Plus de 15 000 véhicules opérés en auto-partage à l’horizon 2015 : Carbox, pionnier de l’autopartage sur le marché b to b avec une flotte de 250 véhicules à fin 2010, confirme ses objectifs annoncés il y a plusieurs mois. Créée en 2007 par Benoît Chatelier et Alexandre Crosby, Carbox séduit de grands comptes comme L’Oréal, Airbus, Sodexo ou le CEA. Grâce à la solution technologique développée pour faciliter la réservation et la prise en main des véhicules, Carbox a aussi noué de nombreux partenariats pour développer l’auto-partage. Ainsi, avec Citroën, Carbox commercialise une offre de véhicules électriques. Parallèlement, ALD Automotive a...
Plus de 15 000 véhicules opérés en auto-partage à l’horizon 2015 : Carbox, pionnier de l’autopartage sur le marché b to b avec une flotte de 250 véhicules à fin 2010, confirme ses objectifs annoncés il y a plusieurs mois. Créée en 2007 par Benoît Chatelier et Alexandre Crosby, Carbox séduit de grands comptes comme L’Oréal, Airbus, Sodexo ou le CEA. Grâce à la solution technologique développée pour faciliter la réservation et la prise en main des véhicules, Carbox a aussi noué de nombreux partenariats pour développer l’auto-partage. Ainsi, avec Citroën, Carbox commercialise une offre de véhicules électriques. Parallèlement, ALD Automotive a sélectionné les technologies Carbox pour tester et construire son offre d’autopartage.
Baptisée ALD Sharing, ce service met à la disposition des collaborateurs de l’entreprise un pool de véhicules pour leurs besoins ponctuels de mobilité. Au lieu de louer un véhicule auprès d’un loueur de courte durée ou de faire appel à un taxi, chaque collaborateur inscrit sur le site www.ald-sharing. fr peut réserver en ligne un véhicule en fonction de ses besoins. Grâce à un badge nominatif d’entreprise, le collaborateur accède au véhicule à l’intérieur duquel se trouvent les clés, un GPS, l’assurance et la carte grise. En cas de problème et à tout moment, le conducteur peut contacter le service client soit par téléphone, soit par une simple pression sur un bouton du tableau de bord. De retour au parking, il enregistre la restitution. Temps d’utilisation, kilomètres parcourus, émissions de CO2 et coût du trajet sont envoyés via un e-mail, aussi bien au collaborateur qu’à l’entité à laquelle est facturée la prestation.
Pour le collaborateur de l’entreprise, cette solution recèle de nombreux avantages. Tout d’abord, le véhicule est stationné à proximité de son bureau. Il n’a donc pas besoin de se déplacer jusqu’à l’agence d’un loueur de courte durée. Et il n’a pas à réserver et à attendre un taxi avec tous les aléas liés à ces démarches. Enfin, il dispose d’une solution de mobilité personnelle pour ses besoins ponctuels en soirée ou le week-end. Pour l’entreprise, les avantages sont tout aussi significatifs.
Lorsqu’elle fait appel à des loueurs de courte durée, à des sociétés de taxi ou à un pool de véhicules géré en interne, l’entreprise a une vision parcellaire de l’ensemble des coûts de ses trajets ponctuels.
15 000 – C’est, selon le prestataire d’auto-partage Carbox, le nombre de véhicules qui seront disponibles en auto-partage en 2015. Carbox gérait 250 véhicules à fin 2010.
Une solution économique mais aussi écologique
Avec ALD Sharing, elle bénéficie d’un reporting précis sur l’usage des véhicules, leur consommation de carburant, leurs émissions de CO2 et les coûts d’entretien. Elle peut alors arbitrer et optimiser les dépenses de mobilité ponctuelle en toute connaissance de cause. De plus, ALD Sharing favorise les véhicules hybrides et électriques. L’entreprise limite donc l’empreinte environnementale de ses déplacements là où elle ne maîtrisait pas les émissions de CO2 dues à la location courte durée ou aux courses de taxis. Économique, l’auto-partage s’affirme également comme une solution écologique. ALD Automotive a choisi de lever le voile sur cette solution d’auto-partage privative en septembre 2010 à l’occasion de la Semaine de la mobilité organisée par le ministère du développement durable.
