Le secteur automobile touché par la guerre en Ukraine

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a provoqué des turbulences sur les marchés financiers et va considérablement fragiliser l’économie mondiale, selon le cabinet Coface. Le secteur de l'automobile ne sera pas épargné.
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Selon un rapport de la Coface, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine se paient déjà par une envolée des cours des matières premières. Et cela va immanquablement entraîner une inflation dans la zone euro. D’où des risques de stagflation et de troubles sociaux, prévient le cabinet d’expertise financière. Certains secteurs comme l’automobile, les transports ou la chimie seront davantage touchés. À ce stade, la Coface anticipe au moins 1,5 point d’inflation supplémentaire en 2022. La croissance du PIB pourrait ainsi perdre 1 point, voire 4 points en cas d’interruption totale des flux de gaz naturel russe, ce qui réduirait la croissance à zéro. La Russie, elle, devrait connaître une profonde récession de l’ordre de – 7,5 % en 2022.

Guerre en Ukraine : les constructeurs mis à mal

La guerre en Ukraine affecte en particulier le secteur automobile. Un secteur déjà mis à rude épreuve par la pandémie de covid-19 et les prix élevés des composants et matières premières (métaux, semi-conducteurs, cobalt, lithium, magnésium etc. ). Les usines automobiles ukrainiennes fournissent en effet les principaux constructeurs automobiles d’Europe occidentale. En France, le groupe Stellantis a annoncé l’arrêt de la production de son site de Rennes-La Janais pour une semaine. En cause, le manque d’approvisionnement en semi-conducteurs. L’équipementier Michelin, qui possède une usine près de Moscou pour le marché local, déplore également une activité restreinte sur plusieurs de ses sites.

Renault plus lourdement touché

Mais c’est le constructeur automobile Renault qui devrait le plus souffrir de la guerre en Ukraine. Le losange, qui détient 68 % du capital du constructeur russe AvtoVAZ, compte en effet trois usines en Russie. Renault emploie 40 000 salariés dans le pays et y vend pas moins de 500 000 voitures par an en temps normal. De son côté, Volkswagen possède deux sites de production en Russie. Le constructeur a stoppé ses activités et interrompu ses exportations de véhicules depuis la Fédération de Russie. Plus aucun véhicule des marques du groupe n’y sera livré. Autre constructeur implanté en Russie, Mercedes. Ce dernier a également annoncé l’arrêt de la production et de l’exportation de ses modèles assemblés en Russie.