Baromètre flottes et mobilité 2022 : les flottes misent sur l’hybride

Selon le baromètre des flottes et de la mobilité 2022 de l’Arval Mobility Observatory, les entreprises ont bien entamé leur transition énergétique mais restent en retard sur le déploiement de nouvelles mobilités.
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Comme chaque année, l’Arval Mobility Observatory a pris la température auprès des entreprises sur les évolutions à venir concernant leurs flottes et la mobilité de leurs collaborateurs, avec la publication de son dernier baromètre 2022.

L’observatoire a mené une enquête dans 26 pays*, auprès de 5 896 entreprises en Europe et 1 680 hors Europe. En France, l’Institut Ispos a sondé, entre le 22 novembre 2021 et le 31 janvier 2022, 300 entreprises. Leur flotte incluait au moins un véhicule – voiture particulière (VP) ou véhicule utilitaire léger (VUL) – comme pour l’édition 2021.

Dans ce panel français, 33 % des entreprises emploient moins de 10 salariés (TPE). 20 % comptent entre 10 à 99 collaborateurs et 27 % entre 100 à 999 salariés (PME). Enfin, 20 % emploient plus de 1 000 salariés (grands groupes).

Un parc qui tend à se stabiliser

En France, les entreprises étudiées possèdent un parc moyen de 88 VP et 83 VUL. En comparaison, les flottes en Europe comptent en moyenne 88 VP et 77 VUL. La durée moyenne de détention d’un véhicule est de cinq ans en France et de 5,6 ans en Europe.

D’après le baromètre 2022, la majorité des entreprises en France pensent que la taille de leur flotte va rester stable (63 %) ou va augmenter (29 %) dans les trois ans. À l’inverse, seules 6 % d’entre elles prévoient une diminution de la taille leur parc. Des chiffres comparables à la moyenne européenne et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise. En effet, 71 % des entreprises en Europe pensent que leur flotte va se stabiliser et 23 % qu’elle va augmenter d’ici trois ans.

Les responsables de flotte français expliquent principalement cette éventuelle augmentation du parc par le développement d’une activité nécessitant l’utilisation de véhicules au sein de l’entreprise (56 %) et pour des raisons liées aux ressources humaines qui en découlent (47 %).

En termes de financement, 49 % des entreprises en France, toutes tailles confondues, déclarent vouloir mettre en place des contrats de location longue durée (LLD) dans les trois ans à venir, contre 34 % pour les entreprises en Europe.

13 % des entreprises ont changé de politique de mobilité

La crise sanitaire a eu un impact sur la taille des flottes pour 17 % des entreprises françaises. Mais seules 13 % des entreprises ont changé leur politique de mobilité et 6 % envisagent de le faire suite à la mise en place du télétravail.

Parmi les entreprises françaises qui ont fait évoluer leur politique de mobilité, 49 % ont changé leur politique automobile en termes de kilométrage ou de modèles proposés. 46 % ont mis en place des solutions d’autopartage pour les employés. 27 % ont développé des solutions alternatives de mobilité ou de « package » mobilité. Enfin, 18 % ont proposé des solutions alternatives de mobilité aux employés non éligibles aux véhicules d’entreprise.

La transition énergétique s’accélère…

En termes de motorisations, 71 % des entreprises françaises ont déjà mis en place des véhicules à énergie alternative au véhicule thermique dans leur flotte de VP, soit + 23 points par rapport à la moyenne européenne. En France, les entreprises étudiées se tournent majoritairement vers les VP hybrides (48 % ; + 19 points par rapport à la moyenne en Europe) et hybrides rechargeables (43 % soit + 22 points).

Ces entreprises ont opté pour les véhicules hybrides (dont rechargeables). Avec pour objectif de respecter leur politique RSE (74 % pour les VP et 60 % pour les VUL) et du fait de leur impact environnemental moindre (70 % ; 64 %). Les entreprise veulent aussi leur image (61 % ; 51 %), ou circuler dans les zones à faibles émissions-mobilité (ZFE-m) (60 % : 62 %).

