Au début de l’électrification, les flottes ont parfois installé des bornes non connectées, avant de se rendre compte de la nécessité de remonter les données du matériel pour piloter la recharge. De leur côté, les fabricants adaptent leurs produits aux derniers standards de communication logicielle afin de faciliter la gestion des bornes par les opérateurs.
Wallbox a sorti, le 3 juillet, Orion, une borne d’une puissance allant jusqu’à 22 kW en courant alternatif (AC) pour les flottes. Caractéristiques : prise T2S, 4G fournie par défaut pour une durée de deux ans, compatible avec les connexions Wi-Fi, Bluetooth, Ethernet, protocole OCPP 2.0.1 et norme ISO 15018 pour le Plug & Charge.
Outre la partie matérielle (hardware), les transformations des bornes de recharge passent aussi par la partie logicielle (software), notamment afin que ces bornes soient communicantes. « Nous développons des technologies en fonction des retours utilisateurs et de l’expérience acquise. Les normes et protocoles de communication évoluent rapidement sur le marché, avec des standardisations différentes selon les territoires. Nous nous alignons sur les normes européennes, ce qui nous amène à mettre à jour nos produits et nos logiciels. Par exemple, nous avons sorti une borne en 2023, qui n’est pas encore adaptée au marché français. En effet, elle...
Outre la partie matérielle (hardware), les transformations des bornes de recharge passent aussi par la partie logicielle (software), notamment afin que ces bornes soient communicantes. « Nous développons des technologies en fonction des retours utilisateurs et de l’expérience acquise. Les normes et protocoles de communication évoluent rapidement sur le marché, avec des standardisations différentes selon les territoires. Nous nous alignons sur les normes européennes, ce qui nous amène à mettre à jour nos produits et nos logiciels. Par exemple, nous avons sorti une borne en 2023, qui n’est pas encore adaptée au marché français. En effet, elle n’est pas encore munie d’une prise T2S (prise avec obturateur), indispensable dans l’Hexagone, et le sera début 2024 », expose Souleymane Cissé, directeur France de Wallbox.
Une histoire d’OCPP…
Les bornes, du fait de leur connectivité, demandent en effet à mettre à jour régulièrement leurs nombreuses fonctionnalités. Et ce, d’autant plus dans un contexte d’évolution du protocole OCPP, pour Open Charge Point Protocol, mis au point par l’Open Charge Alliance, un consortium mondial d’acteurs de la recharge qui certifie que les produits sont bien conformes à un protocole donné.
Littéralement, ce « protocole de point de charge ouvert » permet de faire communiquer un logiciel de gestion et une borne. Dernière version de ce protocole : l’OCPP 2.0.1. Des fonctionnalités ont été améliorées dans l’OCPP 2.0.1 par rapport à l’actuel standard OCPP 1.6. Par exemple, cette nouvelle version améliore la gestion des transactions, ajoute des mises à jour sécurisées et des fonctionnalités de recharge intelligente, et prend en charge la norme ISO 15118. « Notre borne Orion est compatible avec les Wi-Fi, Bluetooth, Ethernet. La data 4G est comprise par défaut pour deux ans. Cette borne est aussi compatible avec l’OCPP 2.0.1 et l’ISO 15018 pour le Plug & Charge », illustre ainsi Souleymane Cissé.
Pour sa part, cette norme ISO 15118 enrichit la communication entre le véhicule et la borne. Et comme évoqué par Souleymane Cissé, elle est notamment exigée pour le fonctionnement du Plug & Charge. Pour rappel, le Plug & Charge est un système qui lance la recharge par simple branchement de la prise du véhicule à la borne grâce à une identification automatique du contrat de services de l’utilisateur.L’ISO 15118 est aussi nécessaire à la gestion intelligente de la recharge (smart charging) ainsi que pour les technologies de recharge bidirectionnelle comme le vehicle-to-home (réinjection de l’énergie de la batterie dans la maison), le vehicle-to-building (au bâtiment) ou le vehicle-to-grid (au réseau).
