
Dès 2008, la mairie de Paris a ouvert un service d’autopartage. Ce mode d’utilisation se substituait alors aux véhicules de service gérés sous forme de pool. « Un véhicule de service en autopartage en remplace trois en pool. Les véhicules de service n’ont pas été conservés et des véhicules neufs adaptés ont été mis à la disposition des agents qui les employaient », rappelle Hervé Foucard, chef du service technique des transports automobiles municipaux, à la tête de 2 680 véhicules dont 431 électriques. À noter que sur ces 75 véhicules partagés, 60 % sont des modèles à très faibles émissions. Une bonne illustration d’un usage de l’autopartage...
Dès 2008, la mairie de Paris a ouvert un service d’autopartage. Ce mode d’utilisation se substituait alors aux véhicules de service gérés sous forme de pool. « Un véhicule de service en autopartage en remplace trois en pool. Les véhicules de service n’ont pas été conservés et des véhicules neufs adaptés ont été mis à la disposition des agents qui les employaient », rappelle Hervé Foucard, chef du service technique des transports automobiles municipaux, à la tête de 2 680 véhicules dont 431 électriques. À noter que sur ces 75 véhicules partagés, 60 % sont des modèles à très faibles émissions. Une bonne illustration d’un usage de l’autopartage qui se veut à la fois économique et électrique (voir le reportage).
Autopartage : réduire les coûts et verdir
Chez Spie ICS, l’objectif visé est pareillement d’allier baisse des coûts et verdissement de la flotte. Dans le cadre d’un test en conditions réelles, ce spécialiste des services numériques, filiale du groupe Spie, propose à ses collaborateurs quatre voitures électriques et quatre vélos à assistance électrique (VAE). Il s’appuie pour cela sur la solution d’autopartage de Flexy Moov, start-up spécialisée dans l’autopartage multimodal. Son application et sa solution de mutualisation d’automobiles, de scooters électriques et de VAE a d’ailleurs reçu le prix de l’innovation 2020 lors des dernières Rencontres Flotauto.
« Avec une meilleure gestion, l’autopartage nous amène à envisager 20 à 30 % de réduction du nombre de véhicules en pool, soit un pourcentage très important », estime Emmanuel Houdaille, directeur de l’innovation de Spie ICS. Avec à la clé une économie estimée entre 6 000 et 10 000 euros par véhicule. De plus, en substituant des modèles thermiques par des véhicules électriques, l’empreinte carbone recule, avec un apport non négligeable au déploiement du plan de mobilité de l’entreprise (voir l’article).
À la même échelle, Metro a déployé un parc mutualisé de six voitures sur le site de son siège installé à Nanterre (92). « Mutualiser les véhicules amène à limiter le nombre de modèles “dormants“ et donc à respecter davantage la planète tout en réalisant des économies et donc du profit », souligne Mélaine Pouchain. Au sein de la direction des services et achats internes, cette responsable des services aux collaborateurs gère un parc de 850 véhicules. À ce jour, les véhicules en autopartage roulent au diesel, à l’essence et à l’hybride mais le grossiste alimentaire souhaite intégrer davantage de modèles électriques pour respecter le critère écologique de son projet. « Nous aimerions multiplier les véhicules propres mais les prix bloquent nos velléités d’achat, regrette Mélaine Pouchain. Et nos collaborateurs doivent être à l’aise avec l’autonomie des batteries et la recharge. Il faut les accompagner pour lever les barrières psychologiques. »
De l’électrique et de l’hybride
Quant aux véhicules hybrides essence – la flotte en autopartage compte un Toyota C-HR hybride dans ses rangs –, Metro est particulièrement vigilant sur les consommations réelles. « L’éco-conduite doit être la règle car si le collaborateur n’applique pas les conseils, les consommations s’envolent, note Mélaine Pouchain. Je travaille à la stratégie de la mobilité pour 2021 et j’ai pu le constater sur pièces. » En autopartage, pour un véhicule d’un gabarit important et avec une conduite adaptée donc, Metro estime que l’hybride pourrait se montrer compétitif économiquement.
Pour Metro, avec la mutualisation des véhicules, les frais de location courte durée, de VTC et de taxis baissent, tout comme les remboursements d’indemnités kilométriques. Au chapitre des avantages pour les collaborateurs figure aussi la possibilité de faire appel aux véhicules à des fins personnelles et à un prix avantageux, tout en respectant les règles de l’avantage en nature. En parallèle, la facturation de ces utilisations personnelles contribue à amortir une partie du service d’autopartage (voir l’article).
La règle du 30/25/95
Les prestataires spécialistes de l’autopartage mettent aussi en avant quelques chiffres. « Nous avons établi la règle du 30/25/95. L’autopartage permet de diminuer le périmètre de la flotte de 30 % et le budget automobile de 25 %, et d’obtenir un taux de satisfaction de 95 % auprès des utilisateurs », argumente Alexandre Fournier, directeur marketing et communication de Mobility Tech Green. Qui poursuit : « Et si l’entreprise facture les utilisations personnelles, le coût du service peut s’annuler. Dans ce cas, les collaborateurs remboursent tout ou partie des frais. Quant aux économies réalisées, elles concernent les courses de taxis ou de VTC, la location courte durée ou le remboursement des indemnités kilométriques. »
L’autopartage pour tester l’électrique
La flotte gérée Mobility Tech Green est passée de 5 500 véhicules fin 2018 à 7 500 au 1er janvier 2020, avec pour moitié des véhicules électriques. « Mais souvent, les entreprises ne sont pas assez mûres pour l’électrique. Elles ne savent pas comment faire ni à quel interlocuteur s’adresser. L’autopartage est un excellent vecteur pour tester et développer l’électrique. À l’inverse, des entreprises qui ont déjà déployé des véhicules électriques s’intéressent à l’autopartage pour les mutualiser. Parfois, des prospects nous demandent des flottes 100 % électriques. Mais il faut étudier les usages pour choisir les technologies adaptées. L’électrique n’apporte pas une réponse universelle », détaille Alexandre Fournier.
De son côté, le prestataire Flexy Moov met en avant une économie de 2 000 euros par véhicule en parc avec l’autopartage. Le prestataire cite l’exemple d’un site rassemblant 250 personnes, dix voitures de fonction et cinq véhicules de service. « En considérant qu’un véhicule d’entreprise revient en moyenne à 8 200 euros par an, la flotte coûte 123 000 euros par an, calcule Aude Launay, présidente et fondatrice de Flexy Moov. Trois voitures de service sont proposées en autopartage (1 000 euros par an par unité) et trois collaborateurs se sont vu attribuer des crédits mobilité (2 500 euros par an et par collaborateur). Le périmètre de la flotte a ainsi diminué de 30 %, soit cinq voitures en moins et l’économie totale atteint 41 000 euros. »
Et ce calcul ne prend pas en compte les places de parking libérées, les économies réalisées sur les frais de taxis, de VTC et de location courte durée, les gains de productivité et la réduction du nombre des notes de frais – alors que Flexy Moov évalue à 35 % le poids des transports dans ces notes de frais. Ce prestataire promet donc une économie de 200 euros par collaborateur sur une enveloppe globale de 800 euros pour les seuls transports. Sachant que pour les entreprises, la flotte représente souvent leur deuxième poste de dépenses. Faites vos comptes !