La mobilité suscite les convoitises
Les annonces se succèdent à un train d’enfer. Avis a racheté les parts de Vinci dans leur filiale commune Okigo dédié à l’auto-partage. Le loueur de courte durée a annoncé son intention de développer cette activité sous le nom d’Avis on Demand qui compte déjà 2 500 clients. À Paris, Autolib’ devrait venir enrichir la palette des nouveaux modes de déplacement. Une marque contestée devant les tribunaux par Europcar qui la juge trop proche d’AutoLiberté, son service de location à la carte de véhicules sur de très courtes durées ou pour les vacances et les week-ends. Dans le même ordre d’idée, Norauto s’est réinventé en fournisseur de mobilité sous le nom de Mobivia. Cette enseigne vient de lancer un concept d’auto-partage innovant avec Robin Chase, la fondatrice de Zipcar (États-Unis), le leader mondial de l’auto-partage.
Cette fois, le propre véhicule du particulier est proposé aux autres membres de la communauté contre espèces sonnantes et trébuchantes pour amortir son investissement. Le site internet Ziloc propose un service semblable avec déjà 2 500 voitures de particuliers et plus de 10 000 véhicules de professionnels dans toute la France. Parallèlement, Mobivia vient d’ouvrir Altermove, un concept store dédié à la mobilité douce, en plein coeur de Lille. Auto-partage, covoiturage, chauffeur, location courte, moyenne et longue durée, billets de transport en commun, atelier technique multimarque, vélos, voitures et véhicules sont proposés sur 1 000 m2. Bref, la mobilité n’en finit pas de bouger.
Des véhicules sobres en test à la Société Générale
Dans un premier temps, ALD Sharing est proposé aux collaborateurs de la Société Générale qui travaillent sur le site du quartier d’affaires de La Défense. Quatre véhicules ont été référencés pour leurs faibles émissions de CO2 : Toyota Prius, Fiat 500, Citroën DS3 et C3. Chacun embarque un dispositif spécifique pour suivre leur utilisation et assurer un reporting précis auprès de l’entreprise et de ses différentes entités. En novembre, une smart fortwo electric drive est venue rejoindre cette flotte.
L’heure est facturée 7 euros, la journée 50 euros (durée de location supérieure à 7 heures) et un forfait de 10 euros a été établi pour une nuit de location. Nathalie Clément, responsable du service d’auto-partage au sein de la Société Générale, tire un premier bilan de l’expérience : « Aujourd’hui, nous avons 170 inscrits, mais tous les collaborateurs ne connaissent pas encore le service et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir en profiter. ALD Sharing est simple et efficace. Cette solution évite l’appel à une société de taxis avec l’attente et les délais qui accompagnent cette démarche. Nous n’avons que très peu de retours négatifs. Cela prouve que les collaborateurs ne sont pas mécontents du service rendu ». Après avoir été validé par la Société Générale, ALD Sharing sera ensuite commercialisée auprès de l’ensemble des entreprises. Avec cette offre, ALD Automotive élargit son périmètre de compétence et se présente désormais comme un véritable fournisseur de solutions de mobilité.
Un levier d’économies important pour les clients

Chez Arval, le service d’autopartage s’inscrit dans le programme Environnement et Sécurité aux côtés de la prévention des risques routiers, de l’éco-conduite, de l’assurance et de l’offre de véhicules électriques. « Avant de vendre un service à un client, explique Jean-Loup Savigny, directeur commercial, nous réalisons un audit de sa flotte. Or, les taxis et la location courte durée entraînent des surcoûts. Et les véhicules en pool restent près de 90 % du temps immobilisés sur le parking. La mobilité ponctuelle est donc un levier d’économies important sur lequel il est possible d’agir efficacement avec une solution d’auto-partage ».
Baptisé sobrement AutoPartage et lancé en septembre 2010, le service d’Arval s’adresse en priorité aux entreprises gérant un parc de plus de 100 véhicules et à celles qui ont établi un PDE (plan de déplacements en entreprise). Arval évalue le nombre de véhicules dont ses clients ont besoin en autopartage et le gain financier correspondant. Développé en collaboration avec Masternaut, le système est simple et peut être installé à tout moment et sur n’importe quel véhicule. Un boîtier télématique organise techniquement le partage. « Nous avons choisi Masternaut à l’issue d’une consultation car cette solution possède une longueur d’avance sur la concurrence », reprend Jean- Loup Savigny. Les réservations se font à partir d’un site internet développé spécialement pour ce nouveau service : www. autopartage.arval.fr. Lors de la confirmation de la réservation du véhicule, un code est transmis par SMS au collaborateur afin qu’il puisse le démarrer.
