« Le dernier vol que nous avons eu à déplorer remonte à 2019, relate Semina Mezi, responsable administrative et financière du Groupe Avnet France. Un DS 7 a été volé au domicile d’un de nos collaborateurs. Heureusement, ce véhicule a été retrouvé quelques semaines après par la police. Pour s’emparer de ce SUV, les voleurs se sont introduits au domicile du collaborateur pendant la nuit et ont dérobé les clefs déposées dans l’entrée. Le mode opératoire s’apparente au home jacking ».
Auparavant, en 2017, un Citroën C4 Picasso avait déjà été dérobé dans l’Essonne au domicile de l’une des collaboratrices d’Avnet. Alors qu’elle se trouvait dans son jardin, les malfaiteurs ont pris dans l’entrée les clefs du véhicule qui n’a jamais été retrouvé. Une autre collaboratrice a été victime d’un car jacking au retour de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Une moto est passée à côté d’elle, son conducteur a cassé la vitre et pris son sac à main.
Remplacer le véhicule
« En cas de vol, notre assurance nous permet de bénéficier gratuitement d’un véhicule de remplacement pendant quinze jours, reprend Semina Mezi. Dans le cas du DS 7, le véhicule a été retrouvé trois semaines après le vol et nous avons pris en charge les jours de location supplémentaires. Souvent, le véhicule de prêt ne correspond pas à la catégorie du véhicule volé. » Quant au C4 Picasso volé, Avnet a attribué un véhicule disponible du parc en attendant la livraison du nouveau modèle. « Économiquement, l’indemnisation est semblable à celle obtenue pour un véhicule réduit à l’état d’épave. Comme nous avons opté pour la garantie “perte financière“, nous n’avons pas à nous acquitter de la différence entre l’estimation du loueur et celle de l’assurance. Mais le vol a un impact sur la sinistralité et donc sur la prime d’assurance l’année suivante », détaille Semina Mezi.
En cas de vol, le collaborateur dépose une plainte au commissariat. Comme la carte grise n’est pas à son nom, Avnet lui fournit une attestation pour l’habiliter à réaliser cette démarche. Le dépôt de plainte est de la responsabilité du conducteur. « Nous envoyons ensuite le procès-verbal à l’assureur. Après cette étape, nous ne devons rien faire pendant trente jours, délai durant lequel le véhicule peut encore être retrouvé. Pour la DS 7, la police s’est aperçue que ce véhicule avait été volé lors d’un simple contrôle à la porte Maillot à Paris », rappelle la responsable.
Et la télématique ?
Dans sa lutte contre le vol de véhicules, Avnet n’a pas encore mené de véritables réflexions sur la télématique et la géolocalisation car cette démarche n’entre pas dans sa stratégie RH. Sur le territoire européen, aucun de ses véhicules n’est ainsi équipé en télématique. « Si nous devions faire face à une recrudescence de vols de véhicules, la question pourrait se poser, d’autant plus que la flotte d’Avnet compte de nombreux SUV premium. Sur ces véhicules, nous imposons l’alarme en équipement obligatoire, note Semina Mezi. Cette volonté est inscrite dans notre car policy depuis le vol du DS 7. Cette option revient à 400 euros au minimum. Pour l’instant, ces alarmes ne se sont pas encore déclenchées. »
Le vol de matériel
« Le vol de matériel avec bris de glace est plus récurrent », poursuit Semina Mezi. Une fois les vitres cassées, les voleurs s’emparent des PC, des cartes carburant, des clubs de golf, etc. En 2020, deux sinistres de ce type sont survenus à Lyon. Les vitres avant ont été cassées et la boîte à gants, fouillée. L’un des collaborateurs avait laissé le code collé à l’arrière de la carte carburant mais l’entreprise a eu le temps de la bloquer. « Nous ne déclarons pas les vols de PC portables sauf en cas de dégradation sur le véhicule. Nous n’avons pas de franchise sur le bris de glace et confions les réparations à Carglass. Pour les PC portables dont la valeur atteint plus de 1 500 euros, nous avons une assurance spécifique. Une autre garantie rembourse le vol des effets personnels sur présentation des factures et jusqu’à 400 euros. Désormais, nous demandons à nos collaborateurs de prendre le PC avec eux quand ils quittent leur véhicule, comme ils le font avec les smartphones, et de ne pas laisser le code sur les cartes carburant », décrit Semina Mezi.
Une question de coût
« Heureusement, nous ne subissons pas de recrudescence des vols. Ces sinistres sont importants pour nous car ils ont un coût élevé. En 2018, la planche de bord d’une BMW Série 4 a été démontée et volée devant le domicile d’un collaborateur. La réparation a pris trois mois tellement l’opération était complexe à mener techniquement. L’intervention a coûté plus de 10 000 euros, pris en charge par l’assurance. Pour le DS 7, nous avons dû réaliser un nettoyage complet car l’intérieur de l’habitacle avait été souillé », expose la responsable. Qui conclut : « Un vol oblige à prendre en charge un véhicule de remplacement et à passer du temps à commander un nouveau véhicule. Le collaborateur perd aussi du temps à déposer une plainte. Enfin, coût immatériel, le vol peut constituer un traumatisme pour nos collaborateurs. »