
En juin 2020, Atos a annoncé sa stratégie « Net Zéro » pour 2035, qu’il a revue en février 2021. Le groupe ambitionne désormais, d’ici 2025, de diminuer de 50 % les émissions de carbone sous son contrôle et son influence, avant de les compenser totalement d’ici 2028. « Nous suivons notre impact carbone dans chacun de nos pays d’implantation à travers l’élaboration de plans de décarbonation mis à jour chaque trimestre », indique Christelle Malergue, responsable RSE pour Atos France (lire aussi le témoignage).
Depuis 2018, le groupe est déjà neutre en carbone pour ses émissions directes (trajets professionnels, sites de bureaux, centres de...
En juin 2020, Atos a annoncé sa stratégie « Net Zéro » pour 2035, qu’il a revue en février 2021. Le groupe ambitionne désormais, d’ici 2025, de diminuer de 50 % les émissions de carbone sous son contrôle et son influence, avant de les compenser totalement d’ici 2028. « Nous suivons notre impact carbone dans chacun de nos pays d’implantation à travers l’élaboration de plans de décarbonation mis à jour chaque trimestre », indique Christelle Malergue, responsable RSE pour Atos France (lire aussi le témoignage).
Depuis 2018, le groupe est déjà neutre en carbone pour ses émissions directes (trajets professionnels, sites de bureaux, centres de données). « Nous allons accentuer les efforts sur ces émissions directes de CO2 dues à la mobilité en priorité et à notre matériel informatique interne. Ces efforts vont aussi concerner les émissions indirectes liées à l’ensemble de nos achats de produits et services, et à l’énergie consommée par les matériels informatiques vendus, avance Christelle Malergue. En France, la mobilité constitue clairement un axe de travail primordial : elle génère la part la plus importante de nos émissions directes. »
Un projet d’électrification de la flotte d’Atos était déjà en cours avant ces annonces officielles puisque le groupe avait fait évoluer sa car policy en 2020. « Nous proposions un catalogue exclusivement “hybride” aux petits rouleurs et un “mix hybride-diesel” pour les grands rouleurs », précise Christelle Malergue.
D’une flotte électrifiée…
« Concrètement, nous avons préconisé des véhicules full hybrid Toyota ou hybrides rechargeables pour les collaborateurs qui parcourent moins de 25 000 km par an et des diesel pour ceux au-delà des 25 000 km, complète Jean-Louis Gravier, mobility manager chez Atos International. Puis, à la suite de l’annonce de la stratégie Net Zéro en février, nous avons complètement cessé les commandes afin de revoir nos décisions. »
La flotte d’Atos se compose de 650 véhicules dont 380 voitures de fonction (95 % en diesel et 5 % en hybride) et 270 véhicules de service diesel. Pour rappel, le groupe Atos envisage de convertir l’ensemble de sa flotte à l’électrique d’ici 2024. C’est pourquoi il travaille actuellement à refondre son catalogue et prévoit pour l’instant de l’ouvrir uniquement aux modèles électriques pour atteindre ses objectifs. Mais Atos définira sûrement une « période de transition avant de passer au 100 % électrique, en recommandant d’inclure par exception quelques hybrides. Le 100 % électrique peut être compliqué pour un collaborateur qui réside en appartement et qui ne possède pas de parking pour garer et recharger sa voiture », justifie Jean-Louis Gravier.
… à un parc 100 % électrique
Ce passage à une flotte électrique n’est pas non plus un projet uniquement technique. « La mise en place d’un catalogue tout-électrique implique aussi de nombreux changements pour les RH, avec l’installation possible de bornes de recharge à domicile, la problématique de l’autonomie, le paiement ou non de l’énergie par l’entreprise, etc. », énumère Jean-Louis Gravier. D’autant qu’avec le catalogue étudié, le coût moyen d’un véhicule électrique est environ 1,8 fois plus élevé que celui d’un véhicule thermique. Pour calculer le TCO, nous avons inclus la totalité des coûts sauf l’énergie », poursuit-il.
