Ainsi, le cycle WLTP, qui succède au NEDC, s’appliquera aux utilitaires à compter du 1er septembre de cette année, alors que cette obligation est déjà valable pour les véhicules particuliers depuis septembre 2018. À première vue, rien à voir avec la question de l’aménagement et l’équipement des VUL. Et pourtant si.
Entre WLTP et matériaux innovants
Ce qu’explique Olivier Simmonet, directeur commercial de Durisotti : « Le WLTP tient compte de plusieurs critères et parmi eux la surface d’un véhicule par rapport à une prise de vent. Ce qui impose aux carrossiers de se mettre au diapason des constructeurs car cela joue sur le poids et la charge utile des véhicules. » Et la charge utile, on le sait bien, c’est l’affaire de tous.
Plus largement, la recherche d’innovations dans le domaine des matériaux ne peut que bénéficier à l’aménagement des VUL et à la préservation de la charge utile. « Cela nous a conduits à passer de l’acier à l’aluminium, plus léger et tout aussi résistant, puis de l’aluminium à des alliages composites toujours plus fins, ce qui constitue notre savoir-faire », ajoute Olivier Simmonet.
« Le véhicule au travail doit disposer de la plus grande capacité possible en aménagements avec le plus faible impact sur l’environnement », martèle Philippe Tavel, directeur général de Modul-System qui, de par ses origines suédoises, affirme intégrer ces données dans son approche. « Les constructeurs donnent l’impulsion, ils réfléchissent à des châssis plus intelligents, à leur sécurité et à leur résistance, nous devons donc trouver des solutions homogènes avec leurs véhicules », complète Philippe Tavel.
Parmi ces différents aspects liés à l’environnement figurent en bonne place les attentes de la logistique du dernier kilomètre avec notamment des livraisons dans des centres urbains toujours plus difficiles d’accès.
La question du dernier kilomètre
Pour ce faire, Modul-System a conçu la solution Soprac adaptée à la livraison de produits thermo-sensibles, de l’alimentaire au pharmaceutique. Cette solution se base sur la technologie télématique de TomTom, avec une tablette et un logiciel, mais aussi des capteurs qui fonctionnent en wifi et des sacs isothermes.
Durisotti a lui aussi pensé aux métiers de la livraison avec sa T-Box lancée l’année dernière. Un véhicule conçu avec des rangements qui, grâce à un système de coulisses, sortent vers l’extérieur. « Plus besoin de monter, de descendre ou de se baisser, commente Olivier Simonnet, les marchandises viennent sur les côtés ou à l’arrière du véhicule. » Pour résumer, cette T-Box est une caisse adaptable sur des VUL entre autres électriques, avec des configurations de 6 à 16 m3. Et Durisotti rappelle que la carrosserie se recycle à 100 %, grâce à l’usage de matériaux comme l’aluminium et la fibre de lin.
Le souci de ménager les techniciens et les livreurs reste une préoccupation déjà ancienne. Les montées et les descentes permanentes tout au long de la journée demeurent de fait une source de fatigue, voire de problèmes de santé : « L’emmarchement peut générer de vrais traumatismes quand par exemple on change de véhicule, d’où la nécessité de se pencher sur ce sujet », confirme Philippe Tavel qui évoque les « mille petits détails pour faciliter la vie au quotidien. » Modul-System aligne diverses possibilités, des marchepieds jusqu’à de petites marches antidérapantes, mais aussi des bandes jaunes qui signalent visuellement les zones à risque dans le véhicule.
Les techniques pour renforcer l’ergonomie au travail ne cessent de progresser et bénéficient désormais de moyens pour se dispenser de monter et descendre si souvent du véhicule, à l’image du T-Box de Durisotti, mais aussi chez d’autres prestataires qui planchent sur des systèmes coulissants pour faire venir les marchandises en dehors du VUL.
C’est ainsi que SD Services a été amené à réfléchir pour l’un de ses clients sur des tiroirs ou des meubles coulissants, à l’arrière du véhicule ou de son côté droit ou gauche. « Cet aménagement en aluminium se compose d’un double plancher avec une partie inférieure comprenant quatre tiroirs et une partie supérieure coulissante sur l’arrière avec blocage automatique en entrée et sortie », décrit Fanny Guilloré, la responsable de la communication de SD services. Cet aménagement, réalisé donc pour un client précis, va être répliqué et industrialisé il sera disponible sur la gamme aluminium du prestataire. Il faudra compter une enveloppe autour de 7 500 euros HT pour l’aménagement total d’un mini fourgon (voir aussi le témoignage).

Rationaliser et simplifier
Tant qu’à chercher les meilleures façons d’aménager les VUL au bénéfice de l’efficacité et de la santé des utilisateurs, Sortimo est allé voir dans l’industrie et s’est appliqué la fameuse méthode des « 5S » élaborée et mise en place par Toyota. Cette méthode repose sur cinq principes qui en japonais s’expriment par des mots commençant par S, avec cinq objectifs précis : alléger l’espace de travail, rendre efficace son organisation, augmenter son état de propreté, prévenir le désordre, encourager l’auto-discipline.
« Appliquée à l’aménagement des VUL, cette méthode des 5S amène à une rationalisation plus poussée de l’organisation du travail grâce à des systèmes de rangement, d’identification et d’étiquetage les plus performants possibles », expose Carle-Emmanuel Barbez, responsable marketing de Sortimo. Cette méthode des 5S a guidé la refonte de sa gamme d’aménagements et d’équipements à laquelle s’est attelé le prestataire pour cette année.
Cette nouvelle gamme SR5 succède donc à la gamme Globelyst. Elle s’en distingue par une conception totalement différente. « Globelyst est un “Meccano“ modulaire avec 8 000 composants, qui nécessite de dessiner au préalable une structure unique, note Carle-Emmanuel Barbez. Nous avons voulu faciliter la conception préalable d’un aménagement grâce à une architecture basée sur des composants verticaux uniques à partir desquels les éléments s’incorporent et s’intègrent aisément. »
Sortimo a pensé cette conception du point de vue numérique, avec la création d’un configurateur simple – celui qui existe pour la gamme Globelyst est trop complexe pour un usage par les utilisateurs en entreprise. Avec cette interface informatique, la personne qui décide de configurer l’aménagement d’un VUL peut imaginer et tester de multiples dispositions. Et si jamais elle dessine quelque chose d’impossible, l’interface le lui signale immédiatement.
La gamme SR5 comprend encore plus d’éléments que son aînée, mais aussi des éléments nouveaux dans leur conception, comme des tablettes de rangement suspendues pour gagner de l’espace en hauteur. Même souci de gain d’espace tout en conservant une capacité de rangement égale, grâce à des montants centraux qui ont une valeur de retrait plus importante par rapport aux gammes précédentes. Résultat : une place au sol plus large. Les prix de cette gamme SR5 varient bien sûr en fonction du type de véhicule équipé. S’il s’agit d’un modèle de type Kangoo, les tarifs oscillent entre 1 000 et 2 000 euros ; pour un fourgon type Boxer, ce sera plutôt entre 3 500 et 4 500 euros. Cette gamme et son configurateur sont appelés à évoluer encore : Sortimo prévoit de pouvoir configurer des blocs de mousse à l’intérieur des tiroirs avec des contrastes de couleur pour repérer les outils qui manquent.
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