Carboat Media : la télématique pour agir sur la sinistralité

Il y a trois ans de cela, Carboat Media a constaté une grande fréquence des sinistres chez certains conducteurs. Et de manière générale, l’entreprise a aussi noté qu’elle avait peu de visibilité sur l’utilisation de ses 82 véhicules.

« Tandis que des conducteurs déclaraient les sinistres au fur et à mesure qu’ils se produisaient, souvent juste pour de petits accrochages, d’autres ne les signalaient pas. Nous pouvions alors nous retrouver avec des frais de remise en état très élevés, de l’ordre de 5 000 euros par voiture. Un montant important pour des modèles achetés aux environs de 27 000 euros. Et nous avons eu des véhicules en sinistre total et un accident corporel, des événements que nous ne voulons pas voir se reproduire », rappelle Olivier Loghrieb, responsable des services généraux.

Avant de recourir à la télématique, Carboat Media avait déjà fait suivre une formation d’éco-conduite à l’ensemble des conducteurs. « Mais nous nous sommes aperçus qu’avec le turnover, l’efficacité de ces formations restait limitée. Trois ans plus tard, il apparaissait que 20 à 30 % des conducteurs n’avaient pas été formés », reprend ce responsable.

Remonter les données de conduite

Avec la télématique, l’objectif premier était donc de baisser la sinistralité grâce aux données sur les comportements de conduite – l’option géolocalisation n’a pas été souscrite. Ces données devaient aussi servir à aider les conducteurs : les former si besoin, les « challenger » par équipes sur leur conduite et récompenser les meilleurs.

« L’installation de la solution télématique Arval Active Link a été progressive. Nous faisons équiper les véhicules dès la livraison pour ne pas mobiliser les conducteurs le temps de l’installation. Aujourd’hui nous avons 90 % des voitures équipées et nous serons à 100 % de véhicules équipés et activés d’ici décembre », prévoit Olivier Loghrieb.

Les collaborateurs ont été informés en amont de l’installation de l’outil, puis lors de son activation. Avec cette solution, les conducteurs bénéficient d’informations sur leur conduite. L’entreprise attend d’avoir équipé la totalité du parc fin 2019 pour lancer le programme de formation auprès des salariés qui en ont besoin en fonction des résultats. Sur ce point, Olivier Loghrieb estime à trois mois la durée nécessaire de suivi avant de passer aux formations.

« Les premiers mois, quand il découvre l’outil, le conducteur est très attentif à sa conduite avant que celle-ci ne se dégrade. Trois mois sont donc nécessaires pour se faire une idée de la conduite. De plus, cela laisse le temps à l’outil de remonter des informations de conduite aussi bien pour les usages professionnels que personnels du véhicule. Les données ne sont pas détaillées pour la partie personnelle et ces informations ne sont disponibles que pour le conducteur, mais elles participent à sa note globale de conduite », explique le responsable.

Les informations liées aux voitures du parc sont remontées sur l’interface d’Arval Active Link. Un seul coup d’œil permet de consulter plusieurs informations comme le kilométrage en temps réel, ce qui évite de demander à tous les conducteurs leurs kilométrages. Les niveaux de kilométrage sont signalés par plusieurs couleurs : vert, orange ou rouge selon qu’ils s’approchent ou non des lois de roulage.

Des indicateurs pour le suivi

Apparaissent aussi les alarmes techniques pour pousser les conducteurs à faire le nécessaire dans les temps. Enfin, le tableau de bord indique les données de conduite. Celles-ci sont élaborées sur la base des données standards prédéfinies par le prestataire. Ce qui n’empêche pas d’avoir accès aux données individuelles des conducteurs, par exemple leur consommation de carburant.

« Ces indicateurs aident à décider des formations les plus utiles. Certains conducteurs seront ainsi plutôt orientés vers des formations sur la sécurité. Et dans le cas d’une consommation excessive par rapport aux autres conducteurs qui exercent le même métier, nous pourrons orienter vers l’éco-conduite », conclut Olivier Loghrieb.