
Chez France Télévisions, l’heure est à la diminution des budgets, y compris sur la flotte. « La situation financière est chamboulée par la nécessité de maîtriser nos dépenses dans l’urgence, indique Guillaume Saint-Sernin, le responsable des moyens généraux de proximité de l’entreprise d’audiovisuel. La loi garantissant à France Télévisions une ressource pérenne de 450 millions d’euros par an est fortement “rabotée“, et soudainement ! »
Ce chiffre de 450 millions d’euros correspond à l’estimation de la perte des revenus publicitaires entre 20 h 00 et 6 h 00 sur l’ensemble du bouquet proposé. Autre ombre au tableau du côté du budget...
Chez France Télévisions, l’heure est à la diminution des budgets, y compris sur la flotte. « La situation financière est chamboulée par la nécessité de maîtriser nos dépenses dans l’urgence, indique Guillaume Saint-Sernin, le responsable des moyens généraux de proximité de l’entreprise d’audiovisuel. La loi garantissant à France Télévisions une ressource pérenne de 450 millions d’euros par an est fortement “rabotée“, et soudainement ! »
Ce chiffre de 450 millions d’euros correspond à l’estimation de la perte des revenus publicitaires entre 20 h 00 et 6 h 00 sur l’ensemble du bouquet proposé. Autre ombre au tableau du côté du budget : « Les rentrées publicitaires sont bien loin de notre objectif, ce qui crée un manque à gagner de presque 200 millions d’euros par an sur 2013 », complète Guillaume Saint-Sernin.
Chez France Télévisions, la flotte au régime sec
200 millions d’euros, c’est aussi le chiffre des économies que France Télévisions doit réaliser cette année. « Un effort de 5 % de réduction du coût global du parc automobile engendrerait aux environs de 2 millions d’économies », estime Guillaume Saint-Sernin. Si le responsable n’exclut pas de restreindre la taille du parc, c’est surtout grâce au travail sur le TCO qu’il espère baisser les coûts des 1 215 véhicules.
Dans cette démarche, Guillaume Saint-Sernin dispose d’un atout : les initiatives pour limiter le TCO mais aussi le CO2 ne sont pas contrariées par l’attachement des salariés au prestige de leurs véhicules. De fait, les voitures ne sont pas considérées comme des éléments déterminants de valorisation de la position hiérarchique dans l’entreprise. « Cet aspect n’est pas aussi développé qu’ailleurs, pointe Guillaume Saint-Sernin. Le pouvoir d’attractivité des talents chez France Télévisions repose plus sur l’intérêt, l’autonomie et le contenu du poste occupé. » Pas question pour autant de négliger la car policy : « Nous proposons simplement des gammes “affaires“ des constructeurs, souvent bien ficelées en termes financiers et environnementaux », conclut le responsable.
Pour sa flotte, AST a renoncé au mono-produit
Chez AST, groupe de BTP qui couvre à la fois les activités de constructeur, promoteur et d’aménageur de maisons individuelles, l’heure n’est pas à la rigueur, bien au contraire. La flotte réunit environ 250 véhicules, dont plus de la moitié destinée à une population de commerciaux. Le parc est en location longue durée, sur 36 mois le plus souvent, renouvelé en partie annuellement. « Cette année, nous en changeons près de la moitié pour répondre à un fort développement », observe Hocine Akli, le responsable du parc.
Intégré courant 2012 dans la société, le gestionnaire a impulsé une nouvelle direction à la car policy. L’entreprise travaillait jusqu’ici en « mono-produit » Ford pour un véhicule unique dans chacun des trois segments de la flotte. « Je suis arrivé avec l’idée que le mono-produit n’est pas forcément vertueux. Si l’on se trompe dans le choix du modèle, les collaborateurs ne sont pas satisfaits et il est compliqué d’en sortir. Il est nécessaire d’ouvrir la car policy et d’avoir le choix de deux ou trois produits. »
Cet élargissement a eu des répercussions positives sur les salariés. « Je pense que l’on ne va plus entendre de plaintes sur les modèles. Nous commençons à recevoir dans les concessions les premiers véhicules sélectionnés par les salariés et la réception est très bonne », poursuit Hocine Akli.
Des véhicules avant tout adaptés aux utilisateurs
C’est pour une part le nouveau loueur, Parcours, « très agressif sur les tarifs » selon le responsable de la flotte, qui a rendu possible cette car policy. Mais le tarif n’a pas été la seule variable prise en compte. Hocine Akli a également dû penser à ce que la voiture véhiculait en matière d’image pour l’entreprise alors que les modèles des commerciaux sont marqués au logo d’AST.
Autre impératif, s’adapter aux différents publics : une population de commerciaux certes, mais aussi de personnels techniques, conducteurs et surveillants de travaux, et de responsables d’agence.
Pour le premier segment des commerciaux, soit 59 % de la flotte, le gestionnaire est resté sur un produit unique mais « qui donne une image plus jeune » : la 208. Celle-ci offre aussi l’avantage, comme le souligne Hocine Akli, de proposer des équipements de sécurité plus fournis comme l’ABS et l’ESP de série. La petite Peugeot va se substituer progressivement à la Fiesta.
La car policy évolue pareillement dans le deuxième segment, avec les véhicules réservés à la population des responsables d’agence, chefs d’agence et responsables de centres techniques. « Auparavant, ils n’avaient que la Ford Focus. Désormais, nous leur proposons en plus des voitures françaises : C4 et 308. Elles ont toutes les mêmes finitions sur la même gamme de produits et sont équipées de moteurs HDI qui donnent accès à du bonus.»
