À l’égard des loueurs longue durée, Jean Ménétrier a toujours la même problématique : « Je souhaite trouver le prestataire qui me fournira une solution globale pour la gestion de la mobilité de nos collaborateurs », explique le directeur des achats et de l’immobilier d’Assystem, entreprise présente dans un très grand nombre de secteurs (énergie, aéronautique, spatial, chantiers navals ou encore automobile).
Cette solution dépasserait la simple mise à disposition d’un véhicule et la gestion de son contrat et permettrait d’externaliser l’ensemble de la prestation. « De nombreux prestataires travaillent sur cette notion, les loueurs longue durée, les constructeurs, les agences de voyages, les opérateurs de transport public, mais à ce jour, aucun n’offre une telle solution », constate-t-il.
En attendant l’arrivée sur le marché de ce service complet, Jean Ménétrier poursuit l’optimisation de son parc qui compte 1 450 modèles, dont 80 % de véhicules de société. Assystem a ainsi proposé à ses collaborateurs consultants des modèles plus respectueux de l’environnement, mais capables de faire de nombreux kilomètres. « En 2011, nos véhicules ont parcouru 31 millions de kilomètres », illustre le responsable.
Des émissions de CO2 orientées à la baisse
« En revisitant chaque année notre car policy nous avons downsizé le mode d’utilisation, tout en répondant à des objectifs d’éco-citoyenneté. Nous sommes passés en dessous de 120 g/km de CO2 et nous allons tendre vers 100 à 105 g pour l’ensemble du parc. » La politique est semblable pour les véhicules particuliers qui intègrent désormais les modèles les plus performants dans chaque niveau et oscillent autour de 120 g.
Le mouvement se poursuivra en 2013 puisque Jean Ménétrier compte renouveler un quart de la flotte. « Nous en renouvelons l’ensemble sur une période de quatre ans, avec les marques Renault, PSA, BMW et Audi », rappelle-t-il. Après avoir changé de loueurs, Assystem travaille maintenant avec ALD Automotive, majoritaire dans le parc, et Alphabet – à l’origine, Assystem était sous contrat avec ING Car Lease qui a fusionné avec la captive de BMW. Les contrats sont calés sur 48 mois et 120 000 km.
Fidéliser les collaborateurs, dans un secteur ils sont très volatils, demeure un autre enjeu pour Jean Ménétrier. Il a par exemple inclus dans la car policy, pour chaque niveau, un ou deux modèles un peu mieux équipés que les collaborateurs peuvent choisir, moyennant une participation personnelle. La formule n’est pas complètement à la carte et assez peu de collaborateurs y ont eu recours, reconnaît le responsable.
La piste de l’auto-partage est à l’étude
L’auto-partage pourrait être un autre levier de politique RH chez Assystem. Deux tests sont en cours, l’un avec Carbox, autour d’une Audi A1, l’autre avec Alphabet, autour d’une Mini. « Nous avons un double objectif avec cette expérimentation : remplacer les véhicules de pool par l’auto-partage et proposer un usage privé par les collaborateurs, afin de rendre le système viable économiquement, précise Jean Ménétrier. Nous ferions d’une pierre deux coups. » Si le test de l’auto-partage se révèle concluant pour l’entreprise, le responsable étudiera peut-être le crédit mobilité, une solution récemment déployée par Carbox chez Danone.
Enfin, côté services, Assystem ne compte pas changer de modèle en 2013. Carburant et assurances resteront gérés en interne. « Nous avons un contact direct avec Total mais nous regardons aussi la grande distribution en sachant que nos collaborateurs bougent beaucoup. L’idée est de compléter l’offre de Total avec une solution alternative, surtout pour nos agences qui se trouvent à proximité du réseau Leclerc », conclut Jean Ménétrier, qui teste actuellement e-conso, la prestation de Total de suivi et d’analyse des consommations.
Les véhicules hybrides plutôt qu’électriques
Les véhicules électriques ont-ils un avenir chez Assystem ? « Nous suivons de près les évolutions et les annonces chez les constructeurs, mais pour nous, c’est trop tôt. Les loueurs longue durée n’ont pas encore le bon modèle. En outre, assez peu de nos collaborateurs réalisent de petits déplacements et le problème d’autonomie se pose donc. La facilité de recharge n’est pas acquise pour le véhicule de fonction d’un cadre ne disposant pas de parking raccordé au réseau EDF. En revanche, nous regardons ce qui se passe sur les modèles hybrides plus prometteurs en termes économiques, mais les arbitrages ne sont pas encore faits », répond Jean Ménétrier.