
Pendant la crise du covid-19, l’activité a continué. Dans le BTP, de nombreux chantiers n’ont pas cessé. Et si beaucoup de livraisons de véhicules sont restées en suspens, les aménageurs ont continué d’être sollicités pour équiper les utilitaires. « La fermeture des concessions et des fournisseurs a touché notre activité », reconnaît Jean Margerie, directeur commercial de Gruau. Mais mi-avril, ce responsable estimait qu’environ 45 % du groupe était en activité : « Le pôle de Laval tournait à plus de 70 % et nous recommencions à prendre des commandes. »
La crise sanitaire a aussi constitué un vecteur d’activité pour les aménageurs avec des...
Pendant la crise du covid-19, l’activité a continué. Dans le BTP, de nombreux chantiers n’ont pas cessé. Et si beaucoup de livraisons de véhicules sont restées en suspens, les aménageurs ont continué d’être sollicités pour équiper les utilitaires. « La fermeture des concessions et des fournisseurs a touché notre activité », reconnaît Jean Margerie, directeur commercial de Gruau. Mais mi-avril, ce responsable estimait qu’environ 45 % du groupe était en activité : « Le pôle de Laval tournait à plus de 70 % et nous recommencions à prendre des commandes. »
La crise sanitaire a aussi constitué un vecteur d’activité pour les aménageurs avec des opportunités. Afin de limiter les contacts dans les véhicules, Gruau a conçu un équipement baptisé Protect Man by Gruau : un système de « cloisonnement souple de distanciation sociale éphémère pour VUL », afin de transporter des passagers en évitant les contacts. Élaborés en matériaux souples, trois kits se fixent avec des velcros pour des prix de 149, 349 et 495 euros HT, et des frais de transport de 30 à 45 euros.
Des kits pour protéger
Le premier kit Gruau, conçu pour des véhicules fourgons ou châssis simple cabine, isole une personne en plus du chauffeur ; le second, pour véhicules fourgons avec cabine approfondie, isole trois personnes ; le dernier, pour utilitaires à châssis double cabine, benne ou fourgons avec cabine approfondie, en isole quatre. Disponibles pour les Master, NV400, Movano ou Daily, ces kits peuvent être fournis sur demande pour d’autres modèles.
Durisotti a conçu un produit équivalent. Dénommé Viral Protect, il se décline en plusieurs versions : pour isoler le conducteur de son passager avant, ou de son passager avant et de ses passagers arrière. Élaboré en PVC transparent rigide de 0,5 mm d’épaisseur, ce kit se monte à l’aide de velcros, de sandows et de cordons. Douze modèles sont commercialisés pour les véhicules de tourisme jusqu’aux poids lourds, avec des prix qui démarrent à 109 euros HT. L’aménageur a aussi créé un kit pour auto-écoles qui isole l’élève et son moniteur, tout en permettant à ce dernier de reprendre la main sur le volant ou le levier de vitesses. Un modèle vendu 249 euros HT sans les frais de transport.

Mais à côté de ces équipements portés par l’actualité sanitaire, les aménageurs continuent à travailler leurs produits. En début d’année, SD Services a fait évoluer sa gamme Wood.sys avec un changement de couleur du brun au gris. C’est le film qui recouvre le bois qui a été changé. « Au film phénolique qui recouvre le contreplaqué a été ajouté de la mélamine, ce qui améliore la découpe et assure une parfaite finition des meubles », argumente-t-on chez l’aménageur. Avec aussi un aménagement plus clair.
Des gammes évolutives
« Nous sommes en train de refondre le catalogue », indique pour sa part Philippe Roux, arrivé en février chez Durisotti au poste de directeur commercial. Parmi les premiers produits qui ont rejoint le catalogue, des polyvolumes adaptés au Kangoo de 6 m³ et au K-Zéro d’Opel de 9 m³. « Le polyvolume est une solution mise au point par Durisotti, avec des cellules en panneaux mousse et une ossature en aluminium », rappelle Philippe Roux. À l’origine développé pour les poids lourds, ce produit a été adapté pour les fourgons utilitaires et les petits utilitaires avec ces deux nouveaux modèles. « Nous allons étendre l’offre d’aménagement polyvolume à d’autres marques en cours d’année, avec des lancements progressifs et des communications ciblées sur des constructeurs pour lesquels nous n’étions pas encore présents comme Volkswagen, MAN ou Mercedes », anticipe Philippe Roux.
Cette offre se veut une réponse aux attentes des prestataires de la livraison du dernier kilomètre. Portée par le commerce en ligne et les restrictions d’accès aux centres-villes, renforcée par la récente crise sanitaire, cette livraison du dernier kilomètre « est un secteur en devenir », constate Philippe Roux. Les livraisons à domicile sont de fait en plein essor et s’effectuent grâce à des véhicules « verts » moins encombrants, dont il faut optimiser les capacités de charge. « Le polyvolume transporte des petits colis qui ne génèrent pas beaucoup de poids mais beaucoup de volume », illustre le responsable de Durisotti. « La demande actuelle est forte pour les aménagements en plancher cabine caisse de 20 m³ pour les activités de messagerie et la livraison de produits secs », confirme Jean Margerie pour Gruau.
