
Le marché de la recharge ne cesse de multiplier les produits. Ainsi, le fabricant Wallbox a récemment lancé deux bornes : Supernova et Orion. « Supernova est un “super-chargeur” en DC (courant continu) modulaire, de 30 à 150 kW de puissance, pour une recharge rapide. Il se destine donc à une installation là où les besoins sont partagés, comme dans le commerce de détail, les parkings publics et les lieux de travail, expose Souleymane Cissé, directeur France de Wallbox. De son côté, la borne Orion en 22 kW en AC (courant alternatif) cible aussi le commerce de détail et les lieux de travail, ainsi que les flottes », complète Souleymane Cissé.
...Le marché de la recharge ne cesse de multiplier les produits. Ainsi, le fabricant Wallbox a récemment lancé deux bornes : Supernova et Orion. « Supernova est un “super-chargeur” en DC (courant continu) modulaire, de 30 à 150 kW de puissance, pour une recharge rapide. Il se destine donc à une installation là où les besoins sont partagés, comme dans le commerce de détail, les parkings publics et les lieux de travail, expose Souleymane Cissé, directeur France de Wallbox. De son côté, la borne Orion en 22 kW en AC (courant alternatif) cible aussi le commerce de détail et les lieux de travail, ainsi que les flottes », complète Souleymane Cissé.
Des offres plus lisibles
Pour sa part, le Groupe DBT, qui conçoit, fabrique et commercialise des bornes pour les entreprises et les collectivités avec sa marque DBT-CEV (Charging Electric Vehicle), va sortir une nouvelle gamme de bornes. « Nous avons une gamme en recharge lente, normale et accélérée en AC (3,4, 7,4, 11 et 22 kW), et une gamme en recharge rapide en DC (25, 50, 100, 150 kW). Notre nouvelle gamme de 30 à 360 kW les regroupe, et nous élargissons notre marché en ciblant les autoroutes et le secteur poids lourds », avance Alexandre Borgoltz, directeur général du Groupe DBT.
Cette année, le fabricant EVBox a aussi dévoilé sa Troniq High Power avec jusqu’à 400 kW de puissance, « soit 100 km d’autonomie récupérés en trois minutes ». Comme avec sa prédécesseure Modular, EVBox a conçu la Troniq High Power de façon à ce qu’elle soit « modulaire, flexible et évolutive » pour les entreprises. Cette borne comporte ainsi jusqu’à dix modules de 40 kW, contre 30 kW pour la Modular. Elle peut donc être fournie avec plusieurs options de puissance de sortie : 320, 360 ou 400 kW. Les premières livraisons arriveront en septembre prochain.
Des bornes simples à utiliser
Le fabricant e-Totem va, quant à lui, adapter sa gamme DC. « Nous allons modifier notre borne e-Fast qui plafonne à 250 kW afin d’atteindre 400 kW d’ici 2024, à destination des centres commerciaux, flottes de poids lourds et autoroutes. Nous pourrons ainsi ajouter des modules dans l’armoire de puissance de l’e-Fast afin d’augmenter la puissance jusqu’à 400 kW en fonction du besoin du client », expose Alexandre Enes, responsable R&D technique d’e-Totem.
e-Totem va aussi sortir sa nouvelle e-Wallbox en AC en septembre, à destination des copropriétés et des flottes. « C’est une borne simple à installer et à utiliser. Elle s’équipe d’une prise T2S, d’un lecteur de carte RFID (nécessaire pour lire une carte de recharge) et d’un écran pour gérer la puissance des bornes avec un système de smart charging (recharge intelligente). À côté, nous installons une armoire destinée à recevoir toutes les protections électriques pour le PDL (point de livraison électrique). Nous pouvons installer jusqu’à seize bornes e-Wallbox en station », détaille Alexandre Enes. Installateur et opérateur, et désormais fabricant, Anyos commercialise depuis février la borne Any S en AC fabriquée en France. « Any S est la seule borne dont on peut changer l’intégralité des composants électroniques et électriques en moins de cinq minutes », avance Aurélien Michel-Vioux, chief technology officer d’Anyos. Anyos a en effet conçu son produit de façon à anticiper l’agrandissement d’un parc de bornes. « L’évolutivité d’Any S permet de faire évoluer les nombres de points de charge sans travaux », argumente Aurélien Michel-Vioux. En rappelant que les travaux d’installation coûtent souvent plus cher que les bornes elles-mêmes.

