
Selon les résultats du baromètre 2021 « des Flottes et de la Mobilité » de l’Arval Mobility Observatory, la crise sanitaire n’a pas ralenti la transition énergétique ou l’adoption de nouvelles solutions de mobilité dans les entreprises. Les deux progressent au contraire au sein des flottes automobiles. L’enquête a rassemblé 5 197 entreprises dans vingt pays*, dont 4 443 entreprises en Europe. Leur flotte comprenait au moins un véhicule particulier (VP) ou véhicule utilitaire léger (VUL).
Dans l’Hexagone, l’institut Kantar a sondé 312 entreprises pour l’observatoire entre le 6 novembre et le 2 décembre 2020. Parmi ce panel d’environ 300 entreprises :
- 33 % étaient de toutes petites entreprises (TPE) comprenant moins de 10 salariés,
- 47 % de petites et moyennes entreprises (PME) : entre 10 à 99 salariés (20 %) ou entre 100 à 999 salariés (27 %),
- et 20 % de grands groupes employant plus de 1 000 salariés.
Un parc français plus important par rapport à la moyenne européenne
En France, les entreprises étudiées possèdent un parc moyen de 164 VP et VUL pour une durée de détention moyenne d’un véhicule de 4,8 ans, contre respectivement 85 VP et VUL et 4,9 ans en Europe. Plus précisément, 50 % de ces entreprises françaises ont moins de 10 véhicules, contre 56 % en moyenne en Europe. A contrario, seules 16 % des flottes françaises possèdent un parc de plus de 100 véhicules, contre 9 % pour l’ensemble des flottes européennes.
Des gestionnaires de flotte confiants malgré la crise
Premier constat du baromètre : les responsables de parc français se montrent optimistes sur le potentiel de croissance de leur flotte par rapport au reste de l’Europe (43 %). Près d’un gestionnaire sur deux (49 %) anticipe en effet une augmentation de son parc dans les trois prochaines années, contre 23 % pour le baromètre 2020. Néanmoins, cet enthousiasme reste plus marqué au sein des PME et grandes entreprises avec respectivement 58 % et 55 % d’anticipation positive, par rapport aux TPE (32 %).
Dans l’Hexagone, la majorité des responsables de flotte anticipent une croissance de leur activité qui requiert des véhicules de fonction (59 %). Ces derniers représenteront un moyen de déplacement sûr pour leurs collaborateurs dans le contexte de crise sanitaire (31 %). Et, du fait de cette croissance d’activité, les critères d’éligibilité à un véhicule de fonction seront certainement élargis (30 % contre 17 % dans le baromètre 2020).
À l’inverse, 10 % des responsables de flotte français prévoient plutôt une réduction de leur parc. Ils mettent en avant des raisons économiques : impact de la crise sanitaire (33 %) et baisse du chiffre d’affaires (28 %). Mais aussi de futures contraintes environnementales : impacts liés à la mise en place de solutions de mobilité alternative (28 %) et à leurs engagements RSE (27 %).
Par ailleurs, 77 % de l’ensemble des entreprises françaises interrogées estime que cette évolution de leur parc (à la hausse ou à la baisse) est liée à la crise sanitaire.
Une transition énergétique de masse
Les entreprises françaises adoptent majoritairement les énergies alternatives. En effet, 57 % des responsables de flotte déclarent utiliser au moins une technologie alternative, contre 30 % en 2020 et 42 % pour l’Europe. La France se positionne désormais en tête des pays européens – avec les Pays-Bas, l’Italie et le Royaume Uni – qui envisagent de se tourner vers les motorisations alternatives. 80 % des responsables de flotte de ces pays pourraient en effet utiliser au moins une énergie alternative d’ici trois ans.
En France, les TPE restent moins bien équipées en motorisations alternatives même si leurs intentions ont progressé à 57 % (+ 26 points par rapport à 2020). Cette progression est surtout visible au sein des PME. En effet, 90 % des PME sont favorables à la mise en place de motorisations alternatives d’ici trois ans (+ 48 points par rapport à 2020).
