En LLD, des PME ne retiennent pas l’option assurance afin de souscrire un contrat flotte. Ce cas de figure est assez général quand la PME pratique la LLD mais détient aussi des véhicules en propre. « Nous sortons l’assurance du contrat de LLD car nos utilitaires sont financés par crédit ou crédit-bail. Et nous pouvons donc tout regrouper », précise Alexis Raillard, co-gérant de Solutions Recyclage, spécialiste de la collecte de déchets. « Environ 50 % des PME clientes prennent l’option assurance », note Guillaume Maureau, directeur général adjoint d’ALD Automotive.
D’abord, travailler sur l’accidentologie en interne
Pour les sociétés, l’assurance représente souvent un poste sur lequel le potentiel de baisse des coûts semble minimal. Pourtant, La Carterie a réussi à réduire la note en quittant Axa et en prenant l’assurance auprès de son loueur. « C’est aussi plus rationnel car ce regroupement des services auprès du loueur a un effet de simplification. Tout le reporting se situe sur le même tableau », souligne Vincent Ameye, directeur administratif et financier du spécialiste des cartes postales.
Parallèlement, en étant passé à l’hybride en janvier 2013 et en sensibilisant ses salariés à l’éco-conduite, La Carterie envisage de faire reculer sa sinistralité de 20 %. « Nous pensons nettement diminuer la petite accidentologie. Le fait que l’hybride nécessite une autre approche de la conduite a un impact. Le collaborateur dispose d’une lecture directe sur écran pour savoir s’il roule en mode économique ou non économique. Cela entraîne une prise de conscience », décrit Vincent Ameye.
Autre piste à suivre, l’auto-assurance, « rarement tentée sous les 200 véhicules », commente Jean-Loup Savigny, directeur général d’Arval SME Solutions France. De plus en plus adoptée par les grandes flottes, cette pratique vise à introduire une franchise sur la responsabilité, allégeant alors une cotisation taxée à 35 % depuis juillet 2013 (hausse de 0,8 %) et à opter pour une franchise annuelle ou conservation déposée chez l’assureur. Ce qui revient à préfinancer les dommages avec une taxation moindre.
Pour ses 170 véhicules, Cetup a opté pour cette solution, bien que ce fonctionnement soit à manier avec précaution dans les PME. « Plutôt qu’une cotisation, nous choisissons de constituer une cagnotte conservée chez l’assureur pour les dommages responsables. Nous avons au préalable sérieusement limité notre sinistralité grâce à l’éco-conduite et à la télématique embarquée qui remonte des données comme les accélérations, la température du moteur, la pression sur l’accélérateur, le compte-tours », détaille Tanguy de la Rochette, responsable du parc du transporteur rapide. Cetup a commencé par retirer l’assurance bris de glace : « Nous avons mené à bien un suivi pour comprendre. Auparavant, au moindre petit impact, la glace entière était changée dans le cadre de l’assurance alors que cela ne nécessite parfois pas plus qu’une petite réparation », note Tanguy de la Rochette. Et le transporteur n’a pas oublié de mettre en concurrence les compagnies. « C’est impératif de renégocier pour que l’assureur prenne en compte les efforts de modernisation de la flotte, d’éco-conduite et de réduction des sinistres », avance le responsable.
Ensuite, se pencher sur l’auto-assurance
De son côté, Sébastien Phulpin, gérant de 3Forêts, passe par un contrat flottes, « plus intéressant car il permet de négocier un prix global. Mais je n’hésite pas, en cas de gros sinistre, à sortir la voiture du contrat. Je réfléchis aussi à une solution plus individualisée, selon les véhicules, qui serait d’en passer certains “au tiers”. Dans la mesure où ils ne sont jamais au même endroit, nous ne courons pas le risque d’un sinistre comme un incendie qui concernerait l’ensemble de la flotte. Mais c’est un danger qu’il ne faut pas minorer », expose le responsable de ce spécialiste de l’aide à domicile et de l’accompagnement. Qui joue aussi sur les franchises pour baisser la note.