Loi d’orientation sur les mobilités, arrivée du WLTP, restriction d’accès dans les villes, fiscalité toujours plus lourde, l’écosystème des flottes se complexifie. « Aujourd’hui, nous cherchons les modèles les plus vertueux sur le critère du CO2 pour continuer à pouvoir pénétrer dans les villes. Ces contraintes réglementaires constituent un véritable casse-tête », réagit Alain Motz, secrétaire général d’Eurofeu, un spécialiste de la protection incendie à la tête d’environ 700 véhicules.
Le constat n’est pas très différent chez Veolia. Fort d’une flotte de 40 000 véhicules dont 18 000 dans l’Hexagone, le spécialiste de la gestion de l’eau,...
Loi d’orientation sur les mobilités, arrivée du WLTP, restriction d’accès dans les villes, fiscalité toujours plus lourde, l’écosystème des flottes se complexifie. « Aujourd’hui, nous cherchons les modèles les plus vertueux sur le critère du CO2 pour continuer à pouvoir pénétrer dans les villes. Ces contraintes réglementaires constituent un véritable casse-tête », réagit Alain Motz, secrétaire général d’Eurofeu, un spécialiste de la protection incendie à la tête d’environ 700 véhicules.
Le constat n’est pas très différent chez Veolia. Fort d’une flotte de 40 000 véhicules dont 18 000 dans l’Hexagone, le spécialiste de la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie déplore le manque de stabilité de l’environnement fiscal et légal. Ce que résume Arnaud Willing-Salleron, directeur de Vega (VEolia Gestion Automobile) : « Avec l’arrivée du WLTP, les tarifs changent en permanence, tout comme les caractéristiques techniques. Vega réalise les cotations des véhicules avec ses propres outils, mais les évolutions réglementaires bousculent continuellement les pratiques. Résultat, les procédures de commande sont perturbées et les délais de livraison s’allongent » (voir aussi le reportage).
Des cartes rebattues
Les prestataires de la gestion de flotte ne disent pas autre chose. « En 2020, les enjeux tourneront autour des nouvelles énergies. Les flottes entreront de plain-pied dans le WLTP. Les réglementations environnementales rebattent les cartes. Les restrictions d’accès aux centres urbains obligent à déployer des flottes vertes. Les gestionnaires de parc sont déjà dans cette problématique dont l’urgence va se renforcer en fin d’année », souligne Nadège Scapin, directrice des marchés entreprises de Carglass.
Un point de vue confirmé par François Piot, président de l’Arval Mobility Observatory : « En 2020, la transition énergétique va être au cœur des préoccupations des flottes et leur priorité est de conserver l’accès aux centres-villes. Le sujet dévie de l’optimisation du TCO à la mise en conformité avec les objectifs environnementaux de leurs directions. Et les car policies sont d’autant plus difficiles à construire que la fiscalité est imprévisible et contradictoire, entre préservation de la santé publique et lutte contre le réchauffement climatique. »
Pour faire face à ces évolutions, les flottes misent sur l’électrification. Eurofeu procède ainsi à des tests en région parisienne avec deux Zoé électriques. Objectif : anticiper la fermeture des centres urbains (voir aussi le reportage). Dans un tout autre domaine d’activité, l’Immobilière Atlantic Aménagement va bouleverser son parc en changeant 50 de ses 60 véhicules. Pour ce faire, ce spécialiste du logement social mise sur l’autopartage et les véhicules électriques. Une évolution là aussi motivée par le WLTP, et la volonté de faire baisser les émissions de CO2 et de maîtriser les coûts et la fiscalité. Dans ce contexte, les remontées d’informations issues de l’outil télématique aideront à mieux cerner les besoins (voir aussi le reportage).
De l’électrique et de l’hybride
De son côté, l’organisme de formation Cegos a changé de loueur et entièrement revu sa car policy dont la nouvelle grille a été conçue en fonction du WLTP. Mais les véhicules hybrides et électriques référencés n’ont pas encore rencontré la demande. « Malgré l’enthousiasme exprimé par les conducteurs, l’offre des constructeurs n’est pas encore arrivée à maturité. Les propositions tarifaires ne sont pas encore assez compétitives par rapport aux thermiques », constate Stéphane Tordjman, le responsable paie et gestion administrative (voir aussi le reportage).
Cela étant, Cegos veut électrifier sa flotte et passe par l’hybride pour y parvenir. Le parc intègre d’ailleurs six hybrides sur un total de 103 véhicules de fonction. Mais le coût élevé reste le premier frein. Et si l’électrique n’a pas encore trouvé sa place chez Cegos, les modes d’utilisation laissent espérer de futurs déploiements : avec des kilométrages de 40 à 50 000 km sur trois ans et beaucoup de parcours urbains, les véhicules à faibles émissions semblent répondre parfaitement au cahier des charges.
Des initiatives multiples
Quoi qu’il en soit, l’organisme de formation pointe la difficulté de redéfinir une car policy quand les interrogations demeurent autour du WLTP, de la fiscalité et de la loi de finances. Mais le changement a été enclenché et Cegos vise un horizon de trois ans pour basculer plus nettement à l’électrique et à l’hybride. En attendant, Cegos a lancé un plan de mobilité et travaille à une offre de vélos en libre-service pour janvier. Le financement et la gestion se feront à travers un contrat de LLD. Enfin, dernière initiative, Cegos envisage d’adopter le crédit mobilité comme alternative à la voiture de fonction. Le passage au WLTP a aussi du bon.