
Pour choisir un aménagement d’utilitaire, la charge utile, la consommation de carburant et les émissions de CO2 restent des critères déterminants. Mais comme dans tout investissement, la variable d’ajustement essentielle demeure le coût. « Nombre de clients ne veulent pas payer leur équipement plus cher mais trouver le bon rapport entre la qualité, le poids et le prix reste difficile », explique Stéphane Crescini, directeur commercial de SD Services. Cette « variable » tarifaire conduit les prestataires à chercher les gains de poids, et ils sont aidés en cela par l’évolution technologique des matériaux.
En résumant, dans le domaine...
Pour choisir un aménagement d’utilitaire, la charge utile, la consommation de carburant et les émissions de CO2 restent des critères déterminants. Mais comme dans tout investissement, la variable d’ajustement essentielle demeure le coût. « Nombre de clients ne veulent pas payer leur équipement plus cher mais trouver le bon rapport entre la qualité, le poids et le prix reste difficile », explique Stéphane Crescini, directeur commercial de SD Services. Cette « variable » tarifaire conduit les prestataires à chercher les gains de poids, et ils sont aidés en cela par l’évolution technologique des matériaux.
En résumant, dans le domaine des équipements pour VUL, les prestataires se partagent entre le bois, l’acier et l’aluminium. Le bois a l’avantage d’être facile à mettre en œuvre et nettement moins cher que ses rivaux. Mais on lui reproche sa moindre sécurité, notamment du fait de son caractère inflammable. Et parfois, il est nécessaire de disposer d’une épaisseur importante pour en augmenter la sécurité, si l’on en croit Philippe Tavel, directeur de Modul Systems.
Entre le bois et l’acier, l’éternelle querelle
Sujet de débat entre les tenants du bois et ceux de l’acier, l’argument de la sécurité des équipements suscite l’agacement de Stéphane Poppoff, directeur de Kit Utilitaire. « Pour des raisons culturelles et industrielles, les fabricants allemands ont développé des gammes d’aménagements métalliques. Ils ont trouvé l’angle de la sur-sécurité pour tenter de conquérir le marché », s’indigne-t-il en défendant son cœur de métier. Et d’ajouter que le bois est plus écologique que l’acier plus consommateur d’énergie dans sa fabrication et moins facile à recycler. D’autant que Kit Utilitaire est certifié PEFC, ce qui met en avant une exploitation durable du bois.
Pour Fraikin, spécialiste de la location de véhicules industriels, utilitaires et commerciaux, Laurent Rousselie va aussi dans ce sens : « Le bois est moins cher et on peut le travailler sur mesure. Mais il a aussi ses contraintes, comme le bruit, alors que l’acier est silencieux. Par ailleurs, les fabricants d’aménagements en acier communiquent beaucoup sur la sécurité, de manière assez convaincante, même s’il est difficile d’affirmer que le bois offre des conditions de sécurité moindres. Cela dépend beaucoup de sa qualité, de son épaisseur et des différents montages dont il fait l’objet », détaille le responsable approvision-nement et adjoint à la direction du matériel de Fraikin.
De fait, l’argument majeur en faveur du bois reste celui de son prix. L’acier est plus cher, et l’aluminium réputé exorbitant, bien que plus léger, plus fin et de ce fait adapté à des aménagements pour VUL. Une équation complexe que les fabricants doivent résoudre pour offrir des produits sécurisés, pratiques et à des coûts compétitifs.
De nouvelles méthodes de fabrication
Au début de cet automne, Würth Orsy Mobil a ainsi lancé une gamme d’aménagements en acier à bas prix, selon Alexandre Petri, responsable développement commercial de la société. Il s’agit d’une série d’onze sets d’aménagements qui se déclinent selon la taille des VU, du petit Kangoo jusqu’au grand Ducato. « L’acier évolue, il est plus résistant et plus léger », note Alexandre Petri. Mais l’évolution de la matière n’est pas la seule à expliquer le gain de 17 % en poids avancé par le responsable ; une nouvelle méthode de fabrication industrielle y a également contribué, délaissant l’assemblage élément par élément et travaillant beaucoup plus sur la globalité de l’équipement. « Nous ciblons une clientèle de flottes de plus de 400 véhicules », complète Alexandre Petri.
