« Il existe une offre assez restreinte avec 14 modèles roulant à l’E85, concède Nicolas Kurtsoglou, chargé de mission au Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Des kits peuvent être ajoutés sur des modèles essence pour un coût de 200 à 1 000 euros, mais nous les déconseillons puisque les constructeurs ne couvrent plus la garantie dès lors que ces kits sont posés. » Ces modèles flexfuel sont généralement vendus au prix des essence, selon le SNPAA, et peuvent employer tous les autres types d’essence.
Un réseau de distribution qui reste limité
Un choix restreint de modèles, doublé par une difficulté d’approvisionnement, alors que le territoire français ne compte que 300 stations distribuant ce carburant. Deux raisons qui expliquent sans doute que le Superéthanol E85, autorisé à la fin 2006, se soit encore peu démocratisé.
Coté fiscalité, ce carburant bénéficie d’une TICPE à 0,17 centime d’euro du litre, tandis que les sociétés peuvent récupérer 80 % de la TVA sur partie éthanol. Les cartes grises sont offertes ou à moitié prix selon les régions, et un abattement de 40 % sur les taux de CO2 est accordé depuis le 1er janvier 2009. Quant à la TVS, les modèles flexfuel n’en sont plus exonérés depuis le 1er octobre 2011.
Selon une étude de l’Ademe publiée en février 2010 (Analyses de cycle de vie appliquées aux biocarburants de première génération consommés en France), le recours au Superéthanol E85 réduirait les rejets de CO2 d’environ 50 % par rapport à l’essence, sur l’ensemble du cycle de vie du produit.
Des émissions de CO2 réduites de moitié
Plus exactement, cette baisse serait de 56 % pour l’éthanol produit par la betterave, de 41 % pour le blé, de 47 % pour le maïs et de 61 % pour la canne à sucre. Et alors que les émissions de NOx sont proches de zéro, le Superéthanol E85 n’émettrait que peu de particules.
Le Superéthanol reste en France le seul carburant à être commercialisé sous les 1 euro le litre, à 0,93 euro le litre TTC. Un constat à nuancer puisque le Superéthanol génère une surconsommation d’environ 25 % selon une étude d’IFP Énergies nouvelles (IFPEN), organisme public de recherche, d’innovation et de formation. « Mais même avec cette surconsommation, l’utilisateur gagne environ 0,30 euro le litre par rapport à l’essence », avance Nicolas Kurtsoglou, pour le SNPAA.
De 2007 à 2009 les ventes de véhicules flexfuel ont stagné à 3 000 et 4 000 unités, mais la flambée des prix du pétrole a depuis stimulé le marché : entre 2011 et 2012, les ventes ont bondi de 12 %. Selon les derniers chiffres du CCFA, 6 556 VP au Superéthanol E85 se sont vendus en 2011 puis 7 341 en 2012, pour au total 29 291 véhicules en circulation ; un quart sont des véhicules de société. Enfin, 70 000 m3 de Superéthanol E85 ont été écoulés dans l’Hexagone en 2012, soit une augmentation de 41 % par rapport à l’année 2011, selon les données du SNPAA.
