Captives : la croissance de la LLD se poursuit

Selon le Sesamlld (ex SNLVLD), sur 2 534 607 véhicules de moins de 3,5 t immatriculés en France en 2018, 562 646 l’ont été en LLD, soit une hausse de 1,86 % en volume par rapport à 2017 sur un marché global en croissance de 2,89 %. Là encore, l’effet du WLTP s’est fait sentir avec un pic d’immatriculations entre août et octobre, et des portefeuilles de commandes en LLD décalés pour des immatriculations au premier semestre 2019.

Chez les constructeurs, l’intérêt croissant des entreprises pour la LLD se traduit au travers des volumes immatriculés auprès des loueurs longue durée et via les captives en 2018. Au sein du Groupe Renault, sur 226 000 VP et VU immatriculés sur le marché entreprises hors LCD, quasiment tous l’ont été en LLD. « Nous avons financé un véhicule sur deux avec Diac Location », précise Philippe Quétaud, directeur des ventes spéciales du Groupe Renault et directeur général de Renault Parc Entreprises.

La LLD toujours porteuse auprès des flottes

« Nous avons eu une très forte poussée de la LLD sur les VP, à + 24 % par rapport à 2017, avec à peu près 72 % de LLD et 28 % d’achat », témoigne Fabrice Giacoletti, directeur des ventes sociétés de Ford France. 70 % des volumes ont été réalisés par la captive Ford Lease. « La situation est inversée sur la partie VU avec 78 % d’achat et 22 % de LLD (+ 5 %). Au total, VP et VU confondus, l’achat a gagné 2 % et la LLD 13 % en 2018 par rapport à 2017 », poursuit Fabrice Giacoletti.

La tendance se veut semblable sur le marché premium : « Jaguar Land Rover a crû de 3 % entre 2017 et 2018, avec + 13 % pour la LLD, indique Marc Schlumberger, directeur des ventes corporate de Jaguar Land Rover France. Jaguar a enregistré 968 immatriculations en LLD et 452 immatriculations en ventes sociétés, soit + 46 % et + 1 % par rapport à 2017. Land Rover a immatriculé 1 636 unités en LLD et 1 257 unités en ventes sociétés, en baisse de 1 % et 12 %. »

Chez Mercedes-Benz, les ventes de VP ont aussi été portées par la croissance du canal LLD avec environ 7 200 immatriculations sur un total de 7 500 ventes entreprises. « La part de LLD est un peu plus relative chez Smart mais nous avons immatriculé 605 voitures, soit + 102,3 % par rapport à 2017 », constate Pierre-Édouard Appeyroux, responsable ventes sociétés de Mercedes-Benz France. Lexus a aussi affiché une forte proportion de LLD, avec une part de 55 % sur un total de 2 150 commandes à sociétés en 2018. « Nos captives Toyota Lease et Lexus Lease ont réalisé 50 % des ventes en LLD des deux marques, le reste ayant été vendu à des loueurs longue durée », complète Xavier Riva, directeur de Lexus France.

Le premium en location longue durée

« En LLD, nous avons progressé de 23 % en 2018 par rapport à 2017, à 5 770 immatriculations, avance de son côté Nathalie Davenne, responsable des ventes sociétés de Volvo. Nous avons notamment enregistré 3 200 commandes avec la captive, soit + 51 % comparé à 2017, et + 26 % en LLD multimarques. Enfin, nous avons immatriculé 1 569 voitures en company fleet, en recul de 1 %. »

Sur 22 502 immatriculations à entreprises en 2018, le groupe BMW-Mini a pour sa part enregistré 13 772 immatriculations à loueurs contre 8 730 à sociétés. « BMW a généré 11 788 immatriculations à loueurs et 5 210 à sociétés, tandis que Mini a vendu 1 984 unités à loueurs et 3 520 à sociétés », détaille Aymeric Scheidecker, directeur des ventes entreprises.

Et les constructeurs comptent faire mieux en 2019. Alors que le canal LLD s’est renforcé chez Kia avec 1 997 unités immatriculées en 2018, contre 1 437 en 2017 (+ 39 %) et 939 en 2016, la marque prévoit de renforcer ses équipes et d’accroître son support de financement pour les ventes aux entreprises. « Nous allons aussi créer un poste en 2019 de spécialiste valeur résiduelle et TCO, en charge du pilotage des VR avec les loueurs longue durée, et des offres de financement », annonce Guillaume de Boudemange, responsable des opérations commerciales de Kia.

Des ambitions élevées pour 2019

Toyota a enregistré 11 000 locations longue durée en 2018, soit + 50 % par rapport à 2017. « Le reste a été effectué majoritairement en LOA, avec seulement 1 % de ventes au comptant », note Arnaud Martinet, directeur-adjoint ventes sociétés et véhicules d’occasion. La marque ambitionne d’atteindre 31 000 commandes sociétés en 2019, soit + 8-9 % par rapport à 2018, dont 13 000 ventes en LLD (+ 20 %). « La stratégie consiste à capitaliser sur le renforcement des ventes sur le canal LLD, entre autres via la captive, et sur toutes les nouveautés produits », confie Arnaud Martinet.

Chez Volkswagen, la LLD a affiché une croissance d’un peu plus de 17 % sur le segment VP l’an passé. « Avec les VU, la LLD via la captive concerne une vente sur deux, contre 38 % en 2017, informe Julien Bessière, directeur des ventes de Volkswagen VU. Cette augmentation ne s’est pas faite au détriment du crédit-bail mais plutôt par rapport aux autres modes de financement tel le crédit classique. » En conséquence, Volkswagen VU mettra en avant son offre existante de financement tout intégré CarePort en 2019. « Nous avons aussi désormais la possibilité de proposer en option l’extension de garantie, ajoute Julien Bessière. Enfin, nous commercialiserons courant 2019 des offres packagées avec contrat d’entretien. »

À l’inverse, sur 886 ventes sociétés en 2018, Mitsubishi a fait très peu de LLD en raison de la dénonciation du contrat avec son partenaire loueur : « Nous avons immatriculé un peu moins de 70 voitures via la marque blanche M-Lease en 2018 », rappelle Patrick Gourvennec, président de Mitsubishi Motors France. Mais le groupe pourra compter sur sa marque blanche Mitsubishi Motors Lease en 2019, qui s’appuie sur la structure P-Lease en collaboration avec LeasePlan.

Des captives toujours très actives

Hyundai a pour sa part reconduit en 2018 son partenariat avec la BNP et Arval pour l’offre de LLD. « Nous allons aussi continuer à nous appuyer sur la captive pour développer les ventes, avec des campagnes régulières de communication », déclare Dominique Gobin, directeur ventes flottes et véhicules d’occasion. « Le déploiement de nouveaux produits financiers avec la captive Nissan Finance RCI constitue un véritable axe de développement », complète également Arnaud Charpentier, directeur des ventes de Nissan France.

Pour sa part, Suzuki a un accord depuis trois ans avec ALD Automotive en marque blanche et veut doubler les ventes de sa captive Suzuki Lease en 2019, afin d’immatriculer entre 750 et 800 véhicules. Enfin, Lexus prévoit d’aller chercher 3 000 commandes à sociétés en 2019, soit 38 % des volumes globaux, en augmentant la quote-part de LLD à 60 %, soit une hausse de 25 % par rapport à 2018.