Berto adopte l’écosystème à hydrogène vert de Hyliko pour 230 camions

Dans le cadre de son offre Flexy Green+, qui propose aux clients des flottes vertes louées avec leur écosystème, Berto signe avec Hyliko pour 230 camions à hydrogène vert.
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Berto Hyliko
Berto intègre l’hydrogène dans son offre Flexy Green+ par la location sur 9 ans de 230 VI à hydrogène auprès d’Hyliko.

C’est un investissement à triple bénéfice que vient d’engager le groupe Berto en signant un contrat de location sur neuf ans de 230 poids lourds à hydrogène produits par la start-up Hyliko. D’une part, le transporteur ajoute cette énergie aux solutions de location de véhicules décarbonés de son offre Flexy Green. D’autre part, il accélère la décarbonation de sa flotte en adoptant un hydrogène à empreinte carbone négative certifiée par crédit carbone. Ainsi, en remplaçant 45 % de ses camions par des véhicules du modèle Hyliko, Berto décarbonera la totalité de son parc.

Enfin, le groupe Berto se fait à la fois promoteur et facilitateur de la solution Hyliko dans ses filiales en France, Benelux, Pologne et Slovaquie. En effet, il agit pour le nouveau constructeur en tant que transporteur de ses matières premières et centre de service de maintenance, augmentant ainsi son chiffre d’affaires.

Hydrogène pur et biochar

À l’origine de cette démarche se trouve la collaboration lancée par Adrien Berto, dirigeant du groupe, avec Lionel Bertuit, directeur mobilité de Hyliko. Le but : développer la plate-forme de mobilité hydrogène d’Hyliko. Celle-ci repose sur la production par pyrolyse, soit la décomposition chimique de biomasse par la chaleur. Cette pyrolyse permet de produire de l’hydrogène pur, en plus d’un fertilisant : le biochar. Ce dernier est un résidu qui séquestre le carbone. Ainsi, non seulement l’hydrogène est injectable dans la pile à combustible ou le moteur d’un véhicule à hydrogène, mais le carbone capté par le biochar génère du crédit carbone pour l’acheteur de cet hydrogène.

L’hydrogène « super vert » d’Hyliko est produit par pyrolyse de biomasse forestière, ce qui donne aussi du biochar, un résidu fertilisant riche en carbone.

À noter : la biomasse forestière non valorisée produite annuellement par la forêt française pourrait alimenter 250 000 camions à hydrogène. Partant de cette estimation, Hyliko a décidé d’être producteur-distributeur d’hydrogène et constructeur de véhicules à hydrogène de 26 à 44 t. « Notre objectif est de décarboner le transport par une technologie disruptive combinant une plate-forme de production et de distribution d’hydrogène, et la location en full service de poids lourds », détaille Lionel Bertuit pour Hyliko.

Des tonnes de d’hydrogène à prix local dès 2026

Pour cela, Hyliko a acquis la licence technologique de la motorisation hydrogène du laboratoire d’ingénierie suisse GreenGT. Il lancera en septembre 2023 quatre Renault Trucks d’occasion qu’il aura rétrofités à l’hydrogène avec des réservoirs de 40 kg à 350 bars de Plastic Omnium. « Dès 2023, nous achèterons des VO de plus de cinq ans que nous rétrofiterons sous la marque Hyliko Trucks, poursuit Lionel Bertuit. Nous les louerons en ″Truck as a Service″ sur une durée de huit ans. De plus, nous construisons des stations publiques de production et de distribution d’hydrogène en France et en Europe, dont la première ouvrira en Île-de-France. »

« Cela garantira l’éco-circularité de notre hydrogène et décorrélera son prix de celui des marchés internationaux, souligne Lionel Bertuit. En 2024, cette station en Île-de-France produira 400 kg d’hydrogène, soit dix pleins par jour. Une quantité qui augmentera avec la demande. Le biochar produit sera revendu aux agriculteurs. » Pour 2030, Hyliko vise ainsi 100 stations françaises et européennes alimentées par la biomasse disponible à 100 km à la ronde et 1,5 million de tonnes de CO2 séquestrées par an et certifiées par crédit carbone.

D’ici 2030, Hyliko aura construit en France et en Europe 100 stations publiques de production et de distribution d’hydrogène.

230 Hyliko Trucks pour Berto

Dans cette opération, Adrien Berto a vu l’occasion pour son entreprise « d’agir pour sa transition énergétique ». « Parmi nos 5 000 véhicules, 500 camions roulent aux énergies alternatives dont l’électricité pour un camion-grue Renault Trucks E-Tech, un porteur bâché et un Volta Zero en test pour la distribution urbaine, continue Adrien Berto. La technologie hydrogène et l’écosystème d’Hyliko sont complexes, mais les adopter décarbonera plus vite notre flotte. Et la restitution du biochar à l’agriculture en fera une solution vertueuse. Avec les énergies alternatives d’autres partenaires, cela nous permettra de lancer prochainement notre offre Flexy Green ″+″. Cette dernière met à disposition en longue durée un véhicule vert, son énergie alternative associée et son conducteur. Nous avons donc commandé 230 Hyliko Trucks pour livraison d’ici là. Nous les localiserons dans nos six agences de France et du Benelux à la demande des clients », conclut Adrien Berto.

Produit localement, l’hydrogène à 350 bars d’Hyliko sera à un prix décorrélé du marché international.

Création de Hyliko Service Centers

Adrien Berto a souhaité réceptionner son premier Hyliko Trucks dans l’une de ses agences franciliennes où les exigences des ZFE-m faciliteront le déploiement et multiplieront les retours d’expérience. La création d’équipes de conducteurs dédiés, de mécaniciens experts et d’ateliers adaptés à ces véhicules permettra d’élaborer un écosystème fonctionnel duplicable dans les autres régions.

Berto inclura dans Flexy Green+ des VI électriques comme le Volta Zero qu’il a testé.

Le dirigeant travaille aussi conjointement avec Hyliko sur la recherche foncière pour accueillir des stations publiques de production et de distribution d’hydrogène, et faire de ses agences les premiers Hyliko Service Centers. Des échanges sont aussi en cours pour l’approvisionnement en biomasse des stations d’Hyliko, puis la livraison du biochar. « Chaque production de 400 kg d’hydrogène devrait exiger un camion de biomasse tous les deux jours et générer un camion de biochar tous les six jours », estime-t-il.

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