… mais à moins grande vitesse pour l’électrique

En comparaison, seules 27 % des entreprises ont déjà mis en place des VP 100 % électriques (+ 8 points par rapport à l’Europe), du fait des contraintes existantes. Par ailleurs, 44 % ne prévoient pas de mettre en place de véhicules électriques d’ici trois ans.

Parmi les principaux freins avancés pour l’électrique : le nombre de bornes de recharge publique (52 % en France et 44 % en Europe) et le prix d’achat trop élevé comparé à un modèle essence équivalent (29 % ; 43 %). Suit l’absence de bornes de recharge sur site (29 % ; 39 %) ou à domicile (26 % ; 39 %). En effet, 36 % des entreprises françaises n’ont pas installé de bornes de recharge dans leurs locaux.

Selon le baromètre 2022, d’ici trois ans, la part des motorisations thermiques (essence ou diesel) dans les flottes françaises pourrait ainsi atteindre 30 % pour les VP et 46 % pour les VUL. Pour l’Europe, les chiffres sont estimés à 52 % pour les VP et 64 % pour les VUL. La part attendue du 100 % électrique est de 27 % pour les VP et 25 % pour les VUL en France. Ces chiffres atteignent 23 % pour les VP et 17 % pour les VUL en Europe.

Des flottes en retard sur les nouvelles mobilités…

En parallèle, 74 % des entreprises en France ont déployé une solution de mobilité alternative contre 65 % en Europe. Et, 9 % prévoient d’en déployer d’ici trois ans en France contre 12 % en Europe.

« Ces nouvelles solutions de mobilités n’ont pas vocation à remplacer les flottes de véhicules d’entreprise. Elles s’inscrivent en complément », pointe le baromètre 2022. Parmi les entreprises utilisant ou prévoyant d’utiliser au moins une solution de mobilité, celles-ci opteront préférentiellement pour la location courte ou moyenne durée (LCD ou LMD) (20 %), 13 % pour le covoiturage ou l’autopartage et 8 % pour le budget de mobilité, en remplacement de tout ou partie de la flotte.

… et les dispositions de la LOM

En outre, « de nombreuses entreprises ne se sentent pas concernées par – ou se disent ne pas être au courant de – la loi d’orientation des mobilité. C’est encore plus vrai des petites entreprises », constate l’observatoire. Parmi les dispositions de la LOM, le verdissement de la flotte reste la mieux appliquée. C’est notamment le cas des grandes entreprises (59 %) par rapport aux petites (37 %). Mais 28 % des petites entreprises ont mis en place le forfait mobilités durables, contre 26 % des grandes entreprises. Enfin, 11 % de l’ensemble des entreprises a déployé un plan vélo.

De même, le plan de mobilité reste très peu appliqué par les grandes entreprises. 60 % ne l’ont pas mis en place par manque de temps ou de compétences. Pourtant, ce plan este obligatoire pour les entreprises ayant plus de 50 employés,

Parmi les mesures du plan de mobilité, les flottes citent le télétravail (46 %) et les bureaux partagés (24 %). Suivent le covoiturage (12 %), la prise en charge de l’abonnement aux transports en commun (10 %) et le soutien à l’utilisation du vélo à assistance électrique (VAE) avec des places de stationnement réservées (9 %).

40 % des flottes équipées en télématique

Dans les flottes françaises, 24 % des VP et 34 % des VUL sont équipés en télématique. 44 % des flottes des grands groupes en sont équipées contre 39 % pour celles des TPE. Les entreprises recourent à la télématique pour réduire les coûts de la flotte (46 %) et localiser ou améliorer la sécurité des véhicules (36 %). Plus précisément, la télématique leur permet de gérer plusieurs dérives de conduite : surconsommation de carburant et dérives kilométriques (55 %), amendes et sinistralité (51 %), comportement de conduite (49 %).

Des actions pour le risque routier

Pour finir, 40 % des entreprises ont mis en place un plan de prévention du risque routier en France. Parmi les actions jugées efficaces pour limiter ce risque, les entreprises mettent en avant : les innovations technologies des véhicules et les actions de formations à l’éco-conduite et à la sécurité (52 %) et les actions de communication (50 %).

* Allemagne, Autriche, Belgique, Brésil, Chili, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Maroc, Norvège, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Turquie.