
Initié en 2019, le rapprochement entre les constructeurs PSA et FCA devrait bel et bien avoir lieu. Il vient en effet d’être accepté par la Commission européenne. Cette dernière a auparavant mené une enquête afin de s’assurer que cette opération ne réduise pas trop la concurrence sur le marché des véhicules utilitaires légers où PSA et FCA sont tous deux en tête.
La Commission s’inquiétait en particulier d’une hausse des prix des petits VUL dans neuf pays : la Belgique, la Tchéquie, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie et bien sûr la France ; des pays où ces deux entreprises détiennent des parts de marché cumulées élevées. Or, « l’accès à un marché concurrentiel des camionnettes utilitaires légères est important pour de nombreux indépendants et petites et moyennes entreprises dans toute l’Europe », rappelle Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.
Fusion PSA-FCA : des engagements à respecter
C’est pourquoi l’autorisation de la Commission est soumise au respect de deux engagements censés garantir une concurrence effective. D’une part, PSA doit augmenter la capacité de ses usines mise à disposition de Toyota pour la production de petits VUL et réduire le prix de transfert des véhicules, pièces et accessoires de rechange correspondants. La Commission juge que cette mesure « permettra à Toyota de concurrencer de manière effective l’entité issue de la concentration sur les marchés concernés à l’avenir. »
D’autre part, PSA et FCA devront modifier leurs accords de réparation et d’entretien avec leurs réseaux de réparateurs, afin de faciliter l’accès des concurrents. « Par exemple, il ne sera pas exigé d’avoir une zone de réception, d’attente ou d’entrée pour les clients des véhicules utilitaires légers de FCA/PSA, et toute interdiction faite aux réparateurs d’utiliser les outils et l’équipement de PSA/FCA pour réparer ou entretenir les véhicules utilitaires légers des concurrents sera levée », illustre la Commission. Cette seconde mesure « aidera les nouveaux entrants à se développer et à être concurrentiels sur les marchés des véhicules utilitaires légers », affirme la Commission.
Vers la création du quatrième groupe automobile mondial
Grâce à ces deux mesures correctives, « nous sommes en mesure d’autoriser la concentration entre Fiat Chrysler et Peugeot SA, estime Margrethe Vestager. Leurs engagements faciliteront l’entrée et l’expansion sur le marché des camionnettes utilitaires légères. Sur les autres marchés où les deux constructeurs automobiles exercent actuellement leurs activités, la concurrence restera soutenue après la concentration. » Rappelons que le rapprochement entre les deux constructeurs créera le quatrième groupe automobile mondial qui doit prendre le nom de Stellantis.