Des motorisations alternatives pour les VP
Les énergies alternatives séduisent les flottes françaises de VP et de VUL pour leur impact environnemental « limité » par rapport aux motorisations thermiques (47 % des flottes de VP, 35 % des flottes de VUL). Les entreprises françaises adoptent ces motorisations alternatives principalement pour réduire leurs dépenses de carburant (47 % VP, 36 % VUL), mais aussi, parce qu’il existe des incitations fiscales (34 % VP, 36 % VUL). Elles anticipent également les futures politiques publiques restrictives (37 %, contre 30 % VUL), et plus particulièrement, l’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dans certaines villes (36 % VP, 29 % VUL). Les entreprises se tournent aussi vers ces motorisations pour répondre aux attentes des collaborateurs (28 % VP, 23 % VUL).
L’électrique en bonne voie
Concernant le mix énergétique, 70 % des entreprises françaises prévoient d’utiliser l’hybride et l’hybride rechargeable d’ici trois ans (+ 30 points par rapport à 2020, voire + 41 points sur l’hybride rechargeable par rapport à 2019). L’utilisation du véhicule 100 % électrique (VE) progresse aussi (+ 31 points par rapport à 2020), du fait que les entreprises rencontrent moins de contraintes dans sa mise en place. 41 % des gestionnaires de parc estiment que les points de recharge publique et le prix d’achat des modèles représentent des freins pour la mise en place de l’électrique, soit – 20 points par rapport à 2020. « En 2023, deux tiers des entreprises pourrait utiliser des VE, contre un tiers en 2020. Le VE représenterait ainsi près d’un véhicule de flotte sur deux », estime l’observatoire.
Des flottes tournées vers les nouvelles mobilités…
En parallèle, 77 % des flottes françaises ont mis en place au moins une solution de mobilité alternative (+ 15 points par rapport au baromètre 2020). Les gestionnaires de parc français ont notamment déjà mis en place : le budget mobilité (45 % contre seulement 13 % en 2020) ; la location privée ou l’échange d’une partie de la rémunération contre l’octroi d’un véhicule (37 % contre 10 % en 2020), ou encore l’autopartage (42 % contre 18 % il y a un an).
Par ailleurs, les responsables de flotte s’attendent à développer d’ici trois ans les solutions de déplacement individuel (véhicule en location courte ou moyenne durée) ainsi que les solutions partagées (covoiturage et autopartage). « Le vélo partagé devrait concerner 60 % des entreprises d’ici trois ans. Les applications de réservation et le budget mobilité pourraient, quant à eux, être mis en place par 70 % des entreprises d’ici trois ans », présage l’Arval Mobility Observatory.
Comparativement aux entreprises de moins de 100 salariés, celles de plus 100 salariés se sentent davantage concernées par les dispositions découlant de la loi d’orientation des mobilités (LOM). 48 % des entreprises de plus de 100 salariés se sont déjà attelées au verdissement de leur flotte et 44 % ont mis en place le forfait mobilités durables, contre respectivement 46 % et 36 % pour celles de moins de 100 salariés. À l’opposé, 40 % des entreprises de moins de 100 salariés ont mis en place un plan vélo, contre 37 % des entreprises de plus de 100 salariés.
Parmi les mesures mises en place au sein du plan de mobilité d’entreprise, le télétravail (59 %), le covoiturage (43 %) et la prise en charge des abonnements de transports en commun (39 %) restent une priorité.
… et les véhicules connectés
Les entreprises françaises, comme européennes, adoptent majoritairement les véhicules connectés : 60 % concernent les flottes de VP et 53 % pour les VUL.
Les gestionnaires de parc français utilisent des véhicules connectés pour réduire les utilisation non autorisées (48 %), améliorer la sécurité des conducteurs (44 %), réduire les coûts (40 %) et faciliter l’autopartage (39 %).
« Les entreprises françaises mettent la sécurité routière toujours plus au cœur de leur politique. 52 % des entreprises ont mis en place un process de suivi des dérives de conduite et 61 % d’entre elles ont déployé un plan de prévention du risque routier, soit une hausse respective de 25 et 24 points par rapport à 2020 », précise l’observatoire.
La LLD majoritaire en France
Pour finir, selon le baromètre des Flottes et de la Mobilité, près de 76 % des entreprises françaises affirment vouloir recourir à la location longue durée (LLD) dans les trois ans à venir contre 50 % en 2020 et 44 % en 2019.
La part de la LLD devrait croître dans tous les segments d’entreprises. 50 % des TPE affirment qu’elles y auront recours (34 % en 2020), plus de 80 % pour les PME (41 % en 2020) et 90 % pour les grands groupes (64 % en 2020).
* Allemagne, Autriche, Belgique, Brésil, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Turquie.