
Concernant l’assurance des flottes automobiles en 2022, Verspieren le souligne d’emblée : « Il n’y a pas de grande variation en matière de capacité des assureurs. De fait, le nombre de véhicules dans les flottes reste sensiblement le même d’une année sur l’autre. » Pour mémoire, en 2019, année de référence avant la crise sanitaire, l’assurance des flottes couvraient 4 374 000 véhicules, contre 43 millions de véhicules couverts par les mono-contrats, soit au total 50 453 000 véhicules assurés en incluant les poids lourds et les deux-roues.
Assurance : le rétrécissement de l’offre
Mais pour l’assurance des flottes en 2022, la tendance, constaté depuis plusieurs années, reste au rétrécissement de l’offre. « Les acteurs sélectionnent de plus en plus les risques et s’écartent définitivement de certaines activités », souligne le courtier en assurance. C’est vrai pour le transport public de voyageurs (TPV), le transport public de marchandises (TPM) ou la location courte durée (LCD), des secteurs qui connaissent une sinistralité importante.
Verspieren rappelle aussi que depuis plusieurs année, « les assureurs ont revu à la baisse les niveaux d’équilibre attendus en matière de sinistralité. Le S/P (ratio sinistres/primes) d’équilibre est fixé à 60 %, voire 45 à 50 % pour les activités considérées à risque, afin de pouvoir provisionner la survenance d’un sinistre d’intensité. Des chiffres inatteignables ! »
Les coûts des réparations et des sinistres corporels
À cela s’ajoute la prise en compte par les assureurs de l’évolution des coûts de réparation. Ceux-ci ont en effet augmenté de 6,7 % entre 2019 en 2020, avec une hausse de 8,1 % pour les pièces de rechange consommées, de 3,2 % pour le coût horaire moyen de la main-d’œuvre, et de 4,8 % pour le coût des ingrédients peinture de réparation-collision.
Mais les charges liées à la réparation ne sont pas les seules à tirer les coûts de l’assurance vers le haut. « Ce n’est en effet pas le seul élément qui constitue l’indice de sécurité et réparation automobiles (SRA). Ce sont les coûts des sinistres RC (corporels) qui ont un impact plus important », pointe Verspieren. Pour qui l’actualité reste l’évolution à la hausse du poste Assistance par Tierce Personne (ATP).
Nouvelles mobilités et assurance des flottes en 2022
« Il y a, en effet, une grosse accélération de l’inflation ces dernières années sur l’ensemble des postes de préjudice et notamment sur le poste ATP. Celui-ci représente à lui seul 45 % de l’indemnisation totale. À cela s’ajoute un risque d’augmentation de la fréquence des accidents corporels liée à la recrudescence en agglomération des cyclistes et des utilisateurs de trottinette. » L’assureur note en effet une place croissante de ces nouveaux modes de circulation, qui imposent aux assureurs de s’adapter. Dans ce cadre, on pense bien sûr aux deux-roues et aux EDPM qui font leur entrée dans les flottes.
Autre évolution qui s’accentue en 2022 : le recours à l’auto-assurance. « Cette orientation déjà amorcée depuis deux ans passe par des étapes d’augmentation des franchises, notamment en raison de l’impact des taxes d’assurance non récupérables et des frais de gestion liés », souligne Verspieren. Qui met en avant, pour l’auto-assurance, des postes tels les bris de glace ou le vol des effets et objets personnels.
Autres pistes à suivre, mises en avant par le courtier : le Pay how you drive, mais aussi, encore et toujours, la prévention aux risques routiers auprès des conducteurs. Avec à la clé, pour ces démarches de prévention, une baisse des primes si les résultats sont au rendez-vous.