Les difficultés liées à la mise en place d’un service d’autopartage en interne ne sont pas que d’ordre technique ou financier. Elles peuvent également concerner les collaborateurs qu’il va falloir convaincre de recourir à des véhicules partagés. Une démarche qui demande d’impliquer ces collaborateurs en amont, tout en faisant preuve de pédagogie.
par Éric Gibory -
1301
Passer à l’autopartage n’est pas toujours simple. « Quand vous annoncez que vous allez diminuer le parc de 210 véhicules, soit 10 % du volume total, les mines s’assombrissent, constate Hervé Foucard, chef du service technique des transports automobiles municipaux de la ville de Paris. Mais quand vous promettez un service plus performant avec des véhicules propres, le réservoir plein, une clef dans la poche pour chacun, le service est bien accueilli et les utilisateurs en redemandent. Quand le service est performant, les agents se moquent de savoir si le véhicule est attribué ou non », conclut ce responsable. À noter que pour les identifier...
Passer à l’autopartage n’est pas toujours simple. « Quand vous annoncez que vous allez diminuer le parc de 210 véhicules, soit 10 % du volume total, les mines s’assombrissent, constate Hervé Foucard, chef du service technique des transports automobiles municipaux de la ville de Paris. Mais quand vous promettez un service plus performant avec des véhicules propres, le réservoir plein, une clef dans la poche pour chacun, le service est bien accueilli et les utilisateurs en redemandent. Quand le service est performant, les agents se moquent de savoir si le véhicule est attribué ou non », conclut ce responsable. À noter que pour les identifier au premier coup d’œil dans les parkings, les véhicules en autopartage de la mairie de Paris ont des coques de rétroviseur et des pare-chocs de couleurs et ce code graphique est repris au sol (voir le reportage).
Chez le grossiste alimentaire Metro, les collaborateurs ont manifesté leur satisfaction pour les réservations professionnelles comme pour les usages personnels proposés avec le service d’autopartage. La disponibilité d’un utilitaire en libre-service le soir et le week-end plaît aussi beaucoup. « L’autopartage renforce la marque de l’employeur, souligne Mélaine Pouchain, responsable des services aux collaborateurs au sein de la direction des services et achats internes. Dans le cadre de la LOM et avec les vélos comme les trottinettes, nous bénéficions d’éléments avantageux pour conserver les collaborateurs et en attirer de nouveaux. Parallèlement, si nous voulons passer aux crédits de mobilité, nous pouvons les combiner avec l’autopartage », complète-t-elle (voir l’article).
Pour le succès de l’autopartage, les futurs utilisateurs doivent aussi bénéficier d’un accompagnement. « Au départ, des collaborateurs se plaignaient du délai d’ouverture des portes, se souvient Marc Passani. Il faut donc faire preuve de pédagogie. Avec les progrès de la technologie, ce délai est passé de dix à sept secondes et avec le smartphone, il s’est encore réduit », poursuit ce directeur de la flotte de l’équipementier et constructeur aéronautique Daher (voir le reportage).
Autre difficulté notée par Daher, la réservation d’un véhicule sur internet peut s’apparenter à un parcours du combattant pour certains. « Pour un ingénieur habitué à pianoter sur un smartphone, cette étape ne posera aucun problème mais elle peut se révéler fastidieuse pour une personne moins agile avec les outils numériques, estime Marc Passani. Pour la réussite de l’autopartage, il faut prendre en compte le degré d’expertise des personnes concernées et leur capacité à accepter la technologie. »
Afin de changer les mentalités le plus rapidement possible, Spie ICS a voulu concevoir une offre d’autopartage avec et pour ses collaborateurs. Pour la réussite du projet, le retour sur investissement intègre les différents objectifs fixés : évolution de la culture d’entreprise, résultats financiers et environnementaux et amélioration de l’image de marque en tant qu’employeur. Dans le sillage de l’autopartage et pour renforcer encore son attractivité, ce spécialiste des services numériques filiale du groupe Spie s’apprête d’ailleurs à mettre en place un crédit de mobilité durable dans les mois qui viennent (voir l’article).
Faire avec les utilisateurs
Spie ICS bat aussi en brèche l’idée reçue selon laquelle les jeunes générations sont davantage mobilisées sur les sujets environnementaux. « Nous avons des jeunes et des moins jeunes parmi nos collaborateurs. Notre directeur administratif et financier est un adepte du vélo. Notre directeur général roule dans un véhicule électrique en autopartage. La culture de l’autopartage et de la mobilité durable n’est pas tributaire de l’âge », conclut Emmanuel Houdaille, directeur de l’innovation.
En utilisant notre site, vous consentez à l'utilisation des cookies.
Ils nous permettent notamment de vous proposer la personnalisation de contenu, des publicités ciblées en fonction de vos centres d’intérêt, de réaliser des statistiques afin d’améliorer l’ergonomie, la navigation et les contenus éditoriaux.
Cependant, vous pouvez à tout moment choisir de désactiver une partie de ces cookies en suivant les instructions fournies sur la page Politique de confidentialité.