C’est aussi grâce à une association entre un acier plus léger et une méthode de fabrication différente que Modul Systems a fait évoluer sa gamme lancée en 2010. » L’aspect extérieur des équipements et leurs dimensions ne changent pas, ce sont les matières utilisées qui évoluent, avec un acier plus léger, commente Philippe Tavel. Cet acier est aussi designé différemment, avec en conséquence une résistance mécanique plus grande de l’ensemble de l’équipement. »
Philippe Tavel poursuit : « C’est en travaillant sur l’indice de capacité de charge que nous pouvons faire progresser l’efficacité de ces matériaux. Nous arrivons alors à une masse transportée de vingt à quarante fois supérieure au poids du composant lui-même. Cela signifie qu’une étagère pesant 3 kg est capable de supporter jusqu’à 120 kg », illustre le représentant de Modul Systems. L’objectif visé par le fabricant : faire baisser le poids de ses équipements de 10 à 20 %.
Des équipements poids plume et solides
Autre prestataire à proposer depuis peu une nouvelle gamme, Optima, qui a aussi travaillé sur ses processus industriels pour des équipements moins lourds. « Nous avons abandonné la fabrication modulaire pour une fabrication structurelle« , évoque Olivier Hutteau, directeur général d’Optima. « La première suppose une construction de type “Lego“, de l’empilage en fait, la seconde est de type “Meccano“, avec de plus grandes possibilités de montage. Empiler, c’est mettre l’une sur l’autre deux structures. La fabrication structurelle permet de gagner du poids grâce une structure commune à divers éléments, et donc plus légère », décrit le responsable.
Autre originalité du système Optima, la combinaison de l’acier et de l’aluminium pour une plus grande légèreté de l’ensemble, ce qui offre, selon Olivier Hutteau, de « bénéficier des avantages de l’aluminium au prix de l’acier. » Les gains de poids obtenus sont d’environ 30 %, portant un aménagement à quelque 175 kg au lieu de 250 kg auparavant. L’aluminium est en effet 35 % plus léger que l’acier, toujours d’après Olivier Hutteau.
Enfin, SD Services commercialise aussi une nouvelle gamme en métal, de l’acier ou de l’aluminium, pour un équipement plus léger de 7 %, selon Stéphane Crescini. L’industriel a joué sur l’épaisseur, tout en soulignant que ces gains sont forcément limités du fait de l’épaisseur nécessaire pour assurer la résistance. Stéphane Crescini insiste sur l’amélioration de la rigidité de ces équipements. Et la combinaison acier-aluminium, selon les différents éléments de la gamme, ne jouera pas sur les prix : SD Services les promet moins chers que ceux de la gamme précédente.
Alléger c’est bien, ranger c’est encore mieux
Notons cependant que de l’avis général, le seul gain de poids des équipements ne suffit pas pour améliorer la charge utile : aménager de la façon la plus adaptée le VUL est tout aussi nécessaire, en prenant bien soin de répartir rationnellement les charges et matériels transportés.
Une autre priorité avancée par SD Services reste la volonté de restreindre le nombre de références de son catalogue, tout en en préservant assez pour proposer une offre modulable. Une préoccupation commune à plusieurs prestataires, afin de rationaliser et rendre plus lisibles des catalogues perçus peut-être comme trop fournis. De fait, la diversité des équipements est telle que pour répondre à la demande, les prestataires ont multiplié les références, au risque de rendre leur offre complexe à lire. Du coup, les fabricants cherchent à la clarifier.
Rendre les gammes plus simples et plus lisibles
Kit Utilitaire a refondu l’ensemble de ses gammes d’aménagements en bois avec une nouvelle marque Kitwood qui se compose de trois familles de produits, Natural, Optimum et Premium. La première concerne la protection intérieure, la deuxième des aménagements que l’entreprise qualifie d’écologiques et économiques, et la troisième des aménagements sécurisés par les fameux « crash tests » que nombre de prestataires mettent en avant pour prouver la sécurité de leurs équipements.