Les 5 bénéfices de l’autopartage
- Répondre à des besoins ponctuels de mobilité des collaborateurs
- Réduire les coûts en évitant le recours à la LCD et aux taxis
- Unifier et simplifier le reporting des coûts liés aux déplacements
- Motiver les collaborateurs en élargissant le service en soirée et le week-end
- Diminuer les consommations et les émissions de CO2
L’utilisation personnelle pour amortir l’investissement
Le coût de cette offre est estimé à 170 euros par mois si l’entreprise opte pour les seuls usages professionnels. L’économie obtenue grâce à l’optimisation des frais de location courte durée et de taxis couvre l’investissement consenti. Le tarif est estimé à 280 euros si l’entreprise autorise l’accès au véhicule pour les trajets personnels des collaborateurs le weekend et en soirée. Facturée au collaborateur, la différence correspond à l’assurance et aux prestations supplémentaires de conciergerie, lavage, carburant, etc., nécessaires à la préparation du véhicule. « L’auto-partage a un double avantage, poursuit Jean-Loup Savigny. Non seulement, ce service améliore le TCO de la flotte, mais il renforce également le lien social entre l’entreprise et les collaborateurs. Ceux qui n’ont pas de véhicules de fonction ou qui n’ont pas les moyens de s’acheter ou de louer une voiture disposent d’une alternative économique grâce à l’entreprise. De plus, si cette dernière facture les utilisations personnelles, le coût du service est amorti ».
Un marché qui émergera seulement en 2012
Bref, l’auto-partage semble paré de toutes les vertus. L’une d’entre elles a l’avantage de s’inscrire dans les stratégies d’entreprise en matière de communication : ce mode de mobilité limite les émissions polluantes de la flotte et contribue à afficher ses efforts en termes de responsabilité sociale et environnementale. « Le volet écologique est un argument important, reconnaît Jean- Loup Savigny. Avec l’autopartage, nous privilégions les véhicules les moins polluants et les modèles électriques qui arrivent sur le marché. Il n’en reste pas moins qu’avec les motorisations électriques, il faut rester prudent. Des questions liées à l’autonomie et à la recharge des batteries demeurent en suspens ».
Arval commercialise Auto-Partage depuis janvier dernier. « Sur 25 rendez-vous, deux entreprises ont franchi le pas en transformant leurs pools en une solution d’autopartage, calcule Jean-Loup Savigny. Ce thème est porteur car il constitue un moyen économique pour développer la mobilité des collaborateurs ». Et malgré cet enthousiasme, Arval est prudent sur ses objectifs en volume. « En fin d’année, si nous gérons une flotte de 100 véhicules en auto-partage, nous serons satisfaits », admet Jean-Loup Savigny qui table plutôt sur une maturation du marché à l’horizon 2012. Alphabet propose officiellement sa solution d’autopartage depuis mai 2010.
Baptisée Alphacity, elle est l’aboutissement d’une démarche lancée neuf mois auparavant. « Nos clients étaient nombreux à chercher des solutions pour optimiser les déplacements urbains de leurs collaborateurs, avance Stéphane Crasnier, chef du département Alphabet en France. Après avoir externalisé la gestion de leurs flottes et optimiser leur TCO, ils étaient assez mûrs pour aller au-delà. Parallèlement, ils ne maîtrisaient pas les dépenses de taxis, de location courte durée et des véhicules en pool. Nous avons donc mené une expérience d’auto-partage en situation réelle avec Accenture, un client avec lequel nous avons développé des relations de proximité ». Le test a validé la technologie développée par Mobizen et le modèle économique.