Les émissions de CO2, critère incontournable
Enfin, le troisième segment est réservé à la direction. Les dirigeants étaient auparavant limités à la Mondeo, ils peuvent dorénavant choisir entre la C5, la 5008, la 508 et la Toyota Avensis. « Bien qu’il soit difficile de trouver des modèles sous les 125 g dans cette catégorie, il y a eu des arbitrages en fonction du CO2, notamment sur l’autorisation ou non de la boîte automatique. Ainsi, sur la 508, la boîte automatique vient augmenter de manière trop importante la TVS », rappelle Hocine Akli.
Chez Abbvie, groupe pharmaceutique américain implanté en France, la car policy a été présentée à la direction par Gilles Guérinon fin janvier. La flotte, avec environ 800 véhicules, des VP cinq places, est renouvelée à raison de 200 à 230 véhicules annuellement. Elle est à 80 % employée par des visiteurs médicaux. « L’objectif fixé par la direction mondiale du groupe était de passer sous les 130 g », décrit le responsable du parc. Un seuil largement respecté : les émissions moyennes des nouveaux véhicules atteignent les 114 g.
« Nous avons intégré nombre de voitures à 99 et 104 g. Ainsi, pour les véhicules des visiteurs médicaux, nous n’avons pas dépassé les 110 g », signale Gilles Guérinon. Un taux d’émissions bas qui permet à la flotte française de montrer l’exemple pour la partie Europe du groupe, note le responsable. Et qui contribue aussi, ajoute-t-il, à anticiper les probables changements de fiscalité à la fin 2013.
Pour compenser une puissance plus modeste des véhicules et continuer à satisfaire les salariés, le responsable met l’accent sur les modèles et leurs finitions. Car dans l’univers pharmaceutique, la voiture demeure un élément de valorisation du poste. « Cela a été important pour faire venir les salariés il y a quelques années, nuance Gilles Guérinon. Mais aujourd’hui, toutes les entreprises proposent à peu près des véhicules semblables. La car policy est désormais plus importante pour retenir les collaborateurs. »
Des modèles moins émetteurs mais plus équipés
Chez Abbvie, pas question de modèle unique. L’entreprise travaille avec Audi, VW, BMW et citroën. Les visiteurs médicaux ont le choix entre six modèles, déclinés en boîte automatique et boîte manuelle. Pour les postes hiérarchiques supérieurs, les chefs de produits sédentaires, les émissions sont limitées à 125 g ; elles peuvent monter jusqu’à 130 g pour le P-DG.
Enfin, élément important pour constituer la car policy, la sécurité et les aides à la conduite. « Abbvie intègre systématiquement les équipements de sécurité dans sa car policy, et les ajoute aux véhicules s’ils ne sont pas inclus : ESP, ABS mais aussi détecteurs de recul pour limiter les chocs dans les parkings », énumère Gilles Guérinon.
Avec 400 véhicules au sein de sa flotte, 5sur5 veille aussi à la sécurité de ses salariés ; le spécialiste de la téléphonie mobile prend à sa charge les options de Bluetooth et de régulateur de vitesse quand elles ne sont pas proposées de série. La flotte de 5sur5 regroupe deux tiers de véhicules cinq places et un tiers de deux places. Depuis un peu plus de deux ans, les salariés peuvent avoir accès à des véhicules cinq places contre une redevance de l’ordre de 150 à 200 euros. « Une politique des ressources humaines très positive, observe le responsable de la flotte, Jérôme Taillard : désormais les commandes se font à 80 % en véhicules cinq places. »
5sur5 construit sa car policy sur le TCO
Le renouvellement du parc se fait par tiers tous les ans. Outre les choix des salariés autour de l’arbitrage VP/VU, l’élaboration de la car policy s’effectue selon le TCO des modèles. Cette année, Jérôme Taillard s’est orienté vers les véhicules les plus performants en termes de CO2. « Nous remettons à jour notre catalogue avec la Mégane, la Clio à 83 g ou le Grand Scénic avec sa nouvelle motorisation. La Polo de Volkswagen offre aussi un très bon taux de CO2 et la Golf un TCO très intéressant », détaille le responsable.
« Notre collaborateur peut choisir entre trois ou quatre véhicules suivant l’une des cinq catégories définies. Dans chacune d’elles, nous mettons en général une berline, un break et un monospace », explique Jérôme Taillard. Comme dans nombre de flottes, si les puissances sont plus faibles, les équipements sont meilleurs. Dans les premiers segments, la 208 et la Clio ont été intégrées. « Elles sont mieux équipées, avec des consommations moins élevées », illustre le responsable.
Cette orientation vers des véhicules plus performances écologiquement devrait se confirmer en 2013. « Nous réfléchissons aux modèles hybrides et électriques. Nous avions déjà réalisé des comparatifs début 2012 mais sans trouver de produits intéressants. La donne a changé au cours de l’année et nous allons refaire les comparatifs aujourd’hui », indique Jérôme Taillard. C’est entre autres la Zoé qui pourrait amener le gestionnaire à reconsidérer sa car policy.
Sur ce sujet des véhicules hybrides et électriques, il est à noter que les salariés s’impliquent souvent. Chez AST, la Prius hybride de Toyota reste en dehors des budgets, « et les aides de l’État ne suffisent pas pour l’instant. Mais les salariés sont tout à fait ouverts à ce produit », souligne Hocine Akli pour le spécialiste du BTP. Une attente plus grande des conducteurs du côté des entreprises, une demande croissante de la part des administrations, les car policies de 2013 pourraient bien prendre définitivement le tournant de l’hybride et de l’électrique !
Car policies : le changement, c’est pour 2013 !
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