
Susceptible de payer la taxe carbone en tant que société polluante, Antargaz Energies a entamé dès 2019 sa transition énergétique en négociant avec ses prestataires de transport pour qu’ils intègrent des carburants alternatifs dans leurs flottes. Plus particulièrement : des véhicules industriels (VI) au GNV. Ainsi, ses principaux partenaires de transport, GCA, EB Trans et Brun Invest, ont renouvelé dès 2020 leurs véhicules diesel par des véhicules au GNL, GCA se concentrant sur le GNC pour livrer les régions lyonnaise et lilloise.
Le GNL stoppé par son prix
Cependant, la dangerosité supposée du gaz puis, en 2022, la hausse de son prix ont modifié la donne. « Nous alignons aujourd’hui 400 véhicules au GNL, rapporte Serge Quiédeville, responsable du parc de Brun Invest. Mais nous étions trop en avance par rapport aux raffineries qui ne prévoyaient pas toujours les périmètres de sécurité exigés dans les zones de chargement pour servir les véhicules au gaz, ce qui nous causait souvent des problèmes de logistique. Puis la hausse du prix du gaz, passé de 0,50 euro/hl à 2,50 euros/hl, nous a contraints à arrêter 300 véhicules au GNL pendant un an. Car, hormis Antargaz, peu de clients ont accepté de payer le surcoût. »

Recours au HVO-XTL
Face à ces difficultés, Antargaz a validé la proposition d’EB Trans d’adopter le HVO-XTL pour ses poids lourds à motorisation gazole et encouragé ses autres prestataires à opter pour le HVO. « Depuis octobre 2022, nous consommons du HVO-XTL livré depuis le Benelux, commente Serge Quiédeville. Nous avons vidé nos cuves de diesel pour y mettre du HVO. Notre bilan CO2 a ainsi baissé de 15 à 20 %, mais nous n’en recevons que 100 000 l par mois, ce qui reste insuffisant. Certains de nos camions doivent revenir de tournée avec du gazole. De plus, le HVO est plus cher que le gazole et nous devons réinvestir dans des poids lourds à moteur diesel alors que le renouvellement de véhicules est difficile aujourd’hui. »
Le BioGNC pour les ZFE-m

Le prix du gaz étant redescendu, Antargaz Energies a revu sa stratégie en combinant deux leviers. Le premier est l’économie de carburant par « la formation systématique des conducteurs de nos prestataires à l’éco-conduite et par la réduction des kilomètres parcourus avec l’amélioration de notre logiciel de gestion du transport », indique l’énergéticien. Le second levier est, depuis 2023, le recours au BioGNC, éligible à la vignette Crit’Air 1. Un carburant alternatif qu’Antargaz réserve « pour les camions-citernes petits ou gros porteurs et pour les camions de distribution de bouteilles de gaz utilisant déjà du GNC pour accéder aux ZFE-m de Lyon, Toulouse, Aix-Marseille et du Grand Paris. »
Désormais, Antargaz Energies espère diminuer de plus de 20 % ses émissions de CO2 en convertissant 25 % de sa flotte de camions aux biocarburants. « L’offre de carburants alternatifs est variée et répond aux différentes exigences réglementaires, justifie Félix Charlemagne, directeur logistique d’Antargaz. Il n’existe pas une solution de décarbonation, mais plusieurs pour verdir les transports. »