Mobilize, filiale du Groupe Renault, va lancer sur le marché français d’ici septembre la Powerbox, une borne vehicle-to-grid (V2G) en AC en 7,4, 11 ou 22 kW à destination des particuliers.
… et d’ISO 15118
L’ISO 15118 assure enfin une meilleure prévention de la cybercriminalité. En effet, comme avec tout matériel connecté, les fabricants se doivent de protéger les données des bornes de piratages potentiels. « Pour rassurer les clients face aux cyberattaques, chez Wallbox, la borne s’équipe d’une technologie d’anti-sabotage novatrice, similaire au fonctionnement du mode sentinelle des Tesla, avance Souleymane Cissé. En outre, si la borne est déconnectée, elle peut garder en mémoire les informations pendant 72 heures. Une fois reconnectée au réseau et à internet, elle communique alors les informations de la tentative de sabotage. Bien évidemment, toutes les données de nos bornes sont cryptées avec un décodage spécifique. »
De façon générale, les fabricants misent sur leurs propres équipes pour faire évoluer les fonctionnalités de leurs produits. « Sur la partie logicielle, nos collaborateurs ont développé les bornes en interne avec notre bureau d’études. Ils sont donc capables de réaliser des mises à jour pour obtenir de nouvelles fonctionnalités sur nos produits, comme avec un téléphone. Cette année, notre nouvelle gamme de bornes de 30 à 360 kW de puissance intégrera ainsi les dernières fonctionnalités liées à l’ISO 15118, au Plug & Charge et à l’OCPP 2.0.1. », avance Alexandre Borgoltz, directeur général du Groupe DBT.
Assurer l’interopérabilité…
Du fait des multiples matériels et logiciels disponibles sur le marché, il arrive parfois qu’une borne ne puisse pas communiquer avec un logiciel de gestion car ils ne partagent pas le même protocole. Comme dit précédemment, cette standardisation des modes de communication entre les bornes (de fabricants) et les logiciels (d’opérateurs) vise à rendre leurs matériels interopérables. Une vision partagée par le fabricant de bornes Anyos. « L’avantage de réaliser nous-mêmes nos développements informatiques et électroniques est de maîtriser toute la chaîne. Mais nous n’imposons pas aux clients de nous choisir comme opérateur et restons complètement interopérables. Nous travaillons déjà avec plusieurs opérateurs différents qui ont certifié nos bornes. Les bornes que nous installons communiquent avec le standard du marché, l’OCPP 1.6, et nous nous préparons à l’OCPP 2.0.1 afin d’apporter de nouvelles fonctionnalités telles que le Plug & Charge », détaille Aurélien Michel-Vioux, chief technology officer pour Anyos.
… et faciliter l’exploitation
Du fait de leur activité, les fabricants n’ont pas vocation à piloter les bornes. Une tâche plutôt réservée aux opérateurs, comme l’explique Alexandre Borgoltz pour le Groupe DBT : « Concernant la partie exploitation, nous pouvons éteindre la borne, la relancer à distance, piloter la charge et appliquer une puissance maximale, mais ce sont plutôt les opérateurs qui s’en chargent. Nous vendons les infrastructures à des opérateurs qui ont déjà leur logiciel de supervision. Nous sommes compatibles avec une cinquantaine de ces logiciels. Nos clients ont généralement leur logiciel avec lequel nous nous interfaçons pour la partie commerciale. »
L’intérêt de la remontée de données liées aux bornes reste de détecter les anomalies et de dépanner la borne à distance lorsque cela est possible. « Pour la partie maintenance technique, nous avons aussi notre propre canal de communication. Nous pouvons ainsi visualiser en temps réel toutes les bornes et obtenir un historique complet des événements qui se sont déroulés durant la vie d’une borne (réalisations de mises à jour, redémarrages à distance, changements de configuration, etc.). Cela garantit notre fiabilité lorsqu’une borne tombe en panne. Nous pouvons en effet résoudre le dysfonctionnement à distance dans quasiment 80 % des cas », souligne Alexandre Borgoltz.
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