Derrière toutes ces innovations, notons aussi une réelle volonté d’améliorer l’esthétique des aménagements. Ce n’est pourtant pas un argument valorisé, ni particulièrement recherché par les clients, du moins de prime abord. « On s’en cache peut-être, mais l’esthétique compte, affirme Alexandre Petri, pour Würth Orsy Mobil. Et les loueurs nous demandent des meubles à leurs couleurs. »
Ce n’est d’ailleurs pas toujours de l’esthétique au sens strict du mot, mais une manière « de donner l’impression de robustesse, explique Stéphane Crescini, de SD Services. Nous avons joué sur la couleur de la peinture et un certain granulé pour renforcer l’image de solidité de nos équipements. » Chez Optima, où l’on a l’habitude d’employer le gris clair et le vert, le premier sera désormais mieux valorisé, avec un grand nombre de nuances, afin d’apporter plus de luminosité à l’intérieur du véhicule.
Les prestataires de l’aménagement insistent aussi sur les équipements qui apportent à la fois ergonomie et sécurité aux utilisateurs. Modul Systems évoque tout ce qui aide à sécuriser les charges à l’intérieur des véhicules : points de fixation, points d’ancrage et sangles, mais aussi les poignées, toutes simples, à l’extérieur afin d’aider les personnes qui travaillent, montent et descendent très souvent. De petits détails qui peuvent prévenir des problèmes de santé.
Avant tout, sécuriser les véhicules et leurs utilisateurs
Modul Systems valorise également les nouvelles technologies pour renforcer la sécurité, telle que l’application de type Mobileye, avec une caméra intégrée dans le pare-brise qui détecte tout ce qui est à proximité du véhicule, piétons et cyclistes compris, et analyse les distances par rapport au véhicule qui précède. Un dispositif qui existe en série dans des voitures, mais seulement en option pour les VUL. Pour sa part, SD Services insiste sur la signalisation lumineuse. « Les girophares, jusque-là équipés de lampes halogènes, fortement consommatrices d’énergie, intègrent des LED qui consomment beaucoup moins », note Stéphane Crescini. On retrouve aussi ces LED à l’intérieur des véhicules.
Le portage est aussi en ligne de mire des prestataires. SD Services propose des galeries extérieures en aluminium, donc plus légères que celles classiques en acier. « L’écart de prix diminue quand même entre les deux », précise Stéphane Crescini. Chez Optima, l’effort a été porté notamment sur les porte-échelles, pour « charger les échelles sans effort », selon Olivier Hutteau. « Nous avions déjà fait évoluer ce matériel et nous apportons une nouveauté : le déploiement sur le côté latéral du véhicule, plus adapté à un déchargement en milieu urbain ; le déploiement arrière classique convient à des usages en milieu rural », ajoute-t-il.
Des outils et des services adaptés aux besoins
Quant à Würth Orsy Mobil, il commercialise depuis un an environ des tiroirs extractibles intégrés dans un plancher adapté. « Les utilisateurs prennent leurs outils de travail souvent à bout de bras, alors que ces équipements peuvent avoir un certain poids, observe Alexandre Pietri. Ces tiroirs extractibles sortent du plancher et viennent à eux, une fois actionnés. »
La nouveauté touche aussi les services chez Kit Utilitaire qui annonce le lancement du concept Kit Center avec un centre pilote dans ses nouveaux locaux des Sorinières, en Loire-Atlantique. Un espace technique qui permet aux professionnels d’aménager leurs utilitaires en une heure, à partir des 4 500 références de kits des bases de modules du fabricant. « Les clients pourront établir leur projet d’aménagement à la carte au comptoir d’accueil de chaque centre, par internet ou auprès de nos 700 distributeurs« , explique Stéphane Poppoff. Selon les équipements choisis, le coût de la main-d’œuvre oscillera entre 100 et 300 euros.
Kit Utilitaire met aussi en avant son nouveau département Service Flottes. « À travers les différents services, administratifs, achats, financier, gestion de flotte, CHSCT, etc., les exigences des grands comptes impliquent un cahier des charges beaucoup plus précis. Cela nécessite de créer souvent des modules sur mesure », avance Stéphane Poppoff. Entre prêt-à-porter et mesure, le choix est large.
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