
En matière de performances écologiques d’une flotte, pas de solution unique : l’objectif de réduction des émissions n’est atteint que grâce à une combinaison de mesures ajustées à l’entreprise. Chez Axéréal, une coopérative agricole basée à Olivet au sud d’Orléans, le renouvellement de la car policy a constitué le socle des initiatives prises pour améliorer le bilan carbone de la flotte. « Nous avons complètement revisité la car policy du groupe sur trois ans pour construire une politique évolutive, tournée vers l’avenir et adaptée à l’ensemble de nos collaborateurs », retrace Fanny Amé. Cette gestionnaire du parc de véhicules légers travaille...
En matière de performances écologiques d’une flotte, pas de solution unique : l’objectif de réduction des émissions n’est atteint que grâce à une combinaison de mesures ajustées à l’entreprise. Chez Axéréal, une coopérative agricole basée à Olivet au sud d’Orléans, le renouvellement de la car policy a constitué le socle des initiatives prises pour améliorer le bilan carbone de la flotte. « Nous avons complètement revisité la car policy du groupe sur trois ans pour construire une politique évolutive, tournée vers l’avenir et adaptée à l’ensemble de nos collaborateurs », retrace Fanny Amé. Cette gestionnaire du parc de véhicules légers travaille pour Axéréal Service, filiale en charge de la gestion du transport et du matériel roulant de l’entreprise.
Une car policy repensée
En 2013 lorsque débute la refonte de la car policy, la moitié du parc est en propriété avec une majorité de véhicules âgés de plus de sept ans ; aujourd’hui, la grande majorité de la flotte fonctionne en location. « Nous avons encore quelques gros utilitaires aménagés en propriété mais c’est un choix », explique la responsable (voir l’encadré sur la flotte en bas de page).
Cette première action a abouti à une baisse des émissions de CO2 d’environ 5 % à fin 2016, sur la base des calculs réalisés avec le service RSE d’Axéréal. Et comme souvent, ce bénéfice s’est également traduit par une diminution du TCO. « Le PRK a reculé de 5 à 10 % selon les segments », complète Fanny Amé.
« Désormais, la car policy comporte dans chaque segment au moins un véhicule de chaque silhouette. Sa construction s’est faite sur une capacité permanente à s’adapter aux changements. » Axéréal travaille principalement avec les captives de PSA et Renault. « Nous avons un partenariat fort avec Crédipar et Peugeot. Les captives proposent des tarifs très compétitifs : je les compare régulièrement avec ceux des loueurs et nous avons tout intérêt à continuer avec les captives », constate cette gestionnaire.
Pour conforter son objectif de réduction des émissions de la flotte, la coopérative a intégré des hybrides dans sa car policy, tous de marque Toyota. « Les hybrides sont référencés dans les cinq catégories de la car policy : nous allons de l’Auris à la Prius+. » Si le choix de ces modèles s’est basé sur le CO2, la question du coût n’en a pas pour autant été oubliée : « Ces véhicules sont légitimes à travers l’offre d’ALD par rapport aux grilles financières que nous avions définies », précise Fanny Amé.

Emporter l’adhésion des conducteurs
Reste que si ces véhicules remplissent les cahiers des charges économique et écologique, ils ne rencontrent pas pour autant l’adhésion des salariés. Aucun n’a jusqu’ici été choisi pour se substituer aux modèles thermiques. « Certes, pour les plus gros rouleurs qui parcourent 50 000 km par an, ces hybrides ne sont pas adaptés. » Mais avec des lois de roulage qui démarrent à 20 000 km par an, des conducteurs auraient pu les adopter. C’était sans compter une certaine résistance au changement : « Les salariés ne connaissent pas ou peu les hybrides et ont beaucoup d’idées reçues », observe Fanny Amé.
Un nouveau pool depuis fin janvier
Comment vaincre cette résistance ? « Nous sollicitons les marques pour des prêts de véhicules mais il reste une appréhension », souligne la responsable. Qui compte aussi sur la flotte en pool pour familiariser progressivement les salariés à ces nouveaux modèles.