Éviter les surcoûts
Autre atout de cette borne Any S mis en avant par Aurélien Michel-Vioux : « Aujourd’hui, aucun fabricant ne propose de bornes AC avec trois points de charge (3 x 22 kW) sur un seul totem ; le maximum reste deux points de charge. Or, multiplier les points de charge sur une borne limite l’empreinte au sol, avec une incidence directe sur le nombre de massifs béton à installer. Avec un troisième point de charge sur l’Any S, par rapport à des bornes traditionnelles, nous réduisons donc le coût de 20 % pour le client et l’impact écologique », souligne Aurélien Michel-Vioux.
Autre piste pour éviter les surcoûts : en vue de faciliter l’installation pour ses clients, la borne Orion de Wallbox se veut « compatible avec les deux types d’installation électrique, en courant monophasé ou en triphasé. Ce qui évite au client d’acheter une référence pour le monophasé et l’autre pour le triphasé, ou de changer la borne dans le cas d’un changement d’installation. À domicile, la maison d’un collaborateur est généralement équipée en courant monophasé car on consomme peu d’énergie. C’est aussi vrai pour certaines TPE ou PME. Tandis que d’autres entreprises ont besoin d’être équipées en triphasé (pour trois phases donc plus de câblage), ce qui suppose plus de puissance et un coût d’abonnement électrique plus conséquent », souligne Souleymane Cissé pour Wallbox.
Si les flottes installent principalement des parcs de bornes de recharge lente ou accélérée, certaines optent pour quelques bornes rapides afin de répondre à des besoins ponctuels. « Dans ce cadre, Supernova convient aussi pour un usage des flottes, en cas de surcharge de la demande sur les chargeurs en AC, avance Souleymane Cissé pour Wallbox. L’idée reste d’avoir de la complémentarité en termes de besoins et d’offres. Par exemple, Supernova est pertinente pour une société avec des techniciens qui roulent en électrique en journée et rentrent à la même heure le soir pour recharger. Ceux qui ont besoin de repartir rapidement avec leur véhicule de service pourront ainsi se recharger sur les bornes DC. » Rappelons que la Supernova offre de 30 à 150 kW de puissance en DC.
Des bornes plus puissantes…
Les fabricants travaillent de fait sur des bornes plus puissantes pour recharger plus vite. Au sein du Groupe DBT, la sortie de la nouvelle gamme de DBT-CEV allant de 30 à 360 kW « est liée à une évolution technologique, illustre Alexandre Borgoltz. Concrètement, pour recharger plus rapidement, nous avons besoin d’une borne plus puissante. Et le “moteur de la recharge”, ce sont les unités de conversion d’énergie qui sont en train d’accroître la densité énergétique. Avec notre nouvelle gamme, nous fabriquons ainsi des bornes beaucoup plus puissantes, tout en divisant par deux le volume par rapport à nos précédents modèles à puissance équivalente. Nous allons aussi passer d’une tension de charge de 500 à 1 000 V afin de recharger plus rapidement », poursuit Alexandre Borgoltz.
… pour recharger plus vite
Mais recharger plus vite peut générer un surcoût pour les entreprises et les collectivités. « Pour le réseau de recharge francilien Métropolis, nous avons développé l’e-City en AC : une petite borne avec un ou deux points de charge allant jusqu’à 22 kW. Nous pouvons installer jusqu’à dix bornes de recharge e-City en station. Sur cette borne, le smart charging interactif sera vraiment fonctionnel en 2023. L’utilisateur pourra alors choisir de recharger soit en monophasé, soit en triphasé. Le conducteur paiera moins cher en monophasé mais cela allongera le temps de charge. À l’inverse, il paiera plus cher avec 22 kW en triphasé », informe Alexandre Enes pour e-Totem.
