
Bonglet, entreprise active dans le domaine du bâtiment, compte sur la télématique et l’éco-conduite pour réduire les émissions de CO2 de sa flotte. Basée à Lons-le-Saunier (Jura), cette PME s’appuie sur un effectif de 500 personnes (hors intérim). Sa flotte regroupe 500 véhicules en LLD, tous diesel à l’exception d’un utilitaire électrique.
« En 2013, nous avons lancé l’éco-conduite au sein de la flotte, relate Hervé Peutot, directeur achats en charge des questions environnementales chez Bonglet, à l’occasion d’un voyage de presse, le 26 avril 2023. Nous avons pu mettre en place cette initiative grâce à la remontée des données télématiques. » Le partenaire de Bonglet était alors Masternaut, avant que Bonglet n’opte pour Kuantic en 2019. « L’éco-conduite a permis de réduire de 3 % nos consommations en carburant entre 2013 et 2014 », commente Hervé Peutot. La flotte de Bonglet se constitue à 90 % de VUL de service, avec la possibilité de remiser le véhicule chez soi.
Bonglet s’est équipée en télématique dès 2005. Avec le besoin de connaître les heures auxquelles roulaient les véhicules et leur localisation, pour notamment lutter contre le vol. C’est ensuite qu’est née la volonté d’intégrer en plus l’éco-conduite. « Notre premier indicateur d’éco-conduite reste la consommation du véhicule par rapport au nombre de kilomètres parcourus », souligne Hervé Peutot. Les véhicules de Bonglet parcourent en moyenne 34 000 km par an.
Bonglet : des données de flotte en temps réel…
Du côté de Kuantic, les boîtiers de télématique remontent en temps réel différents types de données. Bonglet y accède grâce à un tableau de bord. « Ces informations incluent la géolocalisation, le kilométrage, la consommation, les émissions de CO2, les alertes de maintenance, les alertes déclenchées par l’ordinateur de bord et celles affichées sur le tableau de bord, énumère Samir El Irari, responsable du secteur Grand-Est, Rhône-Alpes et Suisse chez Kuantic.
Toujours selon Samir El Irari, Kuantic et Bonglet travaillent à créer un accès utilisateur pour les conducteurs. Ces derniers pourront ainsi consulter ces informations sur leur smartphone, ainsi que des conseils d’éco-conduite. « Nous allons aussi envoyer, une fois par mois, un e-mail automatique aux conducteurs pour rendre compte de leur comportement sur la route, en nous basant sur ces données télématiques », complète ce responsable. L’un des leviers pour faire adhérer les conducteurs à l’éco-conduite chez Bonglet est la publication d’un podium des « meilleurs » éco-conducteurs. En parallèle, des conversations se tiennent avec les conducteurs aux scores plus faibles.
… et qui alimenteront peut-être une IA
Pour sa part, Stéphane Boutonnet, directeur commercial France de Kuantic, nous confie le développement par le télématicien d’une application qui intégrera un algorithme d’intelligence artificielle (IA). « Cette application est en phase de test par nos commerciaux, indique Stéphane Boutonnet. L’algorithme de machine learning s’entraîne sur les données des conducteurs. Il devrait à terme reconnaître les heures auxquelles le collaborateur utilise son véhicule pour des trajets personnels ou, à l’inverse, professionnels, et donc proposer l’option la plus adéquate au conducteur, au lieu de le laisser renseigner cela manuellement pour chaque trajet. L’objectif reste aussi de simplifier le suivi des frais à rembourser au salarié. »
L’IA devrait donc « s’entraîner » sur les données de chaque flotte où elle sera déployée, les habitudes de roulage et les types d’activités restant différents d’une entreprise à l’autre. Pour Bonglet, « une telle application nous intéresse », affirme Hervé Peutot. Sachant que sur sa dizaine de VP de fonction, Bonglet dispose également de la télématique. Mais la géolocalisation reste désactivée « en mode privé », c’est-à-dire lorsque le collaborateur catégorise son trajet comme un trajet personnel.
La question de l’électrique
Quid de l’électrique chez Bonglet ? « Nous testons depuis deux ans un Kangoo E-Tech afin d’analyser ses performances en termes de temps de charge et d’autonomie, détaille Hervé Peutot. L’idée est de savoir si un tel VUL électrique pourrait être déployé pour certaines de nos activités. Plusieurs de nos collaborateurs l’ont essayé. Finalement, ce véhicule convient à notre responsable SAV qui ne roule pas beaucoup : environ 50 km par jour. » Pour le recharger, le siège de Bonglet dispose d’une borne.
En outre, Bonglet n’a pas encore établi de feuille de route pour l’intégration d’énergies alternatives au diesel. « Avant de nous décider, nous attendons de voir, dans cinq ans, ce que les constructeurs proposeront en termes de nouvelles énergies », avance Hervé Peutot. Qui table sur la construction prochaine d’un bilan carbone global de la PME, qui devrait également l’aider à orienter sa stratégie. « Le fait que notre flotte soit quasiment entièrement constituée de véhicules récents classés Critair’2 nous donne encore quelques années avant leur interdiction dans les ZFE-m environnantes », note Gérald Perreaut, directeur administratif et financier de Bonglet. Pour ce DAF, l’autonomie des véhicules utilitaires électriques, jugée insuffisante, demeure un frein.
Enfin, précisons qu’en plus de son siège à Lons-le-Saunier, Bonglet dispose de 17 agences réparties dans l’Est de la France. Bonglet réalise un chiffre d’affaires de 85 millions d’euros. Avec sa douzaine de filiales, cette PME comptabilise au total 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, un parc de 700 véhicules et un effectif de 800 personnes.