Ce pool représente un autre volet de la politique d’Axéréal pour améliorer les performances écologiques de son parc. Au siège de l’entreprise, il est utilisé depuis de nombreuses années par les collaborateurs pour leurs trajets professionnels. Accessible aux salariés sédentaires sans véhicule de fonction, ce pool est né de la réunion de ceux des deux anciens sièges des coopératives agricoles qui ont donné naissance à Axéréal en 2013. Les véhicules sont employés pour les visites de silos des différentes filiales. « Dans les pools des deux coopératives, il y avait aussi bien des véhicules en propriété qu’en location, gérés par les moyens généraux », rappelle Fanny Amé.
La création du pool d’Axéréal a été l’occasion de moderniser non seulement la nature du parc, mais aussi son fonctionnement qui posait problème, notamment pour désigner les salariés suite aux infractions constatées sur les routes. Depuis fin janvier, un nouveau pool a été mis en place avec des véhicules neufs équipés d’un boîtier d’autopartage de Free2Move (Groupe PSA). Parmi les gains attendus : une amélioration de la gestion des réservations bien sûr, mais aussi « une sensibilisation à l’outil de travail, insiste Fanny Amé : les véhicules du pool ne sont pas toujours bien entretenus par les conducteurs. »
Le choix a été fait de composer ce parc dans son intégralité à l’image de la car policy. On y retrouve donc des véhicules 7 places comme des Peugeot 5008, des SUV tels le 2008 ou des berlines compactes de type 308. Mais aussi des hybrides avec deux Auris, et un véhicule électrique, en l’occurrence une Zoé. Une évolution qui a contribué à améliorer le bilan écologique du parc, « avec un coût identique malgré l’investissement dans l’outil, le boîtier, etc. », pointe Fanny Amé.
L’outil de Free2Move permet aux salariés d’accéder aux voitures via une plate-forme de réservation internet ou une application sur smartphone. Un service plus efficace et dont la responsable compte bien qu’il contribue à familiariser l’ensemble des salariés à des véhicules moins traditionnels : « Les véhicules hybrides et électriques en pool pourront avoir une influence sur le choix des modèles dans la car policy : les collaborateurs les essaieront, ils en entendront parler, cela aidera à les faire connaître », projette-t-elle.
Sensibiliser à l’hybride et l’électrique
Une journée de sensibilisation a d’ailleurs été organisée lors de la mise en service du pool avec la possibilité de tester les véhicules et de s’informer sur les différentes motorisations ou le fonctionnement des boîtes automatiques. « Cette journée a aidé à lever des appréhensions et a été très appréciée », estime Fanny Amé.
La responsable compte aussi faire évoluer les usages des salariés bénéficiaires de voitures de fonction en faveur de l’hybride mais aussi de l’électrique. Plusieurs modèles à disposition contribuent ainsi à familiariser les salariés avec ces véhicules : outre la Zoé de la flotte en autopartage, un Partner Electric est affecté aux moyens généraux pour les déplacements courts. Et Fanny Amé étudie la possibilité d’intégrer un véhicule électrique dans la flotte des voitures partagées employées pour les trajets domicile-travail des salariés (voir l’encadré ci-dessous).

Un plan de formation au risque routier
Et puisque la mutation vers un parc plus vert ne s’obtient pas en un claquement de doigts, la responsable mise aussi sur un plan de formation au risque routier pour l’accélérer : « Ce plan a été réfléchi il y a un peu plus d’un an avec notre assureur et lancé il y a quelques mois. » La sécurité des salariés reste le premier objectif, tout comme la baisse des cotisations d’assurance. Mais Fanny Amé en attend un impact positif sur les pratiques d’éco-conduite. Et pourquoi par sur le choix des salariés pour les véhicules verts de la car policy.