
À moins de trois mois de l’instauration du Brexit, l’absence d’accord frontalier atterre autant les transporteurs routiers de l’Union Européenne que leurs homologues britanniques. Au centre de leur inquiétude : la paralysie des 2,3 millions de camions qui assurent les échanges annuels entre l’UE et le Royaume-Uni.
Brexit : un courrier des transporteurs routiers
Le 28 septembre dernier, 33 organisations professionnelles du transport routier européen, dont la FNTR (Fédération nationale du transport routier) pour la France et la Logistiks UK pour le Royaume-Uni, ont adressé un courrier commun aux négociateurs Michel Barnier, Boris Johnson et David Frost. Leur objectif : la signature d’« un accord mutuel entre l’UE et le Royaume-Uni, fondé sur la reconnaissance réciproque des normes, des compétences et des certificats afin de prévoir des garanties adéquates en termes de concurrence loyale, de performance environnementale, de sécurité routière et de conditions de travail pour les conducteurs. »

Jetfreeze gère la crise
Jetfreeze livre quotidiennement des produits réfrigérés aux acteurs de la restauration hors domicile au Royaume-Uni, en France et en Irlande avec ses propres camions. Ce transporteur français a ouvert une cellule de crise pour résoudre chacun des problèmes potentiels liés à cette situation.
Pour accélérer les formalités douanières, Jetfreeze a dématérialisé ses déclarations en douane et prévoit d’utiliser la lettre de voiture (CMR) numérisée dès septembre 2021 (voir notre brève sur l’e-CMR). Ses expéditions vers l’Irlande continueront de passer par Douvres et Bristol sous le régime du transit international routier (TIR) pour livrer en Jour A/Jour B. En cas de problème, le transporteur basculera ses transports sur le service maritime roulier Cherbourg-Dublin, malgré un délai de transport rallongé de 24 heures.

Quatre plates-formes relais de stockage
Pour le dédouanement des marchandises, le transporteur a noué des accords avec des transitaires britanniques à Calais et à Douvres. Pour pallier aux embouteillages frontaliers dus à la douane, Jetfreeze a prévu quatre plates-formes frigorifiques de stockage de relais : à Rungis et Boulogne en France, à Douvres et Paddock-Wood au Royaume-Uni. Le transporteur a aussi suspendu ses projets commerciaux au Royaume-Uni : « À cause des droits de douane, certains clients cesseront d’importer, commente Philippe Deliège, directeur de Jetfreeze. Mais d’autres entreprises les remplaceront et nous serons réactifs pour leur proposer nos services. »
Notre précédente brève sur Jetfreeze
