
La flotte de Carglass comprend actuellement 360 VU d’intervention ou de pose mobile dont environ une dizaine en électrique, et 185 VP dont quinze voitures de fonction hybrides rechargeables. Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là.
Carglass a mené son premier appel d’offres de véhicules électriques avec des Nissan e-NV200 en 2015. « Une fois chargés avec l’outillage nécessaire aux interventions, ces utilitaires parcouraient seulement 80 km. L’autonomie des batteries était malheureusement très restreinte à l’époque », se remémore Mourad Fellah. Ce gestionnaire du parc reconnaît cependant une avancée technologique : « Aujourd’hui, le temps...
La flotte de Carglass comprend actuellement 360 VU d’intervention ou de pose mobile dont environ une dizaine en électrique, et 185 VP dont quinze voitures de fonction hybrides rechargeables. Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là.
Carglass a mené son premier appel d’offres de véhicules électriques avec des Nissan e-NV200 en 2015. « Une fois chargés avec l’outillage nécessaire aux interventions, ces utilitaires parcouraient seulement 80 km. L’autonomie des batteries était malheureusement très restreinte à l’époque », se remémore Mourad Fellah. Ce gestionnaire du parc reconnaît cependant une avancée technologique : « Aujourd’hui, le temps de fonctionnement des batteries a quasiment doublé sur ce type de véhicule à dimension équivalente. »
Résultat : en 2018, la flotte comptait seulement cinq hybrides classiques, tandis que le reste du parc roulait au diesel. L’enseigne s’est alors fixé un objectif : « avoir deux ans d’avance sur la loi d’orientation des mobilités (LOM) en remplaçant 10 % des véhicules d’intervention par des modèles électriques ou hybrides d’ici 2020. » La loi impose en effet cet objectif aux entreprises avec plus de 100 véhicules légers à compter du 1er janvier 2022. Carglass souhaite également miser sur l’électrique pour ses voitures de fonction. « Malheureusement, le contexte sanitaire nous a obligés à décaler tous les projets de quelques mois », note Mourad Fellah.
Électrifier le parc
Début septembre 2020, Carglass a repris ses projets de renouvellement et suit de très près ses appels d’offres en cours. Le premier, mené à l’international par sa maison-mère, le groupe Belron, recouvre le renouvellement des utilitaires. Son résultat est attendu prochainement. Le deuxième, mené à l’échelle nationale pour remplacer les voitures de fonction, se situe dans sa dernière phase. En 2021, de nouveaux catalogues seront ainsi soumis aux collaborateurs, incluant le choix de modèles électriques avec un constructeur généraliste et un premium.

Carglass a aussi lancé un troisième appel d’offres pour le déploiement de bornes de recharge électrique. Dans ce cadre, Mourad Fellah a évalué le nombre de collaborateurs vivant en maison individuelle ou en copropriété afin de proposer l’installation d’une borne au domicile de ceux qui disposent de l’espace suffisant. « Le financement reste encore à déterminer, sachant que nous sommes concernés par l’exonération d’avantage en nature jusqu’en fin 2022 pour l’installation d’une borne au domicile du collaborateur », précise Mourad Fellah. En déplorant que des offres d’infrastructures pour des énergies telles que l’hydrogène manquent encore à l’appel.
Le gestionnaire avance toutefois un frein : le prix plus élevé de l’électrique. « J’ai mené une étude il y a un an sur le coût d’un véhicule électrique. Résultat : il nous revient deux fois plus cher au kilomètre qu’un thermique. » Mais la diminution des émissions de CO2 renvoie une image positive aux clients. « Nous regardons surtout ce dernier aspect », pointe le gestionnaire.
Carglass rencontre aussi des obstacles du côté des utilitaires. « Le poids de notre vitrage et des outils de services complémentaires, comme des batteries, influe fortement sur l’autonomie. Le chargement représente aussi un critère important, avancé par notre direction technique : il faut un espace suffisant pour aménager le véhicule. Cette condition nous a décidés à axer notre appel d’offres sur le-NV200 dont la hauteur de chargement est plus élevée que chez les concurrents », détaille Mourad Fellah.
Les freins à l’électrique
Pour les voitures de fonction, l’entreprise a sondé ses collaborateurs afin qu’ils définissent leurs trajets journaliers. « Le kilométrage moyen mensuel ou annuel ne suffit pas. Le plus compliqué reste de déterminer le kilométrage par jour et le type de chemins empruntés. S’agit-il surtout d’autoroutes, de routes départementales ou de circulation en centre-ville ? », explique Mourad Fellah.
« Nous avons des règles par rapport aux motorisations à faibles émissions, poursuit-il. Tous les éléments récupérés grâce aux outils de gestion permettent de définir si un collaborateur est électro-compatible ou non, et s’il faut plutôt opter pour de l’hybride rechargeable ou de l’électrique. » Le gestionnaire a aussi pu identifier deux groupes ; l’un satisfait du véhicule électrique et l’autre encore réfractaire de peur de tomber en panne faute d’autonomie. Cette étude se révèle nécessaire afin d’accompagner au mieux les employés dans leur transition énergétique.
L’apport de la télématique
En plus du renouvellement de sa flotte, Carglass a œuvré à limiter les déplacements. L’entreprise recourt aux services télématiques de Masternaut depuis environ dix ans et fait appel à Phoenix Développement comme outil de gestion de flotte. « La télématique nous a aidés pour le renouvellement de nos véhicules d’intervention, affirme Mourad Fellah. Outre le fait de géolocaliser le véhicule, elle remonte énormément d’informations sur son utilisation. Nous avons alors constaté que nous avions trop de véhicules de pose mobile. Nous avons donc choisi de réduire le parc, de commander un véhicule précis et d’affiner avec justesse la loi de roulage. »
À titre d’exemple, les interventions à domicile ne nécessitaient pas autant de véhicules que prévu pour couvrir le territoire national. C’est pourquoi le besoin a été redéfini et optimisé par zone géographique. « Un véhicule en Île-de-France parcourt entre 10 000 et 20 000 km en 48 mois, contre environ 90 000 km en région Auvergne-Rhône-Alpes », illustre Mourad Fellah.
« En parallèle, le télétravail devrait devenir la norme », annonce Mourad Fellah. Depuis le début du confinement jusqu’au 4 octobre dernier, les collaborateurs du siège de Carglass exerçaient à 100 % en télétravail. Le nombre de véhicules en circulation a alors fortement reculé. Et l’entreprise étudie d’éventuelles transformations de la mobilité de ses collaborateurs.
« La voiture de fonction a-t-elle encore sa place dans ce type d’organisation ?, s’interroge Mourad Fellah. Nous réfléchissons à offrir des alternatives aux collaborateurs habitués au véhicule statutaire thermique. » Le gestionnaire attend d’ailleurs beaucoup des acteurs du marché des solutions alternatives liées à la mobilité : « Je songe notamment au constructeur Iveco et au vendeur et réparateur de vélos Repair And Run qui pourraient offrir du crédit mobilité. »
Moins de véhicules en circulation
Selon Mourad Fellah, il y a deux catégories distinctes parmi ses collaborateurs. L’une serait prête à accepter une alternative au véhicule de fonction, tandis que l’autre y est très attachée par habitude. Mais ce constat concerne une infime partie de la population. De par leur métier, les commerciaux, les responsables techniques régionaux et autres se déplacent régulièrement entre les centres Carglass et leurs clients. Inconcevable pour eux d’abandonner leur voiture.
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