
Après des tests intensifs avec 250 prototypes qui ont parcouru plus de 5 millions de kilomètres sur quatre continents, voici Audi sur le terrain de la voiture 100 % électrique avec son tout premier modèle, l’e-tron. Un véhicule fabriqué dans l’usine de Bruxelles aux immenses panneaux solaires, remaniée pour se spécialiser dans la production de ces autos et de leurs batteries, avec un bilan carbone neutre.
Au premier coup d’œil, il n’est pas évident de distinguer l’e-tron de la gamme des gros SUV d’Audi, Q8 en tête. Un peu à la manière de Tesla, le constructeur semble vouloir rassurer ses clients, a contrario de Jaguar qui a pris un parti visuel plus original avec l’I-Pace. L’e-tron bénéficie pourtant d’un dessin inédit et très aérodynamique (Cx : 0,27), et il se repère aisément à des détails comme ses rétroviseurs-caméras minimalistes (une première !) ou sa calandre semi-fermée. Un look sportif pour ce gros SUV de 4,90 m, capable d’emmener cinq passagers et leurs bagages grâce à un grand coffre de 600 l et à une habitabilité arrière renforcée par l’absence de tunnel central.
De l’embonpoint mais des performances
Son gabarit permet à l’e-tron d’intégrer une grosse batterie de 95 kWh mais lui confère un embonpoint impressionnant, soit 2 565 kg sur la balance ! Cela ne l’empêche pas d’offrir des performances de très bon niveau, fort de ses deux moteurs d’une puissance totale de 360 ch, voire 408 ch pour quelques secondes en mode boost. Ainsi, l’e-tron peut accélérer de 0 à 100 km/h en 5,7 s en mode boost et atteindre 200 km/h.
Au volant, les accélérations n’ont pas le côté extrême des Tesla, mais ce n’est pas un regret pour un usage quotidien : les performances se montrent plus que suffisantes et les dépassements se font en un clin œil grâce aux 664 Nm de couple. Mieux, grâce à un amortissement pneumatique piloté, le confort se montre absolument remarquable et l’on ressent une facilité et même une agilité étonnante pour un engin aussi gros et lourd. Seul le léger sifflement des moteurs électriques vient perturber le silence.
Nous avons particulièrement apprécié le confort offert par le nouveau volant capacitif en conduite avec régulateur adaptatif avec suivi de file : plus besoin de donner de petites impulsions dans la direction pour confirmer la présence des mains sur le volant, ici, le système les détecte naturellement. Une grande sérénité très appréciable pour mieux profiter du système d’info-divertissement de la marque, toujours une référence ‒ mais Tesla reste à part. À bord, la plus grande surprise pour le conducteur sera l’usage des rétroviseurs virtuels (1 850 euros) : deux écrans OLED placés au niveau des cadres des portes avant. Surtout à gauche, il faut un bon moment avant de prendre le réflexe de baisser plus le regard qu’à l’habitude.
Autonomie moyenne
Si la masse de l’auto ne pèse pas trop sur ses performances, l’autonomie affichée ne peut qu’être décevante pour un modèle doté de 95 kWh de batterie : entre 359 et 415 km selon le réaliste WLTP, ce que nous avons vérifié dans un parcours mixte route/autoroute mené à allure normale. Rappelons que l’I-Pace promet 470 km en WLTP et affiche 360 kg de moins. Pourtant, jusqu’à 30 % de l’autonomie peut être fournie par le freinage régénératif, modulable, de l’e-tron.
Heureusement, il reste la possibilité de la recharge rapide. Nous avons pu recharger environ 80 % de la batterie en 30 minutes sur l’un des chargeurs de 150 kW du réseau Ionity dans une station d’autoroute près d’Angers. Un confort qui reste trop rare avec 80 stations en France d’ici 2020 pour ce consortium des constructeurs (BMW, Daimler, Volkswagen et Ford), ce qui laisse à Tesla une avance considérable avec ses superchargeurs.
Audi propose bien une carte e-tron Charging Service (gratuite la première année) qui donne accès à 15 000 points de recharge en France et 90 000 en Europe, mais nombre d’entre eux ne sont pas en charge rapide, ce qui limite leur usage à des trajets plus locaux/quotidiens. Avec une application spécifique, on peut d’ailleurs calculer ses trajets en fonction de la consommation/recharge et certains smartphones peuvent aussi faire office de clé virtuelle. À noter, tout le réseau Audi français est en cours de certification électrique et chaque site s’équipera d’une borne de recharge de 50 kW.
Enfin, la batterie est garantie huit ans et vendue séparément de l’auto pour les professionnels. De quoi compenser un peu un prix d’accès de 82 600 euros TTC. Une chose est sûre, Audi attaque le marché de l’électrique par le haut.
Audi e-tron 55 quattro | |
---|---|
Moteur électrique (ch) | Puissance 360 (408 avec boost) |
Couple (Nm) | 664 |
Batterie | Lithium-ion 95 kWh |
Conso. électrique (WLTP) | 22,6-26,1 kWh/100 km |
Autonomie WLTP (km) | 359/415 |
Chargeur embarqué/charge | 1 h maxi pour charge complète 150 kW |
Vitesse maxi (km/h) | 200 |
0 à 100 km/h (s) | 6,6 |
Poids à vide mini (kg) | 2 565 |
Charge utile (kg) | 565 |
Coffre (l) | 600/1 665 |
L x l x h (mm) | 4 900 x 1 930 x 1 630 |
À partir de (€ TTC) | 82 600 |
Valeurs futures | |
---|---|
Audi e-tron 55 quattro 408 ch | |
Énergie | Électricité |
Boîte de vitesses | Automatique |
Carrosserie | Break |
Cylindrée (cm3) | 0 |
CO2 (g/km) | 0 |
Ch din | 408 |
Prix neuf TTC (€) | 82 600 |
Mois | 42 |
Km total | 60 000 |
Valeur reprise TTC (€) | 43 432 |
Valeur reprise | 52,6 % |
Valeur vente TTC (€) | 50 212 |
Valeur vente | 60,8 % |
Source : Forecast Autovista, mai 2019. |