
L’enquête, réalisée auprès de 3 613 entreprises européennes dont 301 en France sur la période du 6 au 29 mars 2019, montre tout d’abord que la page du diesel n’est pas définitivement tournée. En France, 46 % des entreprises sondées souhaitent continuer à acheter des véhicules diesel neufs. Toutefois, seules 3 % prévoient d’augmenter la part de véhicules diesel dans leur flotte si les constructeurs leur proposent des motorisations ayant les mêmes niveaux d’émissions de NOx et de particules fines que l’essence. « Le diesel bashing commence à s’atténuer. La consommation de l’essence étant 20 % supérieure à celle du gazole, le diesel est donc encore d’actualité », souligne François Piot, président de l’Arval Mobility Observatory (AMO, ex-OVE).
Les énergies alternatives sont en revanche bien présentes dans les flottes d’entreprise françaises de plus de 1 000 salariés. En effet, 85 % d’entre elles ont déjà ou envisagent d’intégrer au moins un véhicule hybride, hybride rechargeable ou électrique dans les trois prochaines années : « Les grandes entreprises annoncent en général la tendance pour les plus petites dans les années à venir », reprend le président de l’AMO. Ce pourcentage descend à 51 % en incluant l’ensemble des entreprises hexagonales. À l’échelle européenne, 40 % des entreprises utilisent ou envisagent d’utiliser au moins un hybride, hybride rechargeable ou électrique, et 62 % des entreprises de plus de 250 salariés.
Concernant le nouveau cycle européen WLTP, 57 % des entreprises françaises perçoivent ou prévoient un impact dans les trois prochaines années, soit dix points de plus que l’an dernier et dix points de plus qu’à l’échelle européenne. Elles envisagent de mettre en place plusieurs types de mesures : choisir un modèle différent avec un niveau d’émissions moindre (31 %), choisir une énergie différente (30 %) ou encore choisir un modèle différent ou une marque différente avec un impact fiscal moindre (28 %). À noter que les entreprises de plus de 1 000 salariés prévoient ces solutions respectivement à 75 %, 73 % et 72 %. En revanche, le pourcentage d’entreprises françaises ne prévoyant aucun ajustement s’élève à 65 % et 74 % à l’échelle européenne.
Des moyens de financement variés
En parallèle, la location longue durée (LLD) prend de plus en plus de place dans les grandes entreprises françaises. La proportion d’entreprises ayant l’intention de développer la LLD d’ici les trois prochaines années à l’échelle nationale s’élève à 44 % quand l’année dernière le pourcentage était de 35 %. Il s’agit plutôt d’une exception française puisque le chiffre descend à 26 % à l’échelle européenne. Cela concerne surtout les entreprises de plus de 1 000 salariés puisque 80 % désirent se tourner vers ce mode de financement dans les trois années à venir, contre 62 % en 2018.
À l’opposé, la location avec option d’achat (LOA) stagne chez les professionnels français avec 23 % des entreprises sondées y recourant. Les entreprises européennes préfèrent quant à elles l’achat comptant et le crédit à 40 % contre 25 % en France.
La télématique a du mal à s’imposer en France
Le recours à la télématique embarquée dans les flottes d’entreprise composées de véhicules légers reste encore faible. Seules 12 % des entreprises françaises ont installé ces outils de remontées de données dans leur flotte. Celles-ci les utilisent principalement pour la géolocalisation des véhicules (54 %), l’optimisation des frais de trajets (29 %) ou encore l’amélioration du comportement des conducteurs (46 %). « Le rôle du conducteur dans le coût du véhicule devient central pour les décideurs des flottes. La télématique aide à privilégier l’éco-conduite. Cela compte beaucoup dans la baisse des primes d’assurance », rappelle le président de l’AMO.
La mobilité partagée encore à ses débuts
Enfin, les entreprises prêtes à abandonner tout ou partie de leur parc automobile pour des solutions alternatives de mobilité sont encore peu nombreuses. Au total, 19 % des 301 entreprises françaises sondées envisagent d’inclure dans leur flotte une solution de mobilité partagée dans les trois prochaines années (autopartage, covoiturage ou crédit mobilité). Une proportion qui croît avec la taille de l’entreprise (45 % des entreprises françaises de plus de 1 000 salariés).
À souligner que 30 % des entreprises de 100 à plus de 1 000 salariés ont mis en place un plan de déplacement d’entreprise (PDE) que la ministre des transports Elisabeth Borne a souhaité développer dans la LOM. Les principales mesures déployées sont le télétravail (71 %), le covoiturage (71 %), les bureaux partagés (60 %), l’autopartage (48 %) ou encore la mise à disposition de places de parkings réservées aux vélos électriques (36 %). Des changements qui s’ils se poursuivent pourraient bien métamorphoser les flottes automobiles. Rendez-vous l’année prochaine pour voir si ces tendances se confirment.