Canon France : Une réflexion globale sur la flotte

Sinistralité, meilleure adaptation du parc aux utilisateurs, développement durable : Avec 750 véhicules à la route en France, Canon actionne tous les leviers pour réduire son TCO.
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Canon France : Une réflexion globale sur la flotte

Le spécialiste des imprimantes, scanners, photocopieurs et autres solutions d’imagerie de pointe mène depuis plusieurs années une démarche développement durable pour la gestion de son parc. « Nous sommes certifiés ISO 14001, la norme internationale de gestion de l’environnement, ce qui nous oblige à certains engagements, rappelle Patricia Mays, directrice des achats. Chaque année, le siège propose aux quinze filiales implantées en France les évolutions de la car policy en fonction de l’environnement économique et fiscal. »

Depuis 2006, aucun véhicule n’a de motorisation supérieure à 140 g d’émissions de CO2, y compris les véhicules de direction et les véhicules utilitaires qui composent 80 % de la flotte. « Canon France est en avance sur le reste de l’Europe qui a fixé une limite à 160 g, tandis que pour les utilitaires, nous ne sommes soumis à aucune obligation d’émissions », souligne la responsable. Autre orientation voulue par la filiale française : le choix des utilitaires employés par une population de techniciens pour leurs tournées de dépannage répond à des considérations de confort de travail : ils doivent être ergonomiques et suffisamment grands, avec des portes latérales coulissantes et des portes arrière vitrées.

Une démarche achats Européenne

L’appel d’offres, négocié à l’échelle européenne puis décliné pays par pays, a retenu deux loueurs (ALD et GE Capital) ; chaque pays travaille ensuite avec un seul opérateur. Pour la France, c’est GE Capital qui gère le marché. Même chose pour les constructeurs, avec trois marques référencées en Europe (Renault, VAG et Ford) et deux retenues dans chaque pays (Renault et VAG en France). Techniciens et commerciaux roulent en VU, tandis que les commerciaux plus confirmés et les chefs de vente bénéficient d’une Clio s’ils parcourent moins de 15 000 km par an, d’une Mégane ou d’une Golf au-dessus de 15 000 km/an. Les durées de contrat sont actuellement de 36 mois et 100 000 km, même si des prolongations ont été opérées pour enrayer l’effondrement du marché VO dès la fin du dernier trimestre 2008.

En partenariat avec GE Capital, Patricia Mays souhaite améliorer deux points dans la gestion de son parc, dont l’un impacte directement son TCO. « J’ai clairement un souci avec la sinistralité. Non que le nombre de sinistres augmente – il est au contraire régulier –, mais les montants en valeur absolue s’accroissent et nous notons aussi une progression du poste carrosserie », analyse-t-elle. Cette sinistralité a des conséquences directes sur la politique d’assurance de Canon France en termes de primes et de montants des franchises. Au total, le poste assurance pèse entre 10 et 15 % du coût d’usage du parc.

Bien décidée à prendre le taureau par les cornes, Patricia Mays a sollicité GE Capital pour mettre en place des formations à l’éco-conduite susceptibles d’avoir un impact sur la consommation de carburant, l’usure des pneumatiques et, bien sûr, la sinistralité. L’ancien pilote de rallyes Bernard Darniche est venu présenter son programme et le processus est en cours de lancement. « Ces stages sur simulateurs et sur sites pourraient se dérouler sur une demi-journée et à raison de six personnes, ce qui gênerait le moins les tournées de dépannage des techniciens, explique la directrice des achats. Nous aimerions commencer par les conducteurs ayant le plus grand nombre de sinistres, mais l’objectif reste, à terme, de faire passer tout le monde, en liaison avec les n + 1 ».

Impliquer les utilisateurs avec l’éco-conduite

Une action est aussi menée sur les coûts de restitution des véhicules, soit 1 200 euros en moyenne par VU. « Le collaborateur concerné, ainsi que ses n + 1 et n + 2, reçoivent désormais copie de la facture de remise en état en fin de contrat. C’est une première étape. Plus le conducteur s’appropriera le véhicule, plus il en prendra soin et plus la sinistralité reculera », observe la directrice des achats.

Un second dossier occupe Canon France : celui du vieillissement de la population de ses techniciens, avec une moyenne d’âge autour de 48-50 ans. « Il s’agit d’anticiper cette évolution, en proposant des véhicules dotés de boîtes automatiques. Il y aurait alors moins de sinistralité et un meilleur confort de conduite », assure Patricia Mays qui évalue entre 150 et 200 le nombre de VU nécessaires. La difficulté, c’est de trouver les modèles répondant à cet objectif, tout en respectant le cahier des charges de l’appel d’offres européen. GE Capital est donc invité à accompagner Canon France dans sa recherche. A noter qu’un modèle a été identifié chez Citroën, mais le constructeur n’est pas référencé dans l’appel d’offres. Affaire à suivre.

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