Une heure de taxi à 60 euros dans Paris
Pour appréhender les bénéfices potentiels d’une telle solution, Stéphane Crasnier rappelle qu’une course de taxi d’une heure dans Paris est facturée 60 euros. « Les entreprises ont réalisé tous les avantages à retirer de l’auto-partage : optimisation du TCO, réduction des émissions de CO2 en choisissant des véhicules sobres comme la Mini Cooper et offre de mobilité supplémentaire pour leurs collaborateurs ». Alphacity devrait d’abord séduire les grandes entreprises implantées dans le tissu urbain mais, selon Stéphane Crasnier, l’autopartage peut être déployé dans toute entreprise. « Après une phase de maturation, les PME et les TPE devraient aussi être intéressées, anticipe- t-il. Cela étant, avec l’auto-partage, les collaborateurs entrent dans une communauté dont ils doivent respecter les règles pour que le service fonctionne ». Pour l’instant, Alphacity exclut les utilisations personnelles au cours des soirées et des week-ends. Techniquement, cette extension de service ne pose aucun problème et Stéphane Crasnier reconnaît que cet usage réduit le coût kilométrique des véhicules partagés, même si le surcoût est de 20 % pour un loyer mensuel moyen de 500 euros comprenant l’ensemble des prestations. Alphacity est commercialisé auprès des entreprises depuis la fin 2010. Des discussions sont en cours avec de grands comptes et la filiale de BMW attend des concrétisations au troisième trimestre.

Après avoir lancé City Roul’, solution d’auto-partage proposée aux particuliers et aux entreprises du bassin rennais en 2006, Didier Houal a créé une deuxième structure en 2009. Baptisée e-Colibri, son objet est la commercialisation des technologies nécessaires à l’auto-partage auprès des entreprises et des opérateurs du secteur. Parmi sa quinzaine de clients figurent une Chambre de commerce et d’industrie, mais aussi une direction régionale d’EDF et un opérateur de téléphonie mobile. La solution e-Colibri est facturée 85 euros par mois et par véhicule. Le spécialiste de l’auto-partage a aussi déployé ses services pour le compte de Fraikin et travaillé avec ING Car Lease qui devrait lancer très prochainement son service. À Bruxelles, e-Colibri participe à la commercialisation d’une solution d’auto-partage de 15 véhicules électriques.
Les constructeurs investissent l’auto-partage
Les constructeurs automobiles ne sont pas en reste sur l’autopartage. À Amsterdam, Mercedes-Benz participe ainsi au programme car2go electric qui comprend 300 smart fortwo electric drive en autopartage. Début avril, Peugeot a livré plus de quarante Peugeot iOn et Citroën, une dizaine de Berlingo Venturi au service niçois d’auto-partage Autobleue opéré par le groupement VENAP qui réunit Veolia Transport et EDF. Veolia Transport a d’ailleurs décidé d’investir le marché de l’auto-partage en rachetant Mobizen en 2008. Avec Mu by Peugeot, la marque au lion a de son côté déjà séduit 8 000 clients dans treize villes européennes. À l’image de la banque italienne Intesa- Sanpaolo, des entreprises commencent à intégrer ce service pour gérer leurs déplacements. Enfin, Citroën a dévoilé Multicity, un portail internet qui permet aux internautes de trouver le meilleur itinéraire pour un trajet, de réserver un moyen de transport et même d’organiser des vacances.
La mobilité comme cheval de Troie du financement
Le prestataire a procédé à une levée de fonds en 2010 et voit son chiffre d’affaires progresser de 30 % chaque année. « Avec l’auto-partage, les entreprises peuvent réduire d’un tiers le nombre de véhicules en flotte », affirme Didier Houal qui se félicite de l’arrivée de grands acteurs comme Arval et Masternaut qui donnent une légitimité à cette activité et vont dynamiser le marché. Jean-Loup Savigny est tout aussi optimiste. « Je viens de réaliser un voyage d’études aux États-Unis. La situation américaine me confirme que les années à venir verront émerger le marché de la mobilité. Les entreprises passeront du TCO au TCM (Total Cost of Mobility). Nos clients ne vont pas encore investir massivement dans ces nouveaux services mais le sujet va mûrir. Et nous travaillons avec de nouveaux profils à l’intérieur des entreprises : la direction des ressources humaines, celle du développement durable, etc. La location longue durée appuie son succès sur les services proposés autour du financement. Demain, les services nous permettront de séduire des entreprises auxquelles nous proposerons ensuite des solutions financières », conclut le responsable d’Arval. Économie et écologie ne sont jamais bien loin.
Auto-partage : Des offres pour une nouvelle mobilité
- Auto-partage : Des offres pour une nouvelle mobilité
- Accenture – L’auto-partage, un projet réfléchi
- Benoît Goffaux, directeur de la relation fournisseurs, Alma Consulting