
Les biocarburants sont des combustibles liquides issus de la biomasse. Parmi eux, on trouve notamment le bioéthanol, produit à partir de sucres ou de céréales et utilisé en remplacement de l’essence, ou encore le biodiesel, produit à partir d’huiles végétales telles l’huile de palme. Pour les États-membres, ces biocarburants contribuent à remplir l’objectif de 10 % d’énergies renouvelables dans les transports imposé par l’UE.
Cependant, lorsqu’ils sont produits à partir de cultures destinées à l’alimentation humaine et animale (biocarburants dits de première génération), leur développement peut concurrencer ces cultures. Pire : il risque d’entraîner une extension des terres agricoles vers des zones permettant de stocker le carbone – forêts, zones humides, tourbières –, et donc un surcroît d’émissions de gaz à effets de serre.
La durabilité des biocarburants de première génération en question
Dans la révision de la directive sur les énergies renouvelables, entrée en vigueur en décembre 2018, la Commission européenne a donc limité la part de la consommation de biocarburants de première génération pouvant être prise en compte dans le calcul de l’objectif de 10 %. Cette part ne doit pas dépasser 7 % de la consommation finale d’énergie dans le transport ferroviaire et routier à l’échelle nationale.
Quant aux biocarburants présentant un risque élevé d’induire un changement indirect d’affectation des sols (CIAS) et dont la zone de production gagne nettement sur les terres présentant un important stock de carbone, leur part dans le calcul de l’objectif ne pourra plus augmenter à part de 2019 et devra diminuer à partir du 31 décembre 2023, jusqu’à atteindre 0 % le 31 décembre 2030.
L’huile de palme étiquetée non durable
À cette date, les biocarburants à base d’huile de palme ne seront donc plus considérés comme renouvelables selon les critères établis par la Commission, puisque leur culture conduit à la déforestation dans les régions tropicales.
« La décision de déclarer l’huile de palme comme non durable est une véritable avancée, mais ce n’est qu’une victoire partielle puisque l’huile de soja et certaines huiles de palme peuvent encore être étiquetées vertes », nuance Laura Buffet, responsable des carburants propres chez l’ONG Transport & Environment. « Les combustibles du futur ne sont pas basés sur la nourriture, mais sur des déchets, des résidus et des électrons », affirme-t-elle.
Les États-membres et le Parlement européen ont désormais deux mois pour adopter la loi ou y opposer leur veto, sans pouvoir la modifier.