Lors des premiers calculs de TCO, nous intégrions les loyers, les pneus, l’assurance, la consommation et la TVS. Aujourd’hui, nous visons un calcul le plus complet possible, sans oublier des éléments de la fiscalité comme les AND ou les AEN », explique Jean Ménétrier, directeur des achats et immobilier d’Assystem en France.
De fait, pour les VP attribués, soit un quart des 1 400 véhicules, le poids des AEN et des AND dans le TCO a plutôt tendance à croître. « Plus le prix du véhicule est faible, plus les AEN et les AND le seront. C’est à prendre en compte au départ. En effet, il n’y a pas d’autre levier pour diminuer ces charges », constate...
Lors des premiers calculs de TCO, nous intégrions les loyers, les pneus, l’assurance, la consommation et la TVS. Aujourd’hui, nous visons un calcul le plus complet possible, sans oublier des éléments de la fiscalité comme les AND ou les AEN », explique Jean Ménétrier, directeur des achats et immobilier d’Assystem en France.
De fait, pour les VP attribués, soit un quart des 1 400 véhicules, le poids des AEN et des AND dans le TCO a plutôt tendance à croître. « Plus le prix du véhicule est faible, plus les AEN et les AND le seront. C’est à prendre en compte au départ. En effet, il n’y a pas d’autre levier pour diminuer ces charges », constate Jean Ménétrier.
Le choix le plus vertueux serait-il d’opter pour le véhicule le moins cher tout en répondant strictement aux besoins réels des collaborateurs ? « Non, répond Jean Ménétrier. La car policy correspond souvent à un compromis entre ces besoins et la nécessité pour l’entreprise de rester attrayante alors que le véhicule est souvent vu comme un véritable bonus. » La solution : établir plusieurs niveaux (quatre chez Assystem) pour attribuer un véhicule selon du statut du collaborateur.
Mais la réflexion ne s’arrête pas là : « Toute la complexité réside dans le fait que les différents éléments du TCO ne vont pas tous dans le même sens. Certaines voitures premium allemandes, comme les BMW, sont chères à l’achat, donc onéreuses en AEN et AND. Mais leur valeur résiduelle est élevée et elles consomment peu, soit également un gain en TVS », note le responsable.Jean Ménétrier a mené une réflexion identique avec l’Audi A3 hybride : « Un véhicule cher à l’achat mais qui bénéficie d’une TVS limitée et d’un bonus ». La flotte comprend désormais une vingtaine d’hybrides et une dizaine de véhicules électriques. « Nous poussons dans ce sens », ajoute-t-il.
Travailler la sinistralité et les frais de restitution

Assystem veut aussi s’attaquer à la restitution : « Depuis trois ans, nous avons généralisé le recours à l’expert pour éviter des désaccords mais cela ne suffit pas. Nous sommes en négociation avec les loueurs pour trouver une solution gagnant-gagnant. Par exemple, s’ils nous aident à faire des économies sur ces frais, nous leur rétrocédons une partie du gain. Et nous recevrions une partie du surcoût dans le sens contraire. »
Jean Ménétrier envisage aussi un meilleur suivi de l’entretien tout au long du contrat. « Le loueur pourrait évaluer régulièrement l’état du véhicule et préconiser des réparations qui pourraient être effectuées à un meilleur tarif grâce à des réseaux mis en place par le loueur. Enfin, nous attendons du prestataire qu’il nous conseille sur les meilleures méthodes pour sensibiliser les conducteurs. »
Alors que les coûts de sinistralité sont en hausse, des actions ont déjà été lancées comme le rendez-vous systématique entre le collaborateur et son manager après un sinistre pour en analyser les causes. « Nous réfléchissons aussi à des pénalités financières pour les multirécidivistes, au paiement par le conducteur d’une partie des frais de restitution. À un moment, il est nécessaire de toucher au porte-monnaie mais certaines pratiques sont interdites comme le paiement de la franchise par le collaborateur en cas d’accident », note le responsable.
Car la difficulté consiste à sensibiliser alors que le turnover naturel est important. « Faire bénéficier tous les collaborateurs de cours d’éco-conduite reste onéreux, notamment en temps, et il faudra ensuite des piqûres régulières de rappel. Et proposer des solutions à ceux qui ont le plus de sinistres reviendrait à favoriser les mauvais élèves », estime Jean Ménétrier.
Autre solution envisagée : l’équipement en boîtiers pour remonter des données de conduite, grâce aux nouvelles offres des constructeurs. « Mais sans géolocalisation car nous n’en avons pas besoin et c’est rédhibitoire pour les partenaires sociaux. Nous pourrions alors envisager des challenges entre les conducteurs avec des bonus-malus », complète le responsable.
Le paradigme de la mobilité globale
« Quand on a attaqué l’os, il faut changer de paradigme, passer d’une logique de la propriété à celle de l’usage. Un VP est en moyenne employé 4 % du temps journalier. L’auto-partage accroît ce taux. Il faudrait en fait réfléchir selon un TCO temporel, optimiser le TCO horaire. La nouvelle génération semble plus disposée à adopter cette mutualisation », avance Jean Ménétrier.
Cette réflexion implique aussi de se pencher sur l’utilité de certains trajets. « Il est parfois possible de les remplacer par une visio-conférence qui économise du temps, de l’argent et de la fatigue. Même si le contact physique et humain entre un commercial et son client ne peut être supprimé totalement », conclut le gestionnaire.