
Dans le cadre de l’Alliance européenne des batteries, initiative lancée par la Commission européenne avec plusieurs États-membres et acteurs industriels fin 2017, sept États-membres ont notifié la Commission européenne, en octobre dernier, d’un projet d’intérêt commun sur les batteries. Cette dernière vient de l’approuver.
Le projet doit soutenir le développement de « technologies hautement innovantes et durables pour les batteries Li-ion (à électrolyte liquide et à semi-conducteurs) qui ont une durée de vie plus longue, qui se rechargent plus vite, qui sont plus sûres et plus respectueuses de l’environnement que les batteries actuellement sur le marché », décrit la Commission européenne.
17 participants directs sur l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries
Ce projet couvre « l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries, depuis l’extraction et la transformation des matières premières et la production des matériaux chimiques avancés, jusqu’au recyclage et à la réaffectation des batteries usagées, en passant par la conception des cellules et des modules de batteries et leur intégration dans des systèmes intelligents », précise la Commission.
Quatre domaines de recherche seront en particulier privilégiés : les matières premières et les matériaux avancés, les cellules et les modules, les systèmes de batteries et enfin la réaffectation, le recyclage et le raffinage.
Au total, le projet réunira 17 participants directs exerçant leurs activités dans les sept États-membres, principalement des acteurs industriels dont des petites et moyennes entreprises. Ces participants collaboreront avec plus de 70 partenaires externes dont des organismes publics de recherche.
3,2 milliards d’euros d’aides publiques
L’Allemagne, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, la Pologne et la Suède leur accorderont un soutien financier de 3,2 milliards d’euros, auxquels devraient s’ajouter 5 milliards d’euros d’investissements privés. « L’ensemble du projet devrait être terminé d’ici à 2031 avec des calendriers différents selon chaque sous-projet », annonce la Commission européenne.
« La production de batteries en Europe revêt un intérêt stratégique pour notre économie et notre société compte tenu de son potentiel en termes de mobilité propre et d’énergie, de création d’emplois, de durabilité et de compétitivité, a argué Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique et commissaire chargée de la politique de concurrence. L’aide autorisée permettra de garantir que ce projet important ira de l’avant sans fausser indûment la concurrence. »
Une usine pilote et un site de production en France
De son côté, la France investira 700 millions d’euros. « L’émergence de la filière européenne de batteries contribuera à la réalisation de l’objectif fixé par l’Union européenne de devenir le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050, a commenté le ministère français de l’économie et des finances. L’industrie automobile européenne ne sera en effet plus contrainte d’importer des batteries produites à l’autre bout du monde et pourra offrir aux Européens des véhicules électriques véritablement verts. »
À noter qu’en parallèle, la France s’est aussi engagée, en partenariat avec l’Allemagne, à soutenir les travaux de recherche, développement et innovation (RDI) des entreprises Saft et PSA. Dans ce cadre, les travaux de construction d’une usine pilote commenceront début 2020 à Nersac en Charente (16), en Nouvelle-Aquitaine, et un site de production sera lancé en France en 2022. Une usine sera également construite en Allemagne.