
Athlon a affiché pour la quatrième année de suite une croissance positive, avec + 17 % en 2016. Son parc s’est accru de 3 604 véhicules, passant de 20 547 unités financées en propre fin 2015 à 24 151 fin 2016.
Cette croissance a été portée par les ventes directes auprès des grands comptes et des PME ; mais aussi grâce à des partenariats avec des acteurs de la mobilité, qui lui permettent de s’adresser aux TPE et aux professionnels indépendants. En France, Athlon gère ainsi en marque blanche les flottes de Natexis depuis 2002, du Crédit Agricole depuis 2013 et enfin de Daimler Fleet Management depuis 2015.
Daimler veut devenir un acteur majeur des solutions de mobilité
Ce dernier acteur appartient à Daimler Financial Services. L’entreprise a racheté le groupe Athlon le 1er décembre 2016 pour 1,1 milliard d’euros, suite à sa mise en vente par Rabobank (voir notre brève). « Cette acquisition représentait pour Daimler une opportunité d’accélérer son positionnement sur le marché de la LLD et de devenir un acteur à part entière sur les activités de mobilité, a commenté Bruno Morizur, nouveau directeur d’Athlon France. Athlon représentait une opportunité sur le marché et était un des rares loueurs qui restaient à un prix abordable. C’était également un acteur européen offrant une emprise sur 11 pays. »
Daimler a de plus décidé de regrouper toutes ses activités de gestion de flotte sous la marque Athlon. L’intégration sera effectuée courant 2017, sous différentes formes selon les pays. En tout, le loueur gérera 350 000 véhicules dans 14 pays du monde, dont 85 000 appartenant à Daimler Fleet Management. Ce rachat a donc fait grimper Athlon de la septième à la cinquième position au classement des loueurs longue durée, à l’échelle française et mondiale.
Côté financier, tous les nouveaux contrats seront financés par Athlon à partir d’une date encore non fixée, avant fin 2017.
Pas de changement prévu chez la nouvelle captive
Interrogé sur les potentiels conflits d’intérêt entre son activité de loueur multimarque et son rachat par Mercedes, Bruno Morizur a affirmé qu’Athlon « restera un loueur multimarques et conservera son autonomie de fonctionnement ». Athlon a négocié des accords avec Mercedes au même titre qu’avec les autres constructeurs. « Rien ne change concernant les négociations avec les autres constructeurs. Nous continuons avec les protocoles d’accord en place », a précisé Bruno Morizur. À noter toutefois que Daimler apporte un réseau de 170 points de vente, nouveau canal de distribution pour vendre des contrats LLD, qui ne proposera évidemment que des véhicules Mercedes.
Aucun changement également pour les clients d’Athlon à court terme. « À long terme, cette acquisition est une bonne nouvelle, car nous disposerons de moyens supplémentaires, notamment en termes de capacités informatiques et de développement de nouveaux services », s’est félicité Bruno Morizur.
De manière générale, le loueur souhaite conserver son positionnement « premium » : en 2016, il a livré 23 % de VP haut de gamme et seulement 15 % de VU.
Objectif : 30 000 véhicules gérés pour 2017
« Les objectifs 2017 sont de maintenir une croissance à deux chiffres, de gérer une flotte de 30 000 véhicules d’ici fin 2017 et de développer les ventes directes et indirectes, ainsi que les partenariats, a annoncé le directeur d’Athlon. D’ici cinq ans, notre ambition est de gérer 50 000 véhicules et de faire en sorte qu’Athlon devienne un acteur européen reconnu en termes de qualité de service ».
Le loueur mise notamment sur l’ouverture de trois nouvelles agences dans le sud-ouest et le nord de la France, mais aussi sur le développement de la télématique embarquée en partenariat avec TomTom et de sa solution de mobilité FlexDrive (voir notre brève), toutes deux en pilote chez plusieurs clients. Comme la majorité des loueurs, le groupe joue la carte des services et des nouveaux modes de transport.
Les services en ligne de mire
En effet, très peu de contrats incluent un financement seul : 98 % sont vendus avec l’entretien, 50 % avec les pneumatiques et 30 % avec des prestations d’assurance, de carburant et de véhicule relais. « Nous observons une montée assez forte de la prestation Serenity Fleet qui assure les frais de remise en état du véhicule, a indiqué Bruno Morizur. Elle permet de lever la dernière barrière à la LLD : l’incertitude concernant la facture de restitution » (voir notre brève).
Face au développement des services, le loueur a constaté une diminution du kilométrage moyen et de la durée des contrats sur les cinq dernières années, avec une moyenne à 41 mois et 105 000 km à l’heure actuelle.
Amendes : le choix des clients
Comme ses concurrents, Athlon a fait face fin 2016 à l’arrivée de la vignette Crit’Air et à l’obligation de désignation du conducteur en cas d’infraction pour les entreprises. Sur ce dernier point, le loueur a choisi une position atypique : il accepte de libérer les flottes de ses clients et de les déréférencer sur le site de l’ANTAI, tout en proposant une plateforme de gestion avec facturation mensuelle ou à l’amende.
Marché des particuliers : le VO mais pas la LLD
Côté VO, en 2016, Athlon a écoulé 11 000 véhicules dont 85 % via Carplaza, sa plateforme d’enchères privées pour les marchands professionnels et internationaux. Les 15 % restants regroupent les ventes aux particuliers et aux conducteurs (rachat en fin de contrat LLD sans prix fixé à l’avance), que le loueur souhaite développer sans pour autant s’appuyer sur le réseau Mercedes.
En revanche, Athlon ne compte pas développer la location longue durée pour les particuliers à court terme : « Nous estimons disposer de suffisamment de relais de croissance sur les TPE et les professionnels », a conclu Bruno Morizur.