Des aménagements spécifiques
Dans le cadre de la refonte de son catalogue, Durisotti développe aussi une cellule de type alimentaire. « Nous fournissions jusqu’ici ces produits à la demande, retrace Philippe Roux. Nous allons maintenant les commercialiser pour les fourgons compacts et grands volumes, mais aussi les fourgonnettes, avec des packs spécifiques selon les professions. » Des cellules qui pourront aussi servir au transport du linge, de matières dangereuses ou de matières spéciales comme les déchets médicaux. « Ce n’est pas un groupe froid mais une cellule facile à désinfecter et nettoyer, comme pour le transport de matériel paramédical », avance Philippe Roux. Des produits spécifiques qui se développent dans le catalogue de l’aménageur à la faveur du contexte sanitaire. Chez Gruau, autre demande conjoncturelle pour laquelle l’aménageur est sollicité : « Le transport en multi-températures pour du sang ou des échantillons médicaux », note Jean Margerie.

Reste que si chacun apporte des retouches à ses gammes, tous les aménageurs gardent un dénominateur commun : la recherche de gain de poids. Une quête guidée jusqu’ici par la nécessité de compenser le nombre croissant d’équipements des véhicules, facteur d’alourdissement, comme « les équipements de sécurité ou les réservoirs d’Adblue », illustre Jean Margerie pour Gruau. Cette quête a pris cette année une importance particulière avec l’arrivée du WLTP. Du fait de cette méthode de mesure des émissions de CO2, tous les équipements qui influencent le poids du véhicule ou son aérodynamisme sont désormais pris en compte.
Prendre en compte le WLTP
Si les constructeurs automobiles se sont adaptés en revoyant leurs modèles, les aménageurs ont eux aussi dû plancher sur leurs équipements. « Cette année, l’innovation a porté sur l’adaptation au WLTP. Les produits ne changent pas visuellement mais nous optimisons les masses pour répondre aux cahiers des charges des constructeurs », décrit Philippe Roux chez Durisotti. Ces cahiers des charges définissent les limites d’intervention des aménageurs afin que les taux de CO2 restent maîtrisés. « Avec le WLTP, certains modèles sont devenus inéligibles aux aménagements parce que les transformations ne correspondent plus au maximum de masse », pointe Jean Margerie chez Gruau.
En filigrane de ces recherches de gain de poids, un autre dénominateur commun aux évolutions des gammes des aménageurs : la maîtrise des coûts de leurs produits. On sait les artisans peu enclins à faire aménager leurs utilitaires, préférant concevoir des aménagements qu’ils installent eux-mêmes (voir aussi page 83). Les aménageurs ont pourtant de plus en plus d’arguments pour les séduire avec des kits prêts à monter. L’autre argument pour convaincre est bien sûr celui du prix. Dans ce but, Kit Utilitaire vient de lancer une gamme complète de produits dénommée Kit Éco.
Des produits moins chers
« Les TPE et PME ne disposent pas du budget d’une collectivité par exemple, qui s’appuie sur des lignes de crédit qu’elle renouvelle chaque année. Il faut donc que nous puissions répondre à ce type de budgets », indique Marc Lepetit, responsable marketing de Kit Utilitaire. Avec ses Kit Éco, l’aménageur mise sur des produits de qualité équivalente mais « nous avons amélioré les processus de production pour le sourcing afin d’optimiser les coûts d’achat et de fabrication pour le client », complète ce responsable.
Parmi les offres de cet aménageur, on trouve un Boxer L1H1 avec une galerie facturée 35 % moins chère que les prix de base du catalogue. « Cette galerie n’est pas soudée mais boulonnée et livrée à plat », détaille Marc Lepetit. Kit Utilitaire mise aussi sur ses habillages Kit Éco. « Au lieu du contreplaqué en bouleau de 12 mm avec de l’antidérapant et des latéraux en peuplier vernis en 8 mm, nos habillages sont conçus en aggloméré et médium. Des matériaux plus cassants mais aussi plus lourds et 46 % moins chers. »
La sécurité d’abord
Kit Utilitaire a prévu d’étendre ce principe à l’ensemble de sa gamme : galerie, marchepieds, etc. « Nous ne le ferons pas au détriment de la sécurité. Les matériaux ne sont pas forcément plus lourds. Pour les galeries, il s’agit d’acier galvanisé dans les deux cas. Ce qui explique la différence de prix, ce sont surtout des différences de fabrication », pointe Marc Lepetit. Le Kit Éco existe aussi pour les aménagements métal via le fabricant suédois System Edström. « Ce sont des meubles préconçus, livrés à plat, à monter par l’utilisateur final. Nous en proposons une vingtaine », conclut ce responsable.
Dossier - Véhicules utilitaires : toute l’offre 2020
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