Au sein des entreprises et des collectivités, les car policies ne cessent d’évoluer au fil des années pour prendre en compte des impératifs bien sûr économiques mais aussi écologiques – deux notions intimement liées. Illustrations par l’exemple avec Lille et Mulhouse, ainsi qu’avec le spécialiste de l’immobilier BNP Paribas Real Estate.
par Éric Gibory -
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Baisse des dotations oblige, État, collectivités territoriales et autres entités administratives cherchent à optimiser leurs achats et réduire leurs frais de fonctionnement, dans le sillage des entreprises privées. Et les véhicules n’échappent pas à cette cure d’amaigrissement.
Comme d’autres municipalités, Mulhouse travaille depuis plusieurs années à rationaliser sa flotte. Mutualisée avec celle de son agglomération, celleci compte 750 véhicules. Outre ses 420 automobiles, fourgonnettes et fourgons, elle intègre 133 engins (véhicules agricoles, engins BTP, balayeuses, etc.), 104 poids lourds, 52 deux ou trois-roues et 41 remorques.
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Baisse des dotations oblige, État, collectivités territoriales et autres entités administratives cherchent à optimiser leurs achats et réduire leurs frais de fonctionnement, dans le sillage des entreprises privées. Et les véhicules n’échappent pas à cette cure d’amaigrissement.
Comme d’autres municipalités, Mulhouse travaille depuis plusieurs années à rationaliser sa flotte. Mutualisée avec celle de son agglomération, celleci compte 750 véhicules. Outre ses 420 automobiles, fourgonnettes et fourgons, elle intègre 133 engins (véhicules agricoles, engins BTP, balayeuses, etc.), 104 poids lourds, 52 deux ou trois-roues et 41 remorques.
Des véhicules achetés à travers des accords-cadres
À l’exception des rares unités qui réalisent beaucoup de kilomètres, les VL sont revendus au bout de dix à douze ans. « Nous essayons de les conserver le plus longtemps possible et les remplaçons avant qu’ils ne coûtent trop cher en réparation et en entretien », explique Pascal Viry, responsable du parc automobile. Quant aux poids lourds, dont l’utilisation est sans commune mesure avec les conditions d’exploitation dans le secteur du transport et leurs 100 000 km/an, ils restent quinze à vingt ans dans la flotte. Tous types confondus, Mulhouse remplace une trentaine de véhicules chaque année. Les achats se font avec des accords-cadres établis avec Citroën, Peugeot et Renault, consultés à l’occasion de chaque commande. Soumise à la procédure des marchés publics, la municipalité a choisi les constructeurs en fonction de l’étendue de leurs gammes et de leur cohérence avec ses besoins, et selon des critères environnementaux.
Signés pour une durée de quatre ans, les accords-cadres ont été renouvelés en 2015 et courent jusqu’en 2018. « Nous avons conservé les mêmes critères de choix, mais les gammes ont énormément évolué et désormais nous obtenons de meilleurs résultats sur les émissions de CO2 et la consommation de carburant », observe Pascal Viry.
À chaque renouvellement, la ville de Mulhouse consulte les trois constructeurs référencés et arrête son choix en fonction de paramètres écologiques. « Nous n’avons pas mesuré les émissions moyennes de la flotte car les données des constructeurs ne reflètent pas les conditions réelles d’utilisation », indique Pascal Viry.
En revanche, la ville s’est appuyée sur les enlèvements de carburant dans sa stationservice privative pour évaluer les rejets annuels de CO2. Bilan : les émissions sont passées de 3 150 à 3 120 t de 2011 à 2014. Sans objectif chiffré, mais en choisissant toujours le véhicule le mieux disant sous l’angle environnemental, la municipalité arrive à enregistrer des résultats positifs.
Pour appréhender le poids budgétaire des véhicules, la ville n’emploie pas la notion de TCO. Comme ses véhicules restent en flotte jusqu’à la fin de leur vie et ne sont pas revendus sur le marché VO, la VR, variable importante du TCO, n’a pas d’intérêt. Pour calculer le prix de revient, Mulhouse s’appuie donc sur l’amortissement, les coûts fixes (assurance, taxe à l’essieu pour les PL, etc.), l’enveloppe consacrée à la maintenance et les consommations. « À côté de ses critères économiques, la protection de l’environnement prend de plus en plus de poids dans nos décisions d’achat, constate Pascal Viry. Mais les critères écologiques ne doivent pas remettre en cause l’équilibre économique. »
Pour limiter son impact environnemental, Mulhouse suit avec attention l’évolution de sa flotte de véhicules propres. Le parc de GPL compte une centaine d’unités. Un chiffre en recul régulier car la municipalité rencontre toujours plus de difficultés à trouver une offre adaptée à ses usages urbains. Quant aux véhicules émettant moins de 120 g de CO2, ils sont au nombre de 40.
Autre voie explorée, Mulhouse est à la tête d’une flotte de 25 VP et VUL électriques des marques Goupil, Méga et Renault dont le périmètre n’a cessé d’augmenter ces dernières années.
Véhicule propre, une notion encore à définir
En 2016, avec la loi sur la transition énergétique, Mulhouse va devoir faire évoluer sa flotte. « Selon le texte, 20 % de la flotte doit être constituée de véhicules propres, note Pascal Viry. Pour nous adapter, il faudra avoir davantage de précisions sur la définition des véhicules propres. En parallèle, nous attendons que l’offre des constructeurs évolue pour aider à limiter l’impact environnemental. Avec l’électrique, on parle beaucoup des VP, mais l’offre VUL est limitée et inexistante en matière de poids lourds. Pour les hybrides, seules sont proposées des berlines des segments supérieurs qui ne répondent pas à nos besoins. Quant au GNV, le coût d’une station de ravitaillement est élevé et cela demande un développement à grande échelle. Nous n’avons pas encore franchi le pas. »
Si les véhicules représentent un axe important dans la stratégie de diminution des émissions et des consommations, Mulhouse travaille aussi sur les modes d’utilisation. Un parc de trois véhicules électriques en autopartage est en test et pourrait intégrer à terme plusieurs dizaines d’unités.
Faire évoluer le comportement des conducteurs
Enfin, Mulhouse a lancé en 2015, en collaboration avec son assureur, un programme d’action pour sensibiliser ses agents à la prévention des risques routiers et à l’éco-conduite. Dans un premier temps, les efforts se concentreront sur les utilisateurs les plus exposés aux risques, avant de concerner une population plus large. Comme de nombreuses entreprises du secteur privé, Mulhouse réalise que le comportement du conducteur influe de manière décisive sur le coût d’utilisation d’un véhicule.
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