Partant du constat que « le prix de l’énergie électrique dans les points de recharge publics est à peu près le même que celui de l’essence », le groupe Atos planifie l’organisation à venir de la recharge. « Ce qui est réellement avantageux en coût énergétique pour le collaborateur, c’est la recharge à domicile et-ou sur site. C’est pourquoi nous ne permettrons peut-être pas aux collaborateurs d’aller recharger en station-service, explique Jean-Louis Gravier. Mais nous ne pourrons pas leur interdire cet accès pour un usage privé, comme lors d’un week-end. » Des points qui restent à définir avec la finance et les RH. « Nous sommes encore en questionnement sur la manière de contribuer financièrement pour soutenir le collaborateur qui aurait besoin de recharger à domicile », ajoute Christelle Malergue.

© Atos © Atos
La question de la recharge
Les futures décisions RH impliqueront aussi le changement des infrastructures de recharge dans les sites du groupe. Pour sa flotte, Atos possède 45 points de recharge répartis en France, dont une dizaine au siège à Bezons (95). « Ils sont pour l’instant réservés aux personnes qui emploient des voitures électriques personnelles pour les trajets domicile-travail. Nous réfléchissons à utiliser ces points de charge déjà existants pour les voitures de fonction ou à installer d’autres bornes exclusivement réservées à ces voitures », expose Jean-Louis Gravier.
En revanche, Atos a déjà acté le déploiement d’un réseau de bornes pour ses véhicules de service. « Les collaborateurs sont amenés à emprunter fréquemment ces véhicules pour faire des allers-retours entre les sites clients, avec à la clé des kilométrages de 100 000 km sur 48 mois, contre 60 000 km pour une voiture de fonction. Nous aurons donc besoin sur nos sites de bornes d’une puissance de 22 kW pour ces véhicules de service, tandis que celles réservées aux voitures de fonction pourront rester à 7 kW », anticipe Jean-Louis Gravier.
Un autre réseau pour les véhicules partagés
Toutefois, ces bornes ne pourront pas servir à la solution d’autopartage électrique mise en service par le groupe depuis 2013. « Nous avions contracté cette prestation en décembre 2012 auprès de Blue Solutions, ancienne filiale entreprises d’Autolib’, pour notre siège. Ce service s’est arrêté pour des raisons de sécurité », rappelle Jean-Louis Gravier. Atos devrait prochainement lancer une nouvelle solution d’autopartage électrique. « La commande d’une dizaine de véhicules est en cours », annonce Jean-Louis Gravier.
Ce passage à l’électrique ne peut pas se faire sans les conducteurs. « Les RH doivent discuter avec les collaborateurs et les instances représentatives du personnel (IRP). Des collaborateurs pourraient avoir des réticences par rapport à l’autonomie ou la plus petite taille des véhicules, note Jean-Louis Gravier. Nous devons éduquer les collaborateurs et leur faire comprendre que nous nous orientons vers un véhicule adapté à l’usage et qu’il n’est donc pas raisonnable de venir avec une limousine lorsque le lieu de travail est proche de son domicile. »
Convaincre les collaborateurs
Cependant, la voiture de fonction reste un véhicule à usage privé. « Les collaborateurs paient un avantage en nature. Il faut donc prendre en considération le fait qu’ils préfèrent des modèles plus grands et spacieux pour partir en vacances. Si certaines berlines électriques offrent des volumes corrects, l’espace vient souvent à manquer pour les familles de trois enfants par exemple. Et en général, les véhicules électriques n’atteignent pas les volumes des coffres des véhicules thermiques de luxe », remarque Jean-Louis Gravier.
Un changement de motorisation nécessite enfin des adaptations en termes de sécurité routière. Le groupe Atos est ainsi en train d’évaluer plusieurs formations qui intègrent notamment l’éco-conduite. « Nous recherchons aussi des applications en e-learning, voire des jeux sur la sécurité routière, qui incluent l’adaptation du style de conduite à l’électrique et à l’hybride », conclut Christelle Malergue.
LA FLOTTE D’ATOS EN CHIFFRES
650 véhicules
Le parc d’Atos comprend 650 véhicules en LLD : 380 voitures de fonction (95 % en diesel et 5 % en hybride) et 270 véhicules diesel de service. Les collaborateurs du siège social de Bezons (95) ont à leur disposition 240 voitures de fonction et 60 véhicules de service. L’intégralité du parc est gérée par le gestionnaire de flotte Traxall. L’entreprise a signé un mandat de gestion afin que ce prestataire soit le principal interlocuteur de ses loueurs.
Dossier - Atos : objectif neutralité carbone
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