« La sélection de la puissance de charge (éco, normal, boost) se fera sur le totem de service de l’e-City. En mode éco, l’utilisateur ne sera pas prioritaire pour la recharge et la puissance sera diminuée. En boost, la recharge s’effectuera en 22 kW, mais à un tarif plus élevé. Ce système est déjà en service sur les bornes de Métropolis qui détermine les prix. Nous avons appliqué le même fonctionnement sur nos bornes DC », conclut Alexandre Enes.
Du pilotage
Installées en station, les bornes doivent aussi être pilotées afin de réguler l’énergie entre elles en fonction des puissances appelées par les véhicules. C’est vrai avec la nouvelle borne Orion de Wallbox. « Le compteur MID intégré à la borne permet une mesure précise de la consommation d’énergie. Il est associé à notre module Power Boost capable de partager l’énergie entre 100 chargeurs. En parallèle, un logiciel sert d’interface pour piloter l’installation à distance. Avec ce système, les bornes communiquent entre elles afin de s’adapter à la puissance demandée par les véhicules et d’assurer leur recharge simultanée », explique Souleymane Cissé pour Wallbox.
D’ici fin 2023, EVBox va de son côté lancer sa EVBox Liviqo, une borne disponible en AC en 7,4, 11 ou 22 kW, avec une recharge moyenne de 120 km en une heure en 22 kW. Cette Liviqo sera livrée avec un câble fixe ou une prise T2S murale ou sur pied. « Et elle sera capable d’équilibrer l’énergie pour une station allant jusqu’à 100 bornes », expose le fabricant.

Le choix de l’AC et du DC…
Autre évolution du côté des bornes, la question de l’AC et du DC. Pour rappel, la batterie d’un véhicule doit être alimentée en courant continu (DC). Or, le courant provenant du réseau est généralement en courant alternatif (AC). Pour faciliter les usages des flottes, les fabricants se penchent donc sur la conception de bornes AC/DC, avec une conversion AC/DC qui s’effectue soit dans le chargeur embarqué du véhicule, soit au sein d’un convertisseur présent dans la borne.
« Les flottes nous demandent de plus en plus de changer les e-Premium AC 22 kW existantes par des e-Premium AC/DC en 22/25 kW. Il s’agit d’une borne e-Premium classique en AC avec toutes les options, à laquelle nous avons greffé une partie en DC. Nous pouvons en effet soit greffer la partie DC, soit changer intégralement la borne. Concrètement, l’e-Premium AC/DC 22/25 kW possède deux points de charge simultanés : l’un à gauche avec une prise T2S en AC en 22 kW, l’autre à droite avec une prise Combo CCS ou CHAdeMO en DC en 25 kW. Cette e-Premium comprend aussi un PDL (point de livraison électrique) intégré pour l’installation en voirie », expose Alexandre Enes pour e-Totem.
… avec une communication facilitée
Wallbox a aussi fait en sorte que ses bornes AC et DC communiquent entre elles. « Orion permet de faire du “Dynamic Power Sharing”, avance ainsi Souleymane Cissé. Imaginons que plusieurs véhicules d’une entreprise arrivent en même temps pour se recharger dans un parc de trois bornes Orion et une Supernova. Les protocoles de communication et l’intelligence embarquée dans ces bornes, associés à notre logiciel de supervision MyWall-box, adapteront l’énergie entre chaque borne et chaque voiture – ce que nous ne pouvions jusqu’alors réaliser qu’entre des bornes AC. La possibilité de communiquer entre ces deux produits Orion et Supernova change la donne car nos clients ont généralement des installations multiproduits en AC et DC, notamment pour les parkings dans le commerce de détail. Cela facilite la rotation de la recharge et optimise la rentabilité des bornes », avance Souleymane Cissé.
« Nous allons commercialiser un autre produit en 2023, soit une borne murale avec un point de charge en AC, adaptée à des petites installations ou à des copropriétés. Et pour l’an prochain, nous travaillons sur une potentielle évolution de l’Any S. Nous souhaitons faire évoluer notre innovation afin d’obtenir une borne DC avec les mêmes caractéristiques au niveau de la façade », anticipe pour sa part Aurélien Michel-Vioux pour Anyos.
Dossier - Bornes de recharge : modulaires et plus puissantes…
- Bornes de recharge : modulaires et plus puissantes…
- Bornes de recharge : …made in France…
- Bornes de